Laissé pour mort, un alpiniste israélien sauvé après une chute dans l’Himalaya
Nadav Ben Yehuda a survécu pendant des heures sans oxygène, sans nourriture et sans eau sur la troisième plus haute montagne du monde
Un alpiniste israélien a été secouru ce week-end dans des conditions périlleuses, après avoir fait une chute grave dans l’Himalaya.
Laissé pour mort, Nadav Ben Yehuda a survécu pendant des heures après avoir chuté d’une falaise à proximité du sommet de Kangchenjunga, la troisième plus haute montagne du monde, sans « nourriture, sans eau ni oxygène », a dit sa femme Lana au site internet d’information Ynet.
« Nadav est arrivé à 140 mètres du sommet sans utiliser d’oxygène, et à un moment donné, il est tombé à la verticale et s’est blessé », a-t-elle expliqué, s’adressant à la presse israélienne de l’hôpital de Katmandou où son mari était soigné.
« Tous les grimpeurs ont abandonné et Nadav est resté seul. Ils ont vu qu’il ne revenait pas et ont déclaré qu’il était mort », a-t-elle ajouté.
Certains de ses compagnons d’escalade, cependant, plus tard, ont remarqué des mouvements depuis le bas et ont vu Ben Yehuda s’agiter, a expliqué sa femme.
Une mission de sauvetage complexe a été déclenchée et Ben Yehuda a pu être extrait avec succès.
Il était soigné au Népal pour plusieurs blessures, dont des gelures et des blessures à la colonne vertébrale et aux côtes, a-t-elle dit.
En 2012, Ben Yehuda avait été salué après avoir arrêté son ascension du Mont Everest à 300 mètres du sommet afin de sauver un alpiniste turc inconscient.
A l’époque, Ben Yehuda était un étudiant en droit de 24 ans originaire de Rehovot, qui serait devenu le plus jeune israélien à atteindre la plus haute montagne du monde.
Dans un entretien avec la Deuxième chaîne de télévision israélienne en 2012, il avait expliqué comment il avait sauvé Aydin Irmak, qu’il connaissait déjà, et l’avait porté jusqu’au bas de la montagne.
« J’avais déjà vu deux cadavres quand je l’ai trouvé« , avait dit Ben Yehuda. « Il était inconscient. Il n’avait pas de gants, pas d’oxygène, pas de crampons, pas de couverture… Il attendait la fin », a dit Ben Yehuda.
Ben Yehuda avait raconté qu’il avait attaché Irmak à son harnais et qu’il a commencé la descente – un voyage d’environ neuf heures vers la base la plus proche. « C’était très dur de le porter parce qu’il était lourd. Parfois il reprenait ses esprits, mais il s’évanouissait ensuite. Quand il s’est réveillé, il hurlait de douleur, ce qui a rendu les choses encore plus difficiles », a-t-il déclaré à Yedioth Ahronoth.
Après l’incident, Ben Yehuda a souffert de gelures à quatre de ses doigts, tout comme à deux de ses orteilles, et il a dit qu’il avait eu une certaine perte de sensation dans sa main gauche.
Pas découragé pour autant, il a continué l’alpinisme, pour notamment gravir le Mont Kazbeck en septembre 2012, qui se situe à 5 033 mètres au-dessus de la Géorgie.