L’ancien président François Hollande « favorable » à l’accord conclu avec LFI
Il n'y a pas "d'abîme" entre les socialistes et LFI mais des "divergences", a déclaré l'ancien chef socialiste
L’ancien président François Hollande est « favorable » à l’accord du « Nouveau Front populaire » en vue des législatives, a-t-il souligné jeudi soir sur TF1, tout en fustigeant la décision d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale.
Le « Nouveau Front populaire » annonçait en même temps que l’interview, avoir scellé un « programme de gouvernement » pour accompagner des « candidatures uniques » aux législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet.
« Nous avons réussi. Une page de l’Histoire de France s’écrit », s’est réjoui sur X le premier secrétaire du Parti socialiste Olivier Faure, qui a esquivé les questions sur l’antisémitisme lors d’une interview accordée à Bruce Toussaint, alors que le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon a salué « un événement politique considérable en France ».
« Le changement est en route », a tweeté le chef des communistes Fabien Roussel alors que la patronne des Ecologistes Marine Tondelier a estimé qu’une « immense attente d’union s’est exprimée. Avec des candidatures et un programme commun ».
"Front populaire" pour les législatives : "On peut considérer que LFI à bien des égards a été dans l'outrance (…) et a franchi la ligne jaune (…) Ça n'est pas possible de les disqualifier", Olivier Faure, premier secrétaire du Parti socialiste dans #BonjourLaMatinaleTF1 pic.twitter.com/FDdW2vUdUW
— TF1Info (@TF1Info) June 11, 2024
Mais Raphaël Glucksmann, en tête de la gauche pour les européennes, reste muré dans le silence. « C’est compliqué », a commenté à l’AFP un de ses proches, interrogé pour savoir si Place publique validait le programme.
Le mouvement de l’essayiste avait pourtant bien signé l’accord de principe trouvé entre les différentes formations de gauche du « Nouveau Front populaire » dès lundi soir.
Une conférence de presse commune entre les différentes formations de gauche devrait avoir lieu vendredi.
Les partis de gauche scellent ainsi une nouvelle alliance, deux ans la création de la Nupes, qui, après beaucoup de désaccords entre ses membres, avait fini par éclater après les attaques du Hamas le 7 octobre 2023 en Israël.
Écologistes, socialistes, Insoumis et communistes sont tombés d’accord dans la semaine sur le nombre de circonscriptions allouées à chaque parti dans le cadre des candidatures uniques: 229 pour LFI, 175 pour le PS, 92 pour les Ecologistes et 50 pour le PCF.
Sur la question du programme, « chacun y a mis du sien pour avoir le programme le plus clair (…) y compris sur la qualification des crimes qui ont été commis le 7 octobre » par le Hamas en Israël », mais aussi sur « la libération des otages », a indiqué Fabien Roussel.
Reste une question primordiale à trancher: qui incarnera cette alliance en passe de prendre vie.
Et sur cet aspect plane l’ombre de Jean-Luc Mélenchon.
Après s’être déclaré « capable » de devenir le nouveau locataire de Matignon, il a rappelé au reste de la gauche qu’il n’était pas en dehors du jeu.
Tout en précisant qu’il souhaitait un profil fédérateur, ce qui n’est pas de point fort du tribun insoumis. Olivier Faure a dit toutefois « ne pas disqualifier » le triple candidat à la présidentielle pour le poste de Premier ministre.
Mais toute la gauche pourrait-elle se rallier derrière lui en cas de victoire? « Chaque problème en son temps », évacue un élu communiste.
Ce qui est essentiel c’est que l’union ait pu se faire. Pour empêcher l’extrême droite d’arriver au pouvoir, il y a un moment où il faut aller au-delà de nos divergences.
— François Hollande (@fhollande) June 13, 2024
« Ce qui est essentiel, c’est que l’union ait pu se faire », a estimé l’ancien chef de l’Etat. Face à l’extrême droite, « on va au-delà des divergences, » a-t-il insisté.
« Je suis favorable à ce Front Populaire » entre LFI, PS, écologistes et communistes, a-t-il souligné, tout en réclamant l’affirmation « d’une orientation européenne, une présence de la France » dans l’Otan, « et reconnaître que c’est le Hamas qui a commis par son acte terroriste [le 7 octobre] la situation dramatique que nous vivons, ce qui n’exonère pas le gouvernement Netanyahu ».
Pour Hollande, il n’y a pas « d’abîme » entre les socialistes et LFI mais des « divergences ».
A ses yeux, le leader insoumis Jean-Luc Mélenchon n’est « pas en situation de pouvoir revendiquer une place dans ce qui pourrait être un avenir gouvernemental », a-t-il toutefois précisé alors que ce dernier ne dit pas non à Matignon.
Auparavant, François Hollande a dénoncé la décision d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale qui « intervient au pire moment et dans les pires circonstances », a-t-il déploré.
Il a plaidé, au second tour, pour un soutien aux candidats les mieux placés pour « éviter l’extrême droite », même s’ils sont « LR ou de la « majorité » présidentielle, défendant un « principe de désistement » de la gauche le cas échéant.
« Nous devons tous faire preuve de responsabilité », « nous devons tout faire pour que l’extrême droite ne parvienne pas au pouvoir en France », a martelé l’ancien président socialiste.