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Lapid : 2022 sera une année de campagnes anti-israéliennes à l’international

Pour le ministre des Affaires étrangères, la participation du pays à des événements internationaux pourrait être menacée par des efforts visant à dépeindre "un État d'apartheid"

Lazar Berman est le correspondant diplomatique du Times of Israël

Le ministre israélien des Affaires étrangères Yair Lapid pendant une réunion de sa faction Yesh Atid à la Knesset, le 8 novembre 2021. (Crédit : Olivier Fitoussi/Flash90)
Le ministre israélien des Affaires étrangères Yair Lapid pendant une réunion de sa faction Yesh Atid à la Knesset, le 8 novembre 2021. (Crédit : Olivier Fitoussi/Flash90)

Le ministre des Affaires étrangères Yair Lapid a averti lundi, qu’Israël devra affronter d’intenses campagnes cherchant à décrire le pays comme un État d’apartheid en 2022.

« Nous pensons qu’au cours de l’année qui commence aujourd’hui, il va y avoir des débats sans précédent en termes de venin et de radioactivité autour ‘d’Israël, l’État d’apartheid’, » a dit Lapid pendant une conférence de presse organisée via Zoom avec des journalistes israéliens.

« En 2022, ce sera une menace tangible », a-t-il prédit.

Lapid a évoqué les campagnes palestiniennes menées contre Israël devant la Cour pénale internationale (CPI) de La Haye et l’établissement, par le Conseil des droits de l’Homme des Nations unies, d’une « commission d’enquête permanente » – l’outil le plus puissant à la disposition du Conseil – concernant le traitement par Israël des Palestiniens, notamment pendant l’opération Gardien des murs de mai 2021.

Un manifestant pose avec un drapeau palestinien devant la Cour pénale internationale (CPI) lors d’un rassemblement exhortant la cour à poursuivre Israël pour crimes de guerre présumés à La Haye, aux Pays-Bas, le 29 novembre 2019. (Crédit : AP Photo / Peter Dejong)

« La commission d’enquête sur l’Opération gardien des murs est sans précédent parce qu’elle n’a pas d’échéance, parce que sa portée n’est pas limitée et parce qu’elle est très bien financée et que de nombreuses personnes travaillent dessus », a souligné le chef de la diplomatie israélienne.

Lapid a fait remarquer que cette commission d’enquête bénéficiait d’un budget de 5,5 millions de dollars, et qu’elle employait 18 personnes. À titre de comparaison, la commission d’enquête qui examine actuellement la guerre civile en Syrie dispose d’un budget annuel d’environ 2,5 millions de dollars et emploie 12 personnes.

« Cela montre bien vers quoi elle s’oriente », a-t-il continué, soulignant que les campagnes menées par l’Autorité palestinienne (AP) et par les organisations anti-israéliennes pourraient notamment avoir un impact sur la capacité de l’État juif à participer à des événements culturels et sportifs internationaux.

Lapid a déclaré qu’accuser Israël d’être un État d’apartheid était « un mensonge méprisable ».

Des manifestants avec des bannières aux abords de la Cour pénale internationale, la CPI, demandant au tribunal de poursuivre l’armée israélienne pour des crimes de guerre présumés à La Haye, le 29 novembre 2019. (Crédit : AP/Peter Dejong)

Cela fait longtemps que l’État juif rejette les accusations d’apartheid en notant que sa minorité arabe bénéficie des mêmes droits civiques que le reste de la population, rejetant aussi le terme « occupation » pour qualifier ses activités en Cisjordanie et à Gaza. L’État juif considère la bande de Gaza – d’où Israël s’est entièrement retirée en 2005 – comme une entité hostile dirigée de facto par le groupe terroriste du Hamas et la Cisjordanie comme un territoire disputé dont le sort devra être déterminé par le biais de négociations de paix.

En mai 2021, peu après la fin du conflit d’onze jours qui avait opposé Israël et le Hamas à Gaza, le Conseil des droits de l’Homme des Nations unies avait en effet lancé une enquête internationale et à durée indéterminée sur le traitement des Palestiniens par l’État juif. Sa présidente, Michelle Bachelet, avait déclaré antérieurement que les forces israéliennes avaient peut-être commis des crimes et de guerre et il avait accusé le Hamas d’avoir enfreint le droit international.

Une résolution avait alors appelé à la création d’une commission d’enquête permanente pour contrôler et signaler les violations des droits de l’Homme au sein de l’État juif, dans la bande de Gaza et en Cisjordanie. Il s’agit, dans les faits, de la toute première commission d’enquête de ce type dotée d’un mandat « continu », « indéterminé ».

Lapid a aussi expliqué qu’Israël n’était pas « défavorable à tout accord » susceptible de sortir des négociations lancées entre l’Iran et le groupe P5+1.

Le Palais Coburg, où ont lieu les négociations nucléaires à huis-clos avec l’Iran à Vienne, en Autriche, le 9 décembre 2021. (Crédit : AP Photo/Michael Gruber)

« Un bon accord est une bonne chose. Israël ne s’opposera pas à un bon accord », a-t-il ajouté.

Le chef de la diplomatie a indiqué qu’Israël et ses alliés internationaux menaient actuellement des « discussions intenses » sur ce dont en quoi pourrait consister un bon accord sur le programme nucléaire iranien.

« Nous participons à ces discussions. Il y a une attention mondiale et, plus que cela, nous avons l’attention des acteurs impliqués quand nous faisons part du positionnement israélien », a-t-il poursuivi.

Lapid a déclaré qu’Israël avait su faire évoluer le positionnement des occidentaux face à l’Iran, en le rapprochant de celui de Jérusalem.

Une unité d’artillerie israélienne ouvre le feu vers la bande de Gaza à proximité de la frontière entre Israël et Gaza, dans le sud du pays, le 13 mai 2021. (Crédit : Gili Yaari /Flash90)

« Nous avons le sentiment que nous avons, d’une certaine manière – je ne veux pas exagérer – amené le monde à nous écouter et à aborder la question sous l’angle d’un problème véritablement critique », a-t-il dit.

Pendant cette conférence de presse, le directeur-général du ministère des Affaires étrangères, Alon Ushpiz, a indiqué que les trois principaux objectifs poursuivis par ce dernier en 2022 étaient le renforcement des liens avec les États-Unis, en particulier en protégeant le soutien bipartisan à l’égard d’Israël ; la limitation et la réduction du programme nucléaire iranien et des activités de ses groupes mandataires et le renforcement du processus de normalisation entre l’État juif et ses partenaires régionaux.

Il a précisé que l’un des aboutissements les plus importants des Accords d’Abraham était un partenariat technologique et économique à quatre voies entre Israël, les Émirats arabes unis, les États-Unis et l’Inde dans le secteur du high-tech.

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