Lapid accuse Levin de chercher à « abolir la démocratie israélienne »
Le ministre de la Justice a été sommé hier par la Cour suprême de convoquer un panel pour nommer son président
S’adressant aux journalistes à la Knesset à la suite de l’arrêt rendu dimanche par la Haute Cour de justice ordonnant au ministre de la Justice Yariv Levin de convoquer le comité de sélection judiciaire pour choisir un président pour la Cour suprême, le chef de l’opposition Yair Lapid accuse le politicien conservateur de chercher à « abolir la démocratie israélienne ».
« Nous ne laisserons pas cela se produire », prévient M. Lapid, qui affirme que si M. Levin ne se conforme pas à la décision de la Cour, « nous essaierons de convoquer le comité sans lui ».
« Levin agit comme si rien ne s’était passé. Comme s’il n’y avait pas eu de massacre le 7 octobre, comme si 1 200 Israéliens n’avaient pas été assassinés, comme si plus de 700 soldats n’avaient pas été tués, comme si nous n’avions pas d’otages à Gaza. Il est l’un des principaux responsables du désastre qui nous est arrivé. Lui et son coup d’État. Aujourd’hui, il veut nous ramener dans cette terrible situation », a déclaré M. Lapid.
Levin a dénoncé la décision de la Cour comme étant antidémocratique et « invalide », et a déclaré qu’il boycotterait le nouveau président puisque la nomination serait, selon lui, « illégale » et « illégitime ».
Lapid qualifie la déclaration de Levin de « dangereuse », insistant sur le fait qu’il « n’a rien appris et qu’il ne cache pas non plus ses plans destructeurs » visant à « présenter à la Knesset une loi antidémocratique » modifiant le mode de sélection du président de la Cour.
« Il s’agit d’une crise constitutionnelle… Il veut écraser la Cour, il veut abolir la démocratie israélienne. Nous ne le laisserons pas faire », déclare M. Lapid.
Levin avait tenté de faire nommer le juge très conservateur Yosef Elron à la présidence de la Cour, en violation du système d’ancienneté en vigueur depuis la création de la Cour, et Uzi Vogelman, l’actuel président de la Cour, s’y était fermement opposé.
La décision rendue dimanche signifie que le juge libéral Isaac Amit sera presque certainement élu prochain président puisqu’il est le plus ancien juge de la Cour et que le camp libéral de cette dernière dispose d’une majorité au sein de la commission de neuf membres.