Lapid et Netanyahu s’opposent sur les briefings de sécurité
Le leader du Likud espère que le Premier ministre connaitra "4 mois de tranquillité sécuritaire" avant les élections bien qu'ils ne semblent pas s'entendre sur les protocoles
Le leader de l’opposition, Benjamin Netanyahu a appelé Yair Lapid vendredi et a déclaré qu’il espérait que la période de quatre mois du Premier ministre de transition avant les élections serait marquée par un « calme sécuritaire », mais il a également averti le nouveau Premier ministre qu’il ne pourra pas compter sur ses rivaux politiques pour lui assurer une certaine tranquillité à l’approche du vote du 1er novembre.
L’appel de Netanyahu à Lapid était la première conversation publiquement divulguée entre les deux hommes depuis que ce dernier a pris ses fonctions de Premier ministre quelques heures plus tôt. Il est dorénavant chargé de diriger le pays pendant les élections et ce jusqu’à la mise en place d’un nouveau gouvernement, suite à l’effondrement de la coalition de huit partis dirigée par Naftali Bennett, leader du parti Yamina.
Netanyahu a dit à Lapid qu’il lui souhaitait « quatre mois paisible du point de vue sécuritaire » avant les élections, a déclaré un porte-parole du leader du Likud. Netanyahu, qui a été Premier ministre de 2009 à 2021, tente de revenir au pouvoir après avoir passé un an à la tête de l’opposition.
Mais au cours de la conversation, les deux hommes ne se sont pas entendus sur la manière dont le leader de l’opposition recevra les mises à jour sur les situations sécuritaires d’Israël.
Le porte-parole de Lapid a déclaré dans un communiqué que le Premier ministre a invité Netanyahu à « venir, comme cela est de coutume, pour un briefing sur la sécurité dans le bureau [de Lapid] avec le secrétaire militaire ».
Selon le porte-parole de Netanyahu, le chef de l’opposition a répondu qu’il souhaitait obtenir du secrétaire militaire de Lapid les mises à jour de sécurité prévues par la loi, mais sans la présence de Lapid, « afin d’éviter que le briefing de sécurité ne devienne un outil politique avant les élections ». La préoccupation de Netanyahu était, semble-t-il, de ne pas être vu, et éventuellement photographié, en train d’être informé par le Premier ministre qu’il cherche à battre.
Alors que le chef de l’opposition est tenu par la loi de recevoir des informations sur la sécurité de la part du Premier ministre, Netanyahu a refusé de s’y conformer au cours de l’année écoulée, alors qu’il contestait régulièrement la légitimité de Naftali Bennett en tant que Premier ministre.
Au lieu de cela, il recevait les mises à jour de la part du secrétaire militaire de Bennett, Avi Gil, réussissant à éviter d’être photographié alors qu’il était en plein briefing avec son rival politique.
Les déclarations de Lapid ont décrit l’appel de Netanyahu comme étant des félicitations, bien qu’il semble que son rival ne se soit pas exprimé en ces termes.
La déclaration de Netanyahu fait également référence à Lapid en tant que « Premier ministre de transition », alors que Lapid est simplement désigné comme « Premier ministre » dans le communiqué de son bureau.
Lapid est officiellement devenu Premier ministre à minuit dans la nuit de jeudi à vendredi, devenant ainsi le 14e Premier ministre de l’histoire d’Israël.
Le président américain Joe Biden, qui doit atterrir en Israël dans moins de deux semaines, l’a immédiatement félicité dans un tweet. Lapid doit également faire un bref voyage le 5 juillet à Paris, où il rencontrera le président français Emmanuel Macron.
Entré en politique il y a seulement dix ans, l’ancien présentateur de télévision centriste sera le premier Premier ministre qui ne soit pas de droite depuis qu’Ehud Barak a quitté le pouvoir en 2001, et l’un des rares à ne pas avoir d’expérience militaire significative.
Dimanche, Lapid devrait convoquer la première réunion hebdomadaire de son cabinet. Bennett, qui a annoncé mercredi qu’il ne se présenterait pas aux prochaines élections, devrait rester au gouvernement en tant que Premier ministre par alternance. Il continuera également à assumer la responsabilité de la politique du pays vis-à-vis de l’Iran.
Plus tôt vendredi, Lapid a rencontré Ronen Bar, le chef de l’agence de sécurité du Shin Bet, au quartier général militaire de la Kirya à Tel Aviv.
Peu après, le nouveau Premier ministre a tenu une réunion pour discuter des « captifs et des soldats portés disparus », en référence aux deux otages israéliens et aux dépouilles de deux soldats de Tsahal détenus par le Hamas dans la bande de Gaza.