Un réserviste ayant survécu à l’attaque de Nova échappe à une enquête pour crimes de guerre au Brésil
Une enquête a été ordonnée par une Cour locale suite à une plainte déposée par la Fondation Hind Rajab, qui identifie et signale les militaires israéliens voyageant à l'étranger
Un soldat de l’armée israélienne, qui avait également survécu à l’assaut meurtrier du groupe terroriste palestinien du Hamas lors du festival de musique Nova le 7 octobre 2023, a précipitamment mis fin à ses vacances au Brésil dimanche matin, après que la Cour fédérale du pays a ordonné à la police d’ouvrir une enquête pour crimes de guerre à son encontre, selon les médias brésiliens.
Quelques heures avant qu’il ne quitte le pays, la famille du soldat anonyme a déclaré à la chaîne publique Kann qu’il n’avait pas été arrêté et qu’il recevait l’aide dont il avait besoin pour repartir.
Le père du soldat a déclaré dimanche à la chaîne N12 qu’un ami qui voyageait avec son fils avait reçu un message d’un bureau diplomatique israélien l’informant qu’un mandat d’arrêt avait été émis à son encontre.
« Je leur ai demandé de s’enfuir immédiatement et de ne pas rester un seul instant de plus », a déclaré le père, ajoutant qu’il avait reçu un message de son fils à 5 heures du matin dimanche, indiquant qu’ils avaient franchi la frontière, mais qu’ils n’avaient pas eu de couverture cellulaire depuis lors.
« Je pense qu’ils rentreront à la maison sains et saufs, mais nous devons nous assurer que la vérité éclatera au sujet de ce soldat. Ce n’est pas un suspect, c’est un soldat qui a vécu l’enfer », a poursuivi le père.
Ce soldat anonyme est aussi un survivant du massacre qui avait été perpétré par le Hamas lors du Festival Nova, dans le cadre de son pogrom sans précédent – quelque 6 000 Gazaouis dont 3 800 terroristes dirigés par le Hamas avaient pris d’assaut le sud d’Israël, tuant plus de 1 200 personnes, principalement des civils, et enlevant 251 otages de tous âges. Les hommes armés s’étaient livrés à des atrocités, perpétrant également des violences sexuelles à grande échelle. Ce massacre avait déclenché la guerre à Gaza.
Plus de 300 victimes avaient été froidement exécutées lors de ce festival de musique électronique.
Le soldat avait survécu à l’attaque en courant sur plusieurs kilomètres avant de se mettre à l’abri – évitant de justesse les tirs du Hamas à plusieurs reprises.
Il fait actuellement l’objet d’une enquête au Brésil, car il est soupçonné d’avoir participé « à la destruction d’un immeuble résidentiel dans la bande de Gaza en utilisant des explosifs en-dehors de tout combat » au mois de novembre, a rapporté le média brésilien Metrópoles.
Ni le ministère des Affaires étrangères ni l’ambassade d’Israël à Rio de Janeiro n’ont commenté l’enquête sur le soldat.
Le chef de l’opposition, Yaïr Lapid, a toutefois rejeté la responsabilité de l’incident sur le gouvernement de Benjamin Netanyahu.
« Le fait qu’un réserviste israélien ait été contraint de fuir le Brésil en pleine nuit pour éviter d’être arrêté pour avoir combattu à Gaza constitue un énorme échec politique de la part d’un gouvernement irresponsable qui ne sait tout simplement pas comment travailler », a déclaré Lapid dans un communiqué, estimant qu’une commission d’enquête d’État sur le 7 octobre aurait permis aux Israéliens de bénéficier d’une protection juridique.
« Il n’est pas possible que les soldats de Tsahal – qu’ils fassent partie du service régulier ou de la réserve – aient peur de partir en voyage à l’étranger par crainte d’être arrêtés », a poursuivi Lapid.
À la suite d’une plainte déposée par la fondation anti-Israël Hind Rajab, un tribunal fédéral brésilien avait ordonné à la police d’enquêter pour déterminer si un soldat de Tsahal qui voyageait dans le pays était responsable de « crimes de guerre » à Gaza.
La fondation à l’origine de la plainte, dont le siège est en Belgique et qui porte le nom de la petite Hind Rajab, âgée de six ans, qui avait été tuée à Gaza en février, a déposé des plaintes similaires dans d’autres pays, notamment contre l’attaché militaire d’Israël à Bruxelles et contre un soldat voyageant au Sri Lanka.
La mort de la petite Hind Rajab avait été imputée à Tsahal, mais une première enquête menée par l’armée avait révélé qu’il n’y avait pas de troupes dans la zone à ce moment-là.
L’organisation déclare être « déterminée à mettre fin à l’impunité israélienne et à rendre justice à Hind Rajab et à toutes les victimes du génocide à Gaza ».
Selon Metrópoles, Hind Rajab a fourni 500 pages de preuves, dont des vidéos et des images montrant le soldat en train de poser des explosifs en novembre 2024 – des explosifs utilisés pour détruire des infrastructures et des bâtiments du groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza.
Metrópoles a indiqué que le tribunal avait émis un mandat d’arrêt à l’encontre de l’Israélien, mais Ynet a rapporté plus tard que le soldat avait réussi à quitter le Brésil.
Dans un message publié sur le réseau social X samedi soir, l’organisation Hind Rajab a exhorté les autorités brésiliennes à arrêter le soldat, affirmant qu’elle disposait d’informations qui laissaient entendre que le gouvernement israélien aidait le soldat à fuir le pays et qu’« il y a également des indications selon lesquelles des preuves sont détruites ».
L’organisation identifie les soldats de Tsahal grâce au contenu des réseaux sociaux qu’ils publient depuis leurs opérations à Gaza, puis alerte les forces de l’ordre locales lorsqu’ils se rendent à l’étranger afin de tenter de les faire arrêter et de les poursuivre en justice pour crimes de guerre.
Son fil d’actualité sur X est rempli de soldats qu’elle a identifiés par leur nom et leur photo, ainsi que les lieux où ils se sont rendus.
Selon Kann, aucune des accusations de la Fondation Hind Rajab n’a donné lieu à des arrestations, mais ses actions préoccupent le ministère des Affaires étrangères.
Le mois dernier, Tsahal avait déconseillé à des dizaines de soldats de se rendre à l’étranger, après qu’une trentaine de militaires ayant combattu à Gaza ont fait l’objet de plaintes pour crimes de guerre.
Les soldats concernés par ces mises en garde ont été identifiés grâce aux vidéos et aux images qu’ils ont pu publier en ligne, des photos prises pendant qu’ils se battaient sur le front, à Gaza. Au début de l’opération terrestre dans l’enclave, Tsahal avait pourtant donné pour instruction aux troupes de ne pas publier de films ou de photos, les responsables s’inquiétant de la possibilité que ces contenus puissent être utilisés dans le cadre de poursuites éventuelles pour crimes de guerre.
Les activistes anti-Israël scrutent avec attention les comptes des soldats qui, sur les réseaux sociaux, ont pu publier des séquences de guerre, au cas où ces militaires en viendraient à publier des images de leurs déplacements à l’étranger – des déplacements qui sont l’occasion, pour ces militants, de porter plainte à leur encontre dans leur pays.
En conséquence, les soldats qui prévoient de se rendre à l’étranger ont reçu le conseil de ne publier aucune image susceptible de révéler leur localisation.
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