Lapid: Netanyahu « iranise » Israël en validant la non-mixité dans l’espace public
Un reportage a révélé les termes de l'accord entre le Likud et les ultra-orthodoxes, prônant de changer la loi interdisant la séparation discriminatoire entre hommes et femmes

Le député Yair Lapid s’en est vivement pris au Premier ministre Benjamin Netanyahu mardi après qu’il a été révélé qu’il avait accepté la demande soumise par les formations ultra-orthodoxes d’autoriser la séparation entre les sexes dans les espaces publics au cours des négociations de coalition manquées qui ont eu lieu le mois dernier.
Il a évoqué une « Iranisation » de la société israélienne.
Un projet d’accord mis au point entre le Likud et la formation ultra-orthodoxe Yahadout HaTorah qui a fuité lundi auprès de la chaîne publique stipulait que « dans les 90 jours, le gouvernement amendera la loi d’une manière telle qu’il sera autorisé de fournir des services publics, des sessions publiques d’études et des événements publics dans lesquels les hommes et les femmes seront séparés. Cette séparation ne constituera pas une discrimination selon les termes de la loi ».
Lapid, le numéro deux du parti Kakhol lavan et qui milite depuis longtemps contre la coercition religieuse en Israël, a déclaré que la volonté de Netanyahu d’accepter une telle condition était incompréhensible.
« Le fait que Bibi a cédé aux demandes de Yahadout HaTorah de présenter une loi sur la séparation des hommes et des femmes dans l’espace public n’est rien de moins qu’une folie », a écrit Lapid sur Twitter.
« L’homme qui dénonce l’Iran depuis 20 ans veut maintenant l’importer », a-t-il ajouté dans sa publication, se référant à la théocratie islamique stricte.
Selon le reportage, ce projet d’accord interdisait également de porter plainte au civil contre les organisateurs municipaux de tels événements pour discrimination sur la base du sexe.
Les groupes ultra-orthodoxes ont exercé des pressions dans le passé pour mettre en place des événements où les sexes seraient séparés et ils ont notamment demandé qu’une telle règle puisse s’appliquer dans les transports publics. Ces initiatives ont été rejetées par les tribunaux qui ont estimé qu’elles constituaient un fait de discrimination.