L’armée arrête deux Palestiniens, auteurs présumés de l’attentat meurtrier à Hébron
La police antiterroriste interpelle des suspects, des proches, en Cisjordanie, et saisit leurs armes, après l'attentat qui a tué Batsheva Nigri et gravement blessé un autre homme
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
Tôt mardi matin, l’armée israélienne a arrêté deux Palestiniens soupçonnés d’avoir perpétré un attentat terroriste meurtrier près d’Hébron la veille, au cours duquel une mère de trois enfants, âgée de 42 ans, a été tuée et un homme d’une quarantaine d’années a été grièvement blessé lorsque leur véhicule a essuyé les tirs d’une voiture qui passait sur la route 60.
L’agence de sécurité intérieure du Shin Bet, la police des frontières et l’armée israélienne ont déclaré, dans un communiqué commun que les deux suspects – des membres d’une même famille – ont été arrêtés dans la ville de Hébron, dans le sud de la Cisjordanie, par des membres de l’unité d’élite antiterroriste Yamam de la police.
Selon le Shin Bet, les suspects, des habitants d’Hébron, « se seraient eux-mêmes associés » à l’attentat, qui a eu lieu près du carrefour de Beit Hagai lundi matin.
L’armée israélienne a également saisi un fusil d’assaut M-16, qui aurait été utilisé lors de l’attaque.
Les noms des deux suspects n’ont pas encore été rendus publics.
Le ministre de la Défense Yoav Gallant a remercié les forces qui ont participé à la capture.
« Les terroristes qui ont brutalement assassiné Batsheva Nigri passeront le reste de leurs jours en prison. Nous emploierons tous les moyens pour renforcer notre sécurité. Nous poursuivrons et trouverons nos ennemis », a-t-il écrit.
Tsahal a déclaré avoir lancé une chasse à l’homme pour retrouver les terroristes et avoir fermé un certain nombre de routes dans la région. L’armée a encerclé Hébron et interrogé les Palestiniens qui entraient et sortaient de la ville.
Tsahal a reçu une description du véhicule suspecté d’avoir été utilisé par les tireurs pour perpétrer l’attaque terroriste. Le véhicule n’avait pas de plaques d’immatriculation et se serait dirigé vers Hébron. Plus tard, un véhicule incendié, qui répondait apparemment à la description de la voiture des terroristes, a été trouvé par les forces de sécurité près de la ville palestinienne de Halhul.
Lors de l’attentat de lundi matin, Batsheva Nigri, une enseignante de maternelle, a été tuée et Aryeh Leib, un père de six enfants âgé d’une quarantaine d’années, a été grièvement blessé. La fille de Nigri, âgée de 12 ans, qui se trouvait également dans le véhicule au moment de l’attaque, s’en est sortie indemne.
Nigri et sa fille avaient été prises en auto-stop par Aryeh Leib, un quadragénaire, qui se rendait lui aussi dans le secteur de Jérusalem depuis le sud de la Cisjordanie.
Le véhicule a été touché par au moins 22 balles, et trois autres impacts de balles ont été trouvés à proximité, selon l’enquête initiale de l’armée.
Les soldats israéliens qui se trouvaient à un poste proche ont entendu des coups de feu mais n’ont pas immédiatement identifié qu’un attentat était en cours. Lorsque les troupes sont arrivées sur les lieux, les terroristes s’étaient enfuis, selon l’enquête préliminaire.
Leib a été transporté d’urgence à l’hôpital Soroka de Beer Sheva, où son état s’est stabilisé après avoir subi une intervention chirurgicale. Selon la presse israélienne, il se rendait à Jérusalem pour acheter des livres à ses enfants.
L’état de Nigri a dans un premier temps été jugé critique, mais sa mort a été constatée sur place peu de temps après.
Elle a été enterrée lundi soir au cimetière régional de Gush Etzion à Kfar Etzion, où sa famille et ses amis ont pleuré la mère, l’épouse et l’enseignante dévouée qu’elle était.
« Tu étais tout en lumière et en pureté de cœur, tu étais une véritable source d’inspiration. Tu me manques et je suis effondrée », a déclaré sa sœur dans l’éloge funèbre qu’elle a fait de Nigri.
Dans son éloge funèbre à sa mère, Shirel, la fille de Nigri, a raconté l’attentat : « Aujourd’hui, nous étions sen route pour faire des courses à Jérusalem, et soudain nous avons entendu des coups de feu. Les vitres se sont brisées et tu ne t’es plus réveillée ».
« Maman, je veux te serrer dans mes bras une dernière fois. Tu me manques. Tu étais la personne la plus heureuse que je connaisse. Je te demande de veiller sur nous et de ne pas me quitter. Mes enfants sauront quelle mère extraordinaire j’ai eue », a-t-elle déclaré dans des propos cités par le site d’information Walla.
Le frère de Nigri l’a saluée comme une « épouse extraordinaire, une mère merveilleuse et une tante hors du commun ».
Les groupes terroristes du Hamas et du Jihad islamique palestinien ont salué l’attentat comme une réponse à l’expansion des implantations israéliennes en Cisjordanie, mais sans la revendiquer.
Cet attentat a eut lieu deux jours après qu’un terroriste palestinien a tué deux Israéliens, un père et son fils, alors qu’ils faisaient des courses dans la ville de Huwara, en Cisjordanie. Shay Silas Nigreker, 60 ans, et son fils de 28 ans, Aviad Nir, ont été abattus dans une station de lavage-auto samedi après-midi. Ils ont été inhumés dimanche.
Les violences se sont intensifiées en Cisjordanie au cours des dix-huit derniers mois, avec une augmentation des tirs palestiniens contre des civils et des soldats israéliens, des arrestations quasi-quotidiennes par l’armée et une recrudescence des attaques de résidents d’implantations extrémistes contre des Palestiniens.
Tsahal a déclaré lundi qu’elle renforçait la Cisjordanie avec un bataillon d’infanterie supplémentaire et deux compagnies, à la suite des deux récentes attaques terroristes meurtrières.
L’armée a déclaré que les forces supplémentaires contribueraient à la chasse aux terroristes qui ont perpétré l’attaque près d’Hébron lundi et la fusillade à Huwara samedi.
Les attaques palestiniennes en Israël et en Cisjordanie ont fait 34 morts et plusieurs blessés graves depuis le début de l’année, y compris lors de la fusillade de lundi.
S’exprimant depuis le lieu de l’attentat lundi soir, le Premier ministre Benjamin Netanyahu et le ministre de la Défense Yoav Gallant ont déclaré que la vague de terrorisme actuelle était dirigée par l’Iran.
Lundi également, le chef du Commandement du centre de l’armée, le général de division Yehuda Fox, a déclaré qu’Israël était confronté à une vague de terrorisme majeure « comme nous n’en avons pas vu depuis longtemps ».
« Tsahal et les forces de sécurité opèrent au quotidien dans chacune des régions pour mettre fin aux activités terroristes », a déclaré Fox aux journalistes au quartier général de la brigade régionale de Judée de l’armée, près de Hébron.
L’équipe du Times of Israël a contribué à cet article.