Israël en guerre - Jour 476

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L’Australie soutient l’appel de l’ONU au retrait israélien des territoires palestiniens

Pour la première fois depuis 2001, Canberra appuie une solution à deux États, suscitant des critiques de l’opposition, qui accuse le gouvernement de « trahir » la communauté juive

Un écran montre les résultats du vote sur la résolution intitulée « Implantation pacifique de la question de Palestine »lors de la 46e séance plénière de l'Assemblée générale, le 3 décembre 2024, au siège de l'ONU à New York. (Crédit : Kena Betancur / AFP)
Un écran montre les résultats du vote sur la résolution intitulée « Implantation pacifique de la question de Palestine »lors de la 46e séance plénière de l'Assemblée générale, le 3 décembre 2024, au siège de l'ONU à New York. (Crédit : Kena Betancur / AFP)

L’Australie a voté mardi en faveur d’une résolution de l’Assemblée générale de l’ONU appelant Israël à se retirer de la Cisjordanie et de la bande de Gaza, marquant une rupture avec sa position opposée à cette mesure depuis une vingtaine d’années.

Adoptée par 157 voix contre 8, avec les États-Unis et Israël parmi les opposants, et 7 abstentions, la résolution exprimé un « soutien inébranlable, conformément au droit international, à la solution à deux États d’Israël et de Palestine ».

L’Assemblée a déclaré que les deux États devraient « vivre côte à côte dans la paix et la sécurité à l’intérieur de frontières reconnues, sur la base des frontières d’avant 1967 ».

Elle a appelé à la tenue d’une réunion internationale de haut niveau à New York en juin 2025, coprésidée par la France et l’Arabie saoudite, afin de donner un nouveau souffle aux efforts diplomatiques visant à concrétiser la solution à deux États.

L’Assemblée a également insisté sur la « réalisation des droits inaliénables du peuple palestinien, notamment son droit à l’autodétermination et à un État indépendant ».

Un porte-parole de la ministre des Affaires étrangères australienne, Penny Wong, a expliqué que Canberra espérait, par ce vote, « contribuer à la paix et à une solution à deux États ». La dernière fois que l’Australie avait soutenu une telle résolution remonte à 2001.

Le représentant palestinien à l’ONU, Ryad Mansour, lors de la 46e séance plénière de l’Assemblée générale sur la question de la Palestine, au siège de l’ONU à New York, le 3 décembre 2024. (Crédit : Kena Betancur / AFP)

« L’Australie n’a que peu de moyens pour influencer directement la situation au Moyen-Orient. Notre seul espoir réside dans une coopération avec la communauté internationale pour faire pression afin de mettre fin au cycle de violence et promouvoir une solution à deux États », a déclaré le porte-parole.

L’ambassadeur australien auprès des Nations unies, James Larsen, a lui aussi exprimé son soutien à la résolution lors de la réunion, déclarant
« qu’une solution à deux États reste le seul espoir de briser le cycle sans fin de la violence, le seul espoir de voir un avenir sûr et prospère pour les deux peuples ».

Le chef de l’opposition australienne, Peter Dutton, a critiqué ce revirement politique, accusant le Premier ministre Anthony Albanese d’avoir
« abandonné » la communauté juive australienne pour plaire aux électeurs progressistes.

« La meilleure approche pour la paix au Moyen-Orient serait de vaincre le Hamas et le Hezbollah, tout en s’assurant que leur allié iranien ne puisse frapper avec des armes nucléaires ni utiliser des groupes comme les Houthis ou d’autres mandataires. Ce sont des femmes et des enfants innocents qui en paient le prix », a-t-il déclaré à la presse à Sydney.

Au cours de l’année écoulée, l’Australie a largement abandonné sa politique de vote systématiquement contre ou d’abstention sur les résolutions pro-palestiniennes à l’ONU. Mardi, le pays s’est abstenu sur une résolution visant à allouer des ressources à un bureau de l’ONU dédié aux droits des Palestiniens, rompant ainsi avec une position maintenue depuis 2003.

En mai, l’Australie a voté en faveur d’une résolution reconnaissant que les Palestiniens remplissent les critères pour devenir membres à part entière des Nations unies, tout en recommandant au Conseil de sécurité d’examiner la question. Le mois dernier, Canberra a soutenu une résolution affirmant la « souveraineté permanente des Palestiniens » sur la Cisjordanie et la bande de Gaza.

En septembre, le pays s’était abstenu lors d’un vote sur une résolution exigeant qu’Israël se retire des territoires palestiniens dans un délai de 12 mois.

Aux yeux de l’ONU, Israël occupe de manière illégale la Cisjordanie, Jérusalem-Est et la bande de Gaza.

La ministre australienne des Affaires étrangères Penny Wong à Adélaïde le 16 juin 2024. (Crédit : Asanka Ratnayake / POOL / AFP)

Israël a capturé la Cisjordanie et Jérusalem-Est à la Jordanie et la bande de Gaza à l’Égypte – les territoires revendiqués par les Palestiniens pour établir leur État – lors de la guerre des Six Jours de 1967. Depuis, Israël a construit des implantations en Cisjordanie, dont l’expansion s’est poursuivie au fil des ans. Le pays avait également établi des implantations dans la bande de Gaza mais il les a abandonnées dans le cadre du plan de désengagement de 2005. A la suite de ce retrait, le groupe terroriste du Hamas a pris le contrôle du territoire.

En référence aux récents arrêts de la Cour internationale de justice (CIJ), l’Assemblée générale de l’ONU a appelé Israël à mettre fin à sa « présence illégale dans le territoire palestinien occupé, aussi rapidement que possible » et à cesser toute nouvelle activité d’implantation.

« La question de la Palestine figure à l’ordre du jour des Nations unies depuis la création de l’organisation et reste le test le plus critique pour sa crédibilité et son autorité, ainsi que pour l’existence même d’un ordre fondé sur le droit international », a déclaré l’envoyé palestinien Ryad Mansour.

En 1947, une résolution de l’Assemblée générale des Nations unies avait proposé de diviser la Palestine sous domination britannique en deux États, l’un arabe et l’autre juif.

Or, seuls les dirigeants sionistes avaient à l’époque accepté la résolution, conduisant à la création de l’État d’Israël le 14 mai 1948. Les dirigeants arabes l’ont, eux, rejetée, déclenchant la guerre d’Indépendance.

Le gouvernement israélien d’extrême droite, dirigé par le Premier ministre Benjamin Netanyahu, est fermement opposé à la création d’un État palestinien. Une grande partie de la population israélienne reste également méfiante envers les Palestiniens, après des décennies d’attentats terroristes perpétrés par diverses organisations, dont le plus tragique a été le pogrom du 7 octobre dernier, qui a déclenché la guerre en cours dans la bande de Gaza.

Les dirigeants israéliens affirment qu’un État palestinien reviendrait à récompenser le Hamas pour son attaque meurtrière, au cours de laquelle plus de 1 200 personnes ont été assassinées dans le sud d’Israël et 251 otages emmenés dans la bande de Gaza.

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