L’aviation israélienne riposte contre des positions de l’armée syrienne après des tirs de roquettes
3 projectiles ont touché des zones désertes sur le plateau du Golan et des attaques ont eu lieu depuis le Liban. Pour Gallant, Israël se prépare à la guerre contre le Hezbollah, « notre patience s'amenuise»
Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.
L’armée israélienne a déclaré mercredi que ses avions de chasse avaient bombardé durant la nuit des positions de l’armée syrienne dans la région de Daraa, dans le sud de la Syrie, en riposte à des tirs de roquettes sur le plateau du Golan la veille au soir.
Les trois roquettes tirées depuis la Syrie ont atterri dans des zones désertes, dans le sud du plateau du Golan, sans faire de blessés.
En riposte, l’armée israélienne a bombardé la base de tir de ces roquettes.
Dans le cadre de la guerre dans la bande de Gaza, plusieurs roquettes ont été tirées sur le nord d’Israël depuis la Syrie, là encore sans faire de blessés.
Les médias d’État syriens ont déclaré lundi qu’un « certain nombre de conseillers iraniens » avaient été tués dans un bombardement attribué à Israël, dans le sud de la capitale. Il est rare que Damas fasse état de pertes iraniennes lors de bombardements attribués à Israël en territoire syrien. Selon cette même information, des civils auraient par ailleurs été tués, sans toutefois qu’un bilan soit annoncé.
Conformément à la politique israélienne, le porte-parole de l’armée n’a pas souhaité faire de commentaires.
Il s’agit de la troisième frappe en deux mois imputée à Israël visant des infrastructures et des officiers iraniens à Damas.
Reports in Iran: at least 2 were killed, and several others were injured in the mysterious attack on Iranian targets in Damascus ???? pic.twitter.com/tF8dI4AZne
— Adam Albilya – אדם אלביליה (@AdamAlbilya) January 29, 2024
Ces dernières semaines, plusieurs missions offensives auraient été menées en Syrie dans le cadre de l’action d’Israël pour empêcher l’Iran de fournir des armes à son mandataire au Liban – le Hezbollah -, qui a redoublé d’attaques contre le nord d’Israël ces derniers mois, au titre de la guerre à Gaza.
L’armée israélienne a également déclaré mercredi que plusieurs projectiles avaient été tirés depuis le Liban, dans la matinée, dans les secteurs de Manara et Kfar Yuval. Ils se sont écrasés dans des zones désertes, sans faire de blessés.
Tsahal a par ailleurs déclaré avoir effectué des tirs d’artillerie contre des zones du sud Liban, manifestement pour déjouer des attaques du Hezbollah.
Mardi, elle a indiqué que ses avions de chasse avaient mené des frappes sur un centre de commandement du Hezbollah et un poste d’observation appartenant à l’organisation terroriste dans le village de Khiam, dans le sud Liban.
Des avions de chasse ont bombardé un autre poste d’observation et un bâtiment utilisé par le Hezbollah à Ayta ash-Shab et Mhaibib.
Depuis le 8 octobre, au lendemain de l’attaque de grande ampleur du Hamas en Israël qui a déclenché la guerre qui fait rage à Gaza, les forces dirigées par le Hezbollah s’en prennent très régulièrement aux communautés israéliennes et postes militaires limitrophes de la frontière israélo-libanaise. Selon l’organisation terroriste libanaise, il s’agit pour elle d’aider Gaza en proie aux combats.
Jusqu’à aujourd’hui, les escarmouches à la frontière ont entraîné la mort de six civils côté israélien, sans oublier neuf soldats et réservistes de Tsahal.
Le Hezbollah a indiqué que 174 de ses membres avaient été tués par Israël lors d’escarmouches, principalement au Liban, mais également en Syrie. Au Liban, 20 autres membres d’organisations terroristes, un soldat libanais et 19 civils au moins, parmi lesquels trois journalistes, ont été tués.
Les autorités israéliennes ont à plusieurs reprises menacé de livrer des combats au Liban, une fois terminée sa guerre pour éradiquer le Hamas à Gaza, afin de chasser le Hezbollah de la frontière, conformément à la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui a mis fin à la deuxième guerre du Liban en 2006.
Mardi, le ministre de la Défense, Yoav Gallant, a déclaré que « le moment viendra où nous n’aurons plus de patience. Alors une action énergique pour imposer la paix à la frontière nord affectera également la métropole de Haïfa ».
« Nous sommes prêts, mais nous continuons à nous préparer, à gagner en capacités, car tout n’est pas totalement réglé, mais c’est en très bonne voie. Et nous devons tenir compte de la possibilité d’un embrasement du conflit ; c’est une possibilité », a déclaré Gallant lors d’une réunion sur le front intérieur, à Kiryat Ata, dans la région de Haïfa.
Il a indiqué que la possibilité d’un accord avec le Hezbollah « diminuait » et ajouté que si la situation se détériorait encore, « la situation à Haïfa ne serait pas bonne, mais à Beyrouth, elle serait épouvantable ».
Le Hamas, soutenu par l’Iran, a lancé une attaque de grande ampleur le 7 octobre, qui a coûté la vie à près de 1 200 personnes en Israël et fait 253 otages, essentiellement des civils, dans des actes d’une extrême brutalité et d’agressions sexuelles.
Israël s’est donné pour mission d’éliminer le Hamas et en lançant une campagne militaire à grande échelle, à Gaza, destinée à détruire ses capacités militaires et administratives.
L’Iran, qui soutient le Hamas à la fois financièrement et militairement, s’était réjoui des attaques effroyables du 7 octobre, qualifiées de « succès », tout en niant toute forme d’implication directe.