Le 40e Festival du film de Jérusalem s’ouvrira en présence des frères Dardenne
Le festival met à l'honneur plus de 200 films, dont des oeuvres déjà récompensées à Sundance, Cannes, Berlin ou Venise
Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »
Le 40e Festival du film de Jérusalem s’ouvrira, le 13 juillet prochain, dans la piscine du sultan de Jérusalem, en présence de nombreux acteurs et réalisateurs parmi lesquels Helen Mirren, Oliver Stone et les frères Dardenne, Liev Schreiber, la réalisatrice Claire Denis et bien d’autres.
Mirren recevra un prix d’excellence pour sa prestation dans son dernier film – « Golda » -, qui sera projeté en ouverture du festival, et l’ensemble de sa carrière marquée par un Oscar, un Bafta, un Emmy et un Tony. Mirren a su s’illustrer sur les planches, à la télévision et au cinéma, aussi bien dans la catégorie art et d’essai que dans les films à grand succès, comme « The Queen » ou la franchise des « Fast and Furious ».
Oliver Stone sera également de la partie. Le dernier documentaire en date du célèbre cinéaste – « Nuclear Now » -, consacré au changement climatique, sera d’ailleurs projeté lors du festival, aux côtés de plusieurs autres oeuvres, comme « Platoon », « Wall Street », « JFK (1991) » ou « Tueurs nés ».
Les autres lauréats sont les frères Dardenne, Jean-Pierre et Luc, cinéastes belges qui écrivent, produisent et réalisent leurs films ensemble depuis la fin des années 1970.
Le duo est connu pour ses œuvres réalistes ancrées dans la société, dont huit seront projetées à l’occasion de ce festival : « La promesse », « Rosetta », « Le fils », « L’enfant », « Le silence de Lorna », « Le gamin à vélo », « Deux jours, une nuit » et « Tori et Lokita ».
Il est conseillé de choisir des films et acheter ses billets en amont des 10 jours de festival, qui s’ouvrira avec « Golda », le biopic consacré à Golda Meir au moment de la guerre du Kippour. Réalisé par l’israélien oscarisé Guy Nattiv, il met également en vedette Liev Schreiber et Lior Ashkenazi. Le film a été tourné en hébreu et en anglais, avec des sous-titres en hébreu.
En plus de « Golda », plus de 200 films seront projetés, parmi lesquels une quarantaine de films récemment restaurés, incarnant les 40 ans du festival, à l’instar de « Once Upon a Time in America », « Stranger Than Paradise » de Jim Jarmusch, « My Own Private Idaho », « Orlando » et bien d’autres.
La sélection internationale de films est large, allant d’une mère célibataire coréenne au Canada (« Riceboy Sleeps ») ou de réfugiés iraniens en Suède (« Opposant ») à l’histoire de la chancelière allemande Angela Merkel (« Merkel »), en passant par des voleurs de tuba dans le sud de la Californie (« The Tuba Thieves ») ou de jeunes ouvriers d’usine en Chine (« Youth [Spring] »).
La sensation de cette année à Sundance – « A Thousand and One » -, portrait puissant et acide d’une famille afro-américaine à New York dans les années 1990, du réalisateur A.V. Rockwell, raconte l’histoire d’Inez, qui kidnappe son fils du centre d’accueil et tente de reconstruire sa vie.
C’est un récit vivant et austère de ce qui se passait alors à New York, gentrification y compris, qui a profité des familles à faible revenu. Le film s’appuie sur l’expérience de Rockwell à New York dans les années 1990 et 2000.
Sur le thème des relations amoureuses, on retiendra la troublante lutte de pouvoir à l’oeuvre dans « L’amour et les forêts », de la réalisatrice française Valérie Donzelli, qui raconte l’histoire d’un couple, Blanche et Grégoire. Rencontre, naissance de l’amour et vie de couple, jusqu’au jour où Blanche prend conscience qu’elle est prise dans les filets d’un mari dangereusement possessif.
On relèvera aussi « Banel & Adama », film d’une beauté saisissante, oeuvre du scénariste sénégalais Ramata-Toulaye Sy qui raconte l’histoire de Banel et Adama, jeune couple désireux de vivre à l’écart de sa famille, dans un village reculé.
Banel est belle et audacieuse, Adama lui est totalement dévoué, mais plus calme et introverti. Lorsqu’il refuse de devenir chef du village, c’est le chaos au sein de leur société pourtant très unie.
Ayez un œil sur les films israéliens sélectionnés dans la catégorie Haggiag, comme par exemple « Sous l’ombre du soleil », qui raconte l’histoire d’un Éthiopien libéré de prison après le meurtre de son épouse et qui tente de se racheter ou encore « Délégation », sur le voyage sur les sites de la Shoah, en Pologne, de trois amis d’enfance, ainsi que sur les films documentaires en compétition dans la catégorie diamant.
Il y aura une projection en plein air de « Jurassic Park », avec l’Orchestre symphonique de Jérusalem, pour célébrer les 30 ans du film, le 17 juillet, au parc Gan Habonim, à l’extérieur de la cinémathèque.
Le programme complet des projections et des événements du Festival du film de Jérusalem, ainsi que les billets, sont disponibles sur le site Internet.