Le chef de la brigade Golani pensait que Zeev Erlich était un réserviste
L'archéologue avait été autorisé à entrer au Liban en uniforme ; Yoav Yarom admet une erreur de jugement mais défend une pratique militaire "courante" depuis des années

Le colonel (rés.) Yoav Yarom, chef de la brigade Golani, qui a accompagné le chercheur civil Zeev Erlich dans le sud du Liban en novembre dernier, où il a été tué par un terroriste du groupe chiite libanais du Hezbollah, a expliqué sur le plateau de l’émission Uvda de la chaîne N12 qu’il avait autorisé l’expert en archéologie de 71 ans à rejoindre les troupes pour une « visite éducative », car il pensait qu’il s’agissait d’un réserviste de Tsahal.
Selon Yarom, Erlich venait toutes les semaines « en uniforme, casque sur la tête et arme à la ceinture », et évoquait régulièrement les lieux qu’il avait visités et les hauts commandants avec lesquels il avait été en contact.
Il a précisé qu’Erlich, qui avait publié indépendamment des dizaines d’articles scientifiques sur l’archéologie en Cisjordanie et ailleurs dans la région, organisait également des « visites éducatives » pour les soldats, notamment à Maroun al-Ras, de l’autre côté de la frontière libanaise.
« Personne dans l’armée israélienne, aucun commandant, n’aurait empêché Jabo [le surnom d’Erlich] d’entrer à Maroun al-Ras », a déclaré Yarom, justifiant sa décision. « Pour moi, c’était un réserviste. »
L’incident au cours duquel Erlich a été tué s’est produit dans le village de Shamaa, dans le district de Tyr, au sud du Liban, à quelque cinq kilomètres de la frontière avec Israël.
Alors qu’on pensait que le village avait été débarrassé de toute menace, deux terroristes du Hezbollah cachés sur le site ont ouvert le feu sur le chercheur, ainsi que sur Yarom et d’autres soldats qui les accompagnaient. Outre Erlich, le sergent Gur Kehati a également été tué lors de l’incident.
Bien que Yarom reconnaisse avoir « outrepassé » son autorité en permettant à Erlich d’accompagner les troupes dans le village, il a affirmé à Uvda que la zone n’était « pas plus dangereuse que n’importe quel autre endroit où Jabo a pénétré au cours des quarante dernières années ».
« La rencontre [avec les terroristes du Hezbollah] n’était pas due au fait qu’il s’agissait d’un civil », a insisté Yarom. « Ils sont morts lors d’un affrontement avec l’ennemi à l’intérieur de la zone sécurisée de la compagnie. C’est pour cela qu’ils sont morts. »