Le chef du parti Raam demande à une élue de démissionner pour « négationnisme »
La députée Iman Khatib-Yasin affirme que le Hamas "n'a pas massacré de bébés" ; pour Mansour Abbas, il n'y a "pas de place dans le parti" pour minimiser les atrocités du Hamas
Le député Mansour Abbas, chef du parti islamiste Raam, a exigé dimanche que la députée Iman Khatib-Yasin démissionne immédiatement, suite aux remarques qu’elle a faites plus tôt dans la journée, mettant en doute certains éléments du massacre du 7 octobre perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas.
Dans une interview accordée dimanche à la chaîne de la Knesset, Khatib-Yasin a affirmé que les vidéos diffusées par Tsahal sur les atrocités commises par le Hamas ne montraient pas de « viols de femmes » ni de « massacres de bébés ».
« Ils n’ont pas massacré de bébés et n’ont pas violé de femmes, du moins pas dans les images », a-t-elle déclaré dans l’interview. « Si cela s’est produit, c’est une honte (… ). Si cela s’était produit, cela aurait été montré, a-t-elle affirmé.
En réponse, Abbas s’est dit « choqué » par ses remarques, ajoutant « qu’il n’y a et il n’y aura pas de place dans nos rangs pour quiconque nie ou minimise la gravité des actions qui vont à l’encontre de nos valeurs et de la religion de l’islam ».
Tard dans la soirée de dimanche, Khatib-Yassin a présenté ses excuses pour les propos qu’elle avait tenus lors de l’interview. « J’ai fait une erreur, je suis désolée et je m’excuse », a-t-elle déclaré dans un communiqué. « Je n’avais pas l’intention de minimiser ou de nier l’horrible massacre du 7 octobre et les actes terribles commis à l’encontre des femmes, des bébés et des personnes âgées qui ont été tués dans le sud. »
Les remarques initiales de Khatib-Yassin concernaient une compilation d’images brutes documentant l’effroyable massacre du 7 octobre par le Hamas dans le Néguev occidental, qui a été projetée la semaine dernière aux membres de la Knesset, et le mois dernier à des groupes de journalistes étrangers. Cette vidéo de 43 minutes a été produite par le bureau du porte-parole de Tsahal et montre des vidéos non censurées et difficiles à regarder, dont beaucoup ont été filmées par les caméras corporelles des terroristes au cours de leur carnage.
La députée Raam a toutefois précisé qu’elle n’avait pas personnellement visionné les images, car cela « ne ferait qu’aggraver la douleur », mais elle a indiqué que plusieurs membres de son parti l’avaient fait et qu’ils avaient ensuite discuté de ce qu’ils avaient vu.
Les images ont été diffusées lors d’une projection à huis clos, où les enregistrements et les téléphones portables n’étaient pas autorisés. Plus de 50 députés étaient présents et certains ont fondu en larmes, dont le chef de Raam Abbas, a rapporté le média Maariv. « C’était difficile, je ne peux pas parler », avait déclaré Abbas aux journalistes alors qu’il quittait la projection la semaine dernière.
Khatib-Yassin a déclaré dimanche que ce qui s’était passé le 7 octobre « même sans cela, était difficile, était horrible, sans même dire que des femmes avaient été violées (…). Ce qui s’est passé était inhumain – je suis une musulmane pratiquante, et cela va à l’encontre de l’Islam – même en état de guerre ».
Mais, a-t-elle ajouté, « nous ne pouvons pas ignorer tout ce qui s’est passé avant ou après », tout en précisant rapidement que « rien ne justifie » les atrocités commises par le Hamas.
Khatib-Yassin a été élue à la Knesset en 2020, devenant ainsi la première femme de la Liste arabe unie et la première législatrice de la Knesset portant le hijab dans l’histoire d’Israël.
Depuis le début de la guerre, Abbas, le chef du Raam, s’est montré prudent dans les médias israéliens, dénonçant à la fois l’enlèvement par le Hamas d’otages, principalement civils, en Israël et les violences dont sont victimes les citoyens palestiniens, sans aborder l’objectif déclaré de la guerre : renverser le pouvoir du groupe terroriste palestinien du Hamas sur Gaza.
Le massacre a vu quelque 3 000 terroristes faire irruption en Israël depuis la bande de Gaza par voie terrestre, aérienne et maritime, tuant plus de 1 400 personnes et s’emparant de plus de 240 otages, dont des bébés et des octogénaires, sous le couvert d’un déluge de milliers de roquettes tirées sur les villes et villages israéliens. La grande majorité des personnes tuées lorsque les terroristes se sont emparés des communautés frontalières étaient des civils. Des familles entières ont été exécutées chez elles et plus de 260 personnes ont été massacrées lors d’un festival en plein air, souvent au cours d’actes d’une horrible brutalité perpétrés par les terroristes.
Carrie Keller-Lynn et Gianluca Pacchiani ont contribué à cet article.