Le choix de Ben Shapiro pour allumer une torche à Yom HaAtsmaout suscite un tollé
L'éditorialiste américain de droite est connu pour ses positions homophobes et anti-avortement même en cas de viol ou d'inceste

Israël a annoncé dimanche les noms de cinq des 36 porteurs de flambeau sélectionnés pour la cérémonie officielle de Yom HaAtsmaout, qui se tiendra jeudi prochain au cimetière militaire du mont Herzl, à Jérusalem.
Parmi les personnalités choisies figurent une ex-otage, des membres de familles endeuillées, des officiers de Tsahal ainsi que le journaliste américain de droite, Ben Shapiro, connu pour ses prises de position controversées.
Ils ont été sélectionnés par une commission avec l’approbation de la ministre des Transports, Miri Regev, chargée pour la deuxième année consécutive d’organiser la cérémonie. Au total, 36 personnes allumeront la torche lors de l’événement ; les autres noms seront dévoilés dans les prochains jours.
Si la participation d’ex-otages, de familles de soldats tombés au combat et d’officiers militaires était attendue, celle de Shapiro a surpris et suscité de vives réactions en Israël.
Juif orthodoxe, fondateur de The Daily Wire et animateur du podcast populaire The Ben Shapiro Show, Shapiro est un fervent soutien d’Israël. Toutefois, ses positions politiques très conservatrices – notamment sur le droit à l’avortement et les droits LGBT – en font une figure polémique.
Il a qualifié à plusieurs reprises l’homosexualité et l’identité transgenre de maladies mentales et de péchés, s’oppose à l’adoption par des couples de même sexe, et s’est déclaré « très opposé au mariage homosexuel au sens social du terme ».

Shapiro est également un adversaire résolu de l’avortement, militant pour son interdiction même en cas de viol ou d’inceste, sauf si une « autorité médicale compétente » estime que la grossesse met en danger la vie de la mère.
Il a aussi qualifié à plusieurs reprises les femmes ayant recours à l’avortement de « tueuses de bébés ».
La sélection de Shapiro pour participer à la cérémonie a immédiatement provoqué une levée de boucliers de la part de l’Israel Gay Youth Organization (IGY), qui a déclaré qu’il était « illogique » qu’une « personne qui nous a traités de malades mentaux reçoive un honneur national ».
« Le message transmis à chaque garçon et fille homosexuel(le) sera que c’est ainsi que leur gouvernement les considère, » a ajouté l’IGY.
Le groupe a appelé le président de la Knesset, Amir Ohana – lui-même homosexuel – ainsi que Miri Regev à « annuler cette décision honteuse ».