Le gouvernement alloue 5 Mds de NIS de fonds de la coalition, dont 1 Md aux Haredim
Outre plus d'un milliard de shekels pour les yeshivot, diverses institutions et causes ultra-orthodoxes ont reçu des centaines de millions de fonds supplémentaires, tout comme, dans une moindre mesure, les causes religieuses nationales

Le gouvernement du Premier ministre Benjamin Netanyahu a approuvé mardi soir l’allocation de 5 milliards de shekels de fonds de la coalition, moins d’un mois avant la date butoir légale pour l’adoption du budget de l’État pour 2025.
Le vote de la Knesset s’est déroulé en l’absence du ministre des Finances, Bezalel Smotrich, qui est en visite à Washington. Les fonds de la coalition sont des sommes allouées lors du processus de planification budgétaire sur la base des accords conclus entre les partis lors des négociations de coalition.
Outre plus d’un milliard de shekels pour les yeshivot, diverses institutions et causes ultra-orthodoxes – ou haredim – ont reçu des centaines de millions de fonds supplémentaires, tout comme, dans une moindre mesure, les causes religieuses nationales.
Parmi les subventions approuvées, on compte 25 millions de shekels pour l’Autorité de l’identité nationale juive dirigée par le politicien d’extrême-droite anti-LGBT, le député Avi Maoz, 94 millions de shekels pour la division des implantations de l’Organisation sioniste mondiale et 40 millions de shekels pour la sécurité dans les implantations de Cisjordanie.
1,27 milliard de shekels ont été alloués aux yeshivot, 75 millions de shekels aux séminaires d’études religieuses pour femmes, 87 millions de shekels au renforcement de l’identité juive, 60 millions de shekels aux yeshivot pour les étudiants étrangers et 2,9 millions de shekels aux lois juives relatives à la « pureté familiale ».
Les fonds de la coalition comprennent également 28 millions de shekels pour des programmes visant à empêcher les Haredim de quitter les yeshivot et 8 millions de shekels pour les « organes de coordination et de liaison », une référence aux groupes qui obtiennent des exemptions d’incorporation dans l’armée.

S’adressant au Times of Israel mardi, un porte-parole de Haïm Biton (Shas), ministre rattaché au ministère de l’Éducation, a déclaré que ce dernier poste comprenait des fonds destinés au Vaad HaYeshivot (Comité des yeshivot), qui était jusqu’à récemment le principal organe de coordination de la communauté ultra-orthodoxe entre les yeshivot et le ministère de la Défense en matière de dispenses du service militaire.
Il a toutefois ajouté que le projet ne serait financé que si la Knesset parvenait à faire adopter une loi prévoyant des exemptions de service militaire pour les ultra-orthodoxes étudiant en yeshiva.
« Pour l’instant, l’argent est dans un tiroir. On ne peut pas y toucher », a-t-il déclaré.
La semaine dernière, le ministre du Logement Yitzchak Goldknopf, chef du parti haredi Yahadout HaTorah, a menacé de s’opposer au budget de l’État pour 2025 – une décision qui entraînerait la chute du gouvernement – à moins que les allocations pour les yeshivot ne soient approuvées.
Il s’agissait de la deuxième menace de Goldknopf à l’encontre de la stabilité de la coalition en moins d’une semaine, et du dernier d’une série d’ultimatums de la part des Haredim qui n’ont jusqu’à présent pas été suivis d’effet.
Dans une lettre adressée au secrétaire du Cabinet, Yossi Fuchs, publiée par Ynet, Goldknopf se plaignait que, bien que Netanyahu et Smotrich lui aient récemment promis ses fonds, ceux-ci ne figuraient pas sur la liste des financements de la coalition qui devait être approuvée par le Cabinet.
Goldknopf a appelé Fuchs à rectifier le tir « sans délai » afin de s’assurer de son soutien au budget à la Knesset. Malgré cela, selon la presse israélienne, le ministre hassidique était contrarié par le fait que les fonds de la coalition ne seraient pas ajoutés au budget de base et a donc fini par voter contre.
Le budget de l’État pour 2025 doit être adopté avant la fin du mois de mars, faute de quoi le gouvernement sera automatiquement dissous, ce qui déclenchera des élections législatives anticipées.

Interrogé par un journaliste sur la menace de Goldknopf lors de la réunion hebdomadaire des factions du parti HaTzionout HaDatit de la Knesset lundi, Smotrich a condamné la « fausse campagne populiste » de son partenaire de coalition, affirmant qu’il n’avait pas réussi à obtenir d’exemptions de conscription militaire pour les étudiants en yeshiva et « cherche maintenant un moyen d’expliquer à [son] électorat qu’il n’y a pas d’acquis budgétaires ».
Dans une déclaration faite mardi après-midi, Goldknopf a appelé les autres chefs de la coalition à soutenir les demandes de financement de son parti, insistant sur le fait que les « droits fondamentaux » des étudiants en yeshiva, des enfants et des familles « ne peuvent être violés » et faisant valoir que la communauté ultra-orthodoxe risquait d’être « laissée pour compte ».
Selon le quotidien Maariv, Goldknopf aurait l’intention de démissionner avant le vote final du budget à la Knesset, malgré l’opposition des membres de la faction Degel Hatorah de son parti, qui préfèrent attendre l’adoption du budget si aucune loi exemptant les étudiants en yeshiva du service militaire n’est adoptée.