Le gouvernement autorise la première nouvelle implantation en Cisjordanie depuis 2017
Smotrich et La Paix Maintenant s'accordent sur le fait que l'implantation a été conçue pour interrompre intentionnellement la contiguïté territoriale palestinienne
Jeremy Sharon est le correspondant du Times of Israel chargé des affaires juridiques et des implantations.
Les frontières municipales de la première implantation de Cisjordanie officiellement créée par le gouvernement depuis 2017 ont été annoncées, attribuant à la nouvelle implantation de Nahal Heletz près de 60 hectares de terres au sud-ouest de Jérusalem, à côté de Bethléem.
Le ministre des Finances, Bezalel Smotrich, qui a avancé la création de l’implantation, affirme qu’elle permettra de relier Jérusalem au Gush Etzion, et affirme qu’il continuera à « lutter contre » un État palestinien en « établissant des faits sur le terrain. »
« Relier le Gush Etzion et Jérusalem en établissant une nouvelle implantation est un moment historique », a affirmé Smotrich. « Aucun mouvement anti-Israël ou anti-sioniste n’arrêtera la poursuite du développement des implantations. Nous continuerons à lutter contre l’idée dangereuse d’un État palestinien et à établir des faits sur le terrain. C’est la mission de ma vie. »
La création de Nahal Heletz a été officiellement approuvée par le gouvernement en juin dernier, en même temps que la légalisation rétroactive de quatre avant-postes illégaux.
Les plans de zonage et les permis de construire devront encore être obtenus avant que la construction de la nouvelle implantation puisse commencer, un processus qui prend généralement plusieurs années.
L’organisation La Paix Maintenant, qui fait campagne contre les implantations, rejoint Smotrich en déclarant que Nahal Heletz a bel et bien été conçu pour interrompre de manière intentionnelle la contiguïté territoriale palestinienne et constitue une étape supplémentaire dans ce qu’elle appelle « l’annexion de facto » de la Cisjordanie par Israël.
Elle a également souligné le fait que la nouvelle implantation sera construite sur des terres qui, selon elle, appartiennent au village palestinien de Battir, où l’on trouve d’anciennes terrasses agricoles à flanc de colline qui ont été classées au patrimoine mondial de l’UNESCO.
« L’implantation qui sera construite constituera une enclave dans une zone palestinienne et entraînera des frictions et des problèmes de sécurité », a déploré La Paix Maintenant.