Israël en guerre - Jour 369

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Le gréviste de la faim palestinien à nouveau arrêté à sa sortie de l’hôpital

Mohammed Allaan a repris sa grève de la faim suite à sa remise en détention administrative

Maazouze, la mère de Mohammed Allaan, un prisonnier palestinien avait fait une grève de la faim à long terme, porte un portrait de son fils lors d'un rassemblement appelant à sa libération dans la ville israélienne de Beer Sheva, le 9 août 2015 (Crédit photo: Ahmad Gharabli / AFP)
Maazouze, la mère de Mohammed Allaan, un prisonnier palestinien avait fait une grève de la faim à long terme, porte un portrait de son fils lors d'un rassemblement appelant à sa libération dans la ville israélienne de Beer Sheva, le 9 août 2015 (Crédit photo: Ahmad Gharabli / AFP)

Le Palestinien Mohammed Allan a repris sa grève de la faim mercredi après avoir été remis par Israël en détention administrative, un régime controversé d’emprisonnement potentiellement illimité sans inculpation, a indiqué par téléphone son avocat Jamil al-Khatib à l’AFP.

Israël a replacé Allan en détention administrative mercredi. Il avait frôlé la mort en observant une grève de la faim d’environ 60 jours avant la suspension par la justice israélienne de cette mesure extrajudiciaire en août.

Allan avait alors cessé sa grève de la faim. Il a été arrêté alors qu’il s’apprêtait à être transféré mercredi matin de l’hôpital d’Ashkélon (ouest d’Israël) où il était toujours traité vers un hôpital de Naplouse, près de chez lui en Cisjordanie, a dit à l’AFP son père Abou Moutir.

La sécurité intérieure israélienne (Shin Beth) a expliqué que, vu l’amélioration de son état de santé, « sa remise en liberté aurait représenté un danger pour la paix et la sécurité de la région ».

Allan « est actuellement en grève de la faim », a dit son avocat. Celui-ci a dit qu’il attendait de connaître les raisons de l’arrestation de son client, mais qu’il allait probablement saisir la Cour suprême israélienne.

Jusqu’alors quasiment inconnu, Mohammed Allan, avocat de 31 ans à Naplouse, est devenu le visage de la lutte contre la détention administrative.

Il avait été arrêté le 6 novembre 2014 « sur la base de témoignages et d’informations selon lesquels il était en contact avec un activiste terroriste du Jihad islamique en vue de commettre des attentats de grande envergure », selon des sources sécuritaires israéliennes. Le Jihad islamique, organisation désignée comme terroriste par Israël, le présente comme l’un des siens.

Sa détermination à combattre son placement en détention administrative, éventuellement jusqu’à la mort, avait conduit les autorités israéliennes dans une impasse politique et humanitaire. Devant son état alarmant, des comas répétés et les atteintes subies par le cerveau, la Cour suprême avait fini par suspendre la détention administrative.

Les juges avaient cependant laissé en suspens la question de son éventuel retour en détention administrative une fois qu’il serait rétabli.

Il a de nouveau été placé en détention administrative jusqu’au 4 novembre, a dit la police.

Cette date correspond à l’échéance prévue de sa détention administrative, interrompue en août, et qui pourra alors être ou non renouvelée.

Allan avait dit mardi soir à son père qu’il cesserait à nouveau immédiatement de s’alimenter s’il retournait en détention administrative, a rapporté son père.

Selon son père, l’hôpital d’Ashkélon avait délivré mardi à Mohammed Allan une autorisation de transfert vers l’hôpital de Naplouse. « Ils l’ont arrêté (mercredi matin) au moment où il quittait l’hôpital, et ils l’ont transféré à Ramleh », dans la banlieue de Tel-Aviv, a-t-il dit.

« Ils insistent pour qu’il soit détenu jusqu’à l’expiration de l’ordre de placement en détention administrative », a-t-il dit.

La détention administrative permet aux autorités israéliennes de détenir un suspect sans lui notifier d’inculpation pendant six mois renouvelables indéfiniment. Plus de 300 prisonniers palestiniens sont en détention administrative, selon différentes sources.

Allan avait été condamné en 2006 à trois ans de prison pour ses activités « visant à enrôler de kamikazes », d’après les sources sécuritaires israéliennes.

Cette affaire représente un casse-tête pour les autorités israéliennes, prises entre le souci de ne pas céder aux pressions des prisonniers et le risque d’une nouvelle escalade de violences en cas de mort de Allan.

Les choix des autorités israéliennes ont été compliqués par l’adoption d’une nouvelle loi votée en juillet précisément pour faire face à de telles situations et permettant de nourrir de force un prisonnier. Seulement une telle pratique se heurte aux vives résistances des médecins, pourtant indispensables a priori pour la mettre en oeuvre.

Un ancien gréviste de la faim palestinien qui n’avait accepté de mettre fin à ses deux mois de jeûn qu’après avoir été libéré de détention administrative, a été a remis en détention administrative mercredi immédiatement après avoir quitté l’hôpital où il avait été soigné.
 
Mohammed Allaan, 31 ans, a été arrêté par la police après avoir été libéré du centre médical Barzilai à Ashkelon. Un nouvel ordre de détention administrative a été émis pour son arrestation.

« Mohammed Allan, dont la santé s’est améliorée, a été arrêté ce matin par la police à l’hôpital d’Ashkelon », a déclaré la porte-parole de la police Luba Samri dans un communiqué.

Sa détention, qui devait durer jusqu’au 4 novembre, avait été suspendue pendant qu’il recevait des soins médicaux suite à sa grève de la faim.

L’organisation d’aide juridique Adalah, qui avait été derrière l’initiative légale pour lever la détention administrative d’Allaan , a condamné la nouvelle arrestation et s’est interrogée sur le moment.

« Le fait que le mandat d’arrêt a été renouvelé immédiatement après que la condition médicale d’Allaan se soit améliorée indique qu’il s’agit d’une mesure vindicative et arbitraire qui ne repose pas sur des bases nécessaires pour justifier son maintien en détention administrative, » a indiqué l’organisation dans un communiqué. « A partir du moment où il a récupéré, les autorités sont tenues de réexaminer les éléments de preuve contre lui, quelque chose qui n’a pas été fait. Nous allons donc envisager, avec Allaan, de présenter un autre recours contre sa détention administrative. »

Le terroriste palestinien présumé Mohammed Allaan s'adresse à ses partisans depuis son lit d'hôpital d'Ashkelon après avoir mis fin à sa grève de la faim de 65 jours, dans un message vidéo publié le 21 août 2015 (Capture d'écran: YouTube)
Le terroriste palestinien présumé Mohammed Allaan s’adresse à ses partisans depuis son lit d’hôpital d’Ashkelon après avoir mis fin à sa grève de la faim de 65 jours, dans un message vidéo publié le 21 août 2015 (Capture d’écran: YouTube)

Allaan était devenu une figure célèbre de la société palestinienne, et tout au long de son hospitalisation partisans arabes et détracteurs juifs avaient organisé des rassemblements près de l’hôpital, s’affrontant parfois avec la police.

Le Jihad islamique avait menacé d’attaquer Israël avec des tirs de roquettes depuis la bande de Gaza à propos de l’état de santé d’Allaan et l’armée avait placé des batteries anti-missiles Dôme de Fer dans le sud à proximité des villes d’Ashdod et de Beersheba de crainte d’une réaction à une eventuelle déterioration de sa santé.

En août, Allaan avait dit qu’il allait reprendre sa grève de la faim si Israël le renvoyait en détention.

« Si l’occupation israélienne m’arrête encore une fois, je vais revenir à ma grève de la faim jusqu’à ce qu’ils mettent fin à la mascarade dont je souffre, comme des centaines de prisonniers administratifs», avait-il declaré à un journal du Hamas.

Israël a adopté une loi controversée au mois de juillet permettant l’alimentation des prisonniers de force, bien que les médecins aient dit qu’ils refuseront d’appliquer la directive.

Certains des partisans d’Allaan ont affirmé que lui avoir administré des sels et des substances nutritives lorsqu’il érait tombé le mois dernier dans un état critique equivalait à une alimentation forcée.

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