Israël en guerre - Jour 496

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Le Hamas se réserve le droit à la ‘résistance et au jihad pour la libération de la Palestine’

Le Hamas adoucit son langage mais veut toujours détruire Israël

Le document, considéré par Israël comme une tentative de “duper le monde”, appelle à la “libération totale de la Palestine, de la rivière à la mer”

Khaled Meshaal, 2e à droite, chef du Hamas en exil, avec Moussa Abu Marzouk, à gauche, avant une conférence de presse à Doha, au Qatar, le 1er mai 2017. (Crédit : Karim Jaafar/AFP)
Khaled Meshaal, 2e à droite, chef du Hamas en exil, avec Moussa Abu Marzouk, à gauche, avant une conférence de presse à Doha, au Qatar, le 1er mai 2017. (Crédit : Karim Jaafar/AFP)

Pour tenter d’améliorer son image internationale en chute, le groupe terroriste palestinien du Hamas a dévoilé lundi un nouveau document politique qui tout en adoptant un langage adouci concernant Israël, continue d’appeler à sa destruction.

Le document accepte la notion d’un état palestinien dans les territoires conquis par Israël pendant la guerre des Six Jours de 1967, mais refuse la mise en place de l’Etat d’Israël, jugée « illégale », et affirme la revendication palestinienne sur toute la terre d’Israël, et un droit au retour pour tous les descendants de réfugiés.

Israël a rejeté le nouveau document, considéré comme une tentative de « duper le monde ».

Le programme de cinq pages, résultat de quatre ans de délibérations internes, a été présenté pendant une conférence de presse à Doha, au Qatar, par Khaled Meshaal, dirigeant sortant du Hamas en exil. Le groupe terroriste a indiqué que le remplaçant de Meshaal serait nommé dans les prochains mois, après la fin des élections secrètes à la direction de l’organisation.

« Le Hamas rejette toute alternative à la libération pleine et entière de la Palestine, de la rivière à la mer, peut-on lire dans le document. Cependant, sans compromettre son rejet de l’entité sioniste [Israël] et sans céder aucun droit palestinien, le Hamas considère que la mise en place d’un état palestinien totalement souverain et indépendant, avec Jérusalem pour capitale, le long des lignes du 4 juin 1967, avec le retour des réfugiés et des déplacés dans les maisons dont ils ont été expulsés, est une formule de consensus national. »

Khaled Meshaal, à droite, chef du Hamas en exil, pendant une conférence de presse à Doha, au Qatar, le 1er mai 2017. (Crédit : Karim Jaafar/AFP)
Khaled Meshaal, à droite, chef du Hamas en exil, pendant une conférence de presse à Doha, au Qatar, le 1er mai 2017. (Crédit : Karim Jaafar/AFP)

« Nous voulions présenter un document qui reflète réellement l’idéologie du Hamas et son consensus, et le présenter à nos partisans […] et à la communauté internationale », a déclaré Meshaal.

Le document déclare que « la déclaration Balfour, le document du Mandat britannique, la résolution de partition de la Palestine des Nations unies, et toutes les résolutions et les mesures qui en sont dérivées ou leur sont similaires » sont « nulles et non avenues ».

Le document, contrairement à la charte fondatrice du groupe, où les termes antisémites sont abondants, affirme aussi que la lutte du Hamas n’est pas contre les Juifs, mais contre Israël en tant qu’occupant.

« Le Hamas affirme que son conflit est contre le projet sioniste, pas contre les Juifs en raison de leur religion, dit le groupe. Le Hamas ne mène pas une lutte contre les Juifs parce qu’ils sont juifs, mais mène une lutte contre les sionistes qui occupent la Palestine. Ce sont les sionistes qui identifient constamment le judaïsme et les Juifs avec leur propre projet colonial et leur entité illégale. »

Le document ajoute que « le Hamas est d’avis que le problème juif, l’antisémitisme et la persécution des Juifs sont des phénomènes fondamentalement liés à l’histoire européenne et pas à l’histoire ou au patrimoine des Arabes et des musulmans. »

Des responsables du Hamas ont précisé que le document, qui se réserve le droit d’utiliser « la résistance et le jihad pour la libération de la Palestine », n’est en aucun cas une reconnaissance d’Israël.

Le groupe, qui contrôle la bande de Gaza, reste profondément éloigné du Fatah, le parti plus modéré du président de l’Autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, basé en Cisjordanie.

L'entrée d'un tunnel du Hamas circulant sous la frontière entre la bande de Gaza et Israël, le 5 mai 2016. (Crédit : unité des porte-paroles de l'armée israélienne)
L’entrée d’un tunnel du Hamas circulant sous la frontière entre la bande de Gaza et Israël, le 5 mai 2016. (Crédit : unité des porte-paroles de l’armée israélienne)

Quelques heures avant que le Hamas ne présente sa nouvelle charte, Israël l’avait précédé et déclaré que même si le groupe terroriste cherchait à présenter un visage plus amical, il pratiquait toujours des politiques génocidaires.

« Quand le Hamas cessera de construire des tunnels et dépensera ses ressources pour son infrastructure civile, et cessera d’éduquer à l’assassinat des Israéliens, ce sera un vrai changement. Mais cela n’arrivera pas », a déclaré dans un communiqué le bureau du Premier ministre Netanyahu.

« Le Hamas tente de duper le monde, mais il ne réussira pas », a déclaré au Times of Israël David Keyes, porte-parole de Netanyahu.

« Quotidiennement, les dirigeants du Hamas appellent au génocide de tous les Juifs et à la destruction d’Israël, a-t-il ajouté. Ils creusent des tunnels terroristes et ont lancé des milliers et des milliers de roquettes contre des civils israéliens. Les écoles et les mosquées dirigées par le Hamas enseignent aux enfants que les Juifs sont des singes et des porcs. C’est ça le vrai Hamas. »

Le nouveau document, publié en anglais sur internet, a été présenté à un moment où les tensions entre le Hamas et le Fatah sont au plus haut. Le Hamas a expulsé les forces loyales à Abbas quand il a saisi le contrôle de la bande de Gaza en 2007, un an après avoir battu le Fatah aux élections législatives palestiniennes. Les efforts de réconciliation ont échoué.

Ces dernières semaines, Abbas a menacé de faire pression une dernière fois, notamment en arrêtant de payer l’électricité de Gaza et en baissant les salaires de ses employés dans la bande, pour tenter de forcer le Hamas à céder le territoire. Les dirigeants du groupe terroriste ont juré qu’ils ne céderaient pas.

Des partisans gazaouis du Hamas pendant une manifestation contre le président de l'Autorité palestinienne Mahmmud Abbas, au centre, et son Premier ministre Rami Hamdallah à Khan Yunis, le 14 avril 2017. (Crédit : Said Khatib/AFP)
Des partisans gazaouis du Hamas pendant une manifestation contre le président de l’Autorité palestinienne Mahmmud Abbas, au centre, et son Premier ministre Rami Hamdallah à Khan Yunis, le 14 avril 2017. (Crédit : Said Khatib/AFP)

La guerre des mots contre le Hamas est vue comme une tentative d’Abbas de se positionner comme le chef de tous les Palestiniens avant sa première rencontre avec le président américain Donald Trump à la Maison Blanche mercredi. Le président a déclaré qu’il tenterait de négocier un accord de paix israélo-palestinien, malgré les échecs répétés des vingt dernières années.

Le Hamas a autrefois critiqué sévèrement le programme politique d’Abbas, qui repose sur la mise en place d’un état palestinien en Cisjordanie, dans la bande de gaza et à Jérusalem Est, des terres conquises par Israël pendant la guerre des Six jours de 1967.

Dans sa charte fondatrice de 1987, le Hamas appelait à la mise en place d’un état islamique en Palestine historique, le territoire compris entre le Jourdain et la Méditerranée, qui comprend aussi Israël.

Avec ce nouveau manifeste, le Hamas se présente comme un mouvement national islamique, et non comme une branche des Frères musulmans, interdits en Egypte. Il n’a pas été précisé si ce changement suffirait à améliorer les relations avec l’Egypte, qui, comme Israël, impose un blocus à la bande de Gaza, officiellement pour empêcher la contrebande d’armes. Le Hamas a aussi été ignoré par l’Occident, qui a fait de la reconnaissance d’Israël et du renoncement à la violence des conditions à l’établissement de relations.

Meshaal doit se retirer de la direction du Hamas ce mois-ci. Ses deux successeurs possibles sont Moussa Abu Marzouk, ancien dirigeant du Hamas, et Ismail Haniyeh, ancien responsable du Hamas dans la bande de Gaza.

L’annonce de Meshaal avait initialement été prévue pour 10h00 lundi, mais a été reportée quand l’hôtel de Doha a refusé à la dernière minute d’accueillir la conférence de presse du Hamas. Le groupe terroriste a eu du mal à trouver une autre salle.

Fares Akram, correspondant dans la bande de Gaza d’Associated Press, a indiqué sur Twitter que l’hôtel Intercontinental avait annulé l’évènement par crainte de sanctions du Trésor américain.

La conférence de presse a été diffusée en direct dans la bande de Gaza.

Des agences ont contribué à cet article.

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