Le Hamas annonce vouloir prolonger la trêve au-delà des quatre jours initiaux
L'accord prévoit une journée supplémentaire de pause pour chaque groupe de dix otages libérés ; Israël est prêt à une trêve de dix jours au total mais l'offensive reprendra avec toute sa vigueur, dit Netanyahu
Le Hamas cherche à prolonger la pause actuelle dans les combats et l’accord sur la libération des otages au-delà de la période initiale de quatre jours qui était prévue, a annoncé le groupe, dimanche dans la soirée.
Dans un communiqué, le groupe terroriste palestinien a indiqué qu’il espérait prolonger la trêve temporaire – qui doit se terminer lundi soir – de manière à garantir la remise en liberté d’un plus grand nombre de prisonniers sécuritaires palestiniens incarcérés en Israël pour atteinte à la sécurité nationale.
L’accord conclu entre Israël et le Hamas, qui a été négocié par le Qatar, stipule que cinquante femmes et enfants pris en otage par le Hamas, lors du massacre du 7 octobre, seront libérés pendant cette pause dans les combats de quatre jours en échange de la remise en liberté de 150 prisonniers palestiniens incarcérés dans les prisons israéliennes – femmes et mineures – pour des faits de terrorisme.
L’accord donne également aux deux parties la possibilité de prolonger la trêve d’une journée supplémentaire pour chaque groupe de dix otages relâché après les 50 captifs initiaux, avec un maximum de cent. En échange, l’État juif libérera, de son côté, plus de détenus palestiniens – sur la==une base de trois prisonniers pour chaque otage.
Jusqu’à présent, 39 otages israéliens et 117 prisonniers prisonniers israéliens ont recouvré la liberté dans le cadre de cet accord – en plus d’un citoyen israélo-russe et 19 ressortissants étrangers qui ont quitté les geôles du Hamas dans le contexte d’arrangements distincts.
Le communiqué du Hamas fait apparemment part pour la première fois du désir du groupe terroriste de prolonger la pause dans la guerre – une pause qui a été la toute première dans les combats intenses menés depuis le début du conflit.
Dimanche matin, une source du Hamas a confié à l’AFP que le groupe terroriste souhaitait faire prolonger cette pause pendant deux jours à quatre jours, ce qui signifie que 20 à 40 otages pourraient être relâchés cette semaine.
Les États-Unis ont aussi exprimé leur espoir, dimanche, d’un prolongement de la trêve pendant plusieurs jours tout en faisant remarquer qu’il revenait au Hamas de faire en sorte qu’une telle décision soit respectée, l’État juif ayant déjà posé les conditions nécessaires pour ce faire.
Le Conseiller à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a indiqué dans un entretien, dimanche, que la pause pourrait durer « encore une journée, ou deux jours, ou trois jours et même plus ».
« La balle est dans le camp du Hamas dans la mesure où Israël a fait savoir qu’il était prêt à accorder une nouvelle pause de vingt-quatre heures contre chaque groupe de dix otages libéré par le Hamas », a-t-il déclaré lors de l’émission « This Week » sur la chaîne américaine ABC.
« Si la pause s’arrête, la responsabilité en reviendra au Hamas, pas à Israël », a-t-il ajouté.
Il a reconnu que la pause a donné au Hamas la capacité de « se rééquiper et de se réorganiser » ainsi que de « générer de la propagande » sur les réseaux sociaux.
Il a ensuite déclaré devant les journalistes de « Meet The Press » sur NBC que la raison pour laquelle l’État juif et Benjamin Netanyahu avaient finalement choisi d’accepter les risques accompagnant l’accord sur les otages était « les bénéfices qu’ils en obtiennent, avec ces images incroyables de captifs qui retrouvent leur famille – l’humanité qu’il y a dans un tel accord ; le sentiment de satisfaction qui en découle et la possibilité, ainsi que la promesse qu’en fin de compte, ce sont tous les otages qui reviendront chez eux ».
Peu après que le Hamas a fait part de son désir de faire durer la trêve au-delà du temps imparti, Netanyahu a fait savoir dans une vidéo qu’il avait dit au président américain Joe Biden qu’il était favorable, lui aussi, à un prolongement de cette pause dans les combats – ajoutant qu’une fois qu’elle serait terminée, l’incursion terrestre reprendrait à Gaza avec toute sa vigueur.
עדכון ממני אליכם >> pic.twitter.com/20MxucnD8X
— Benjamin Netanyahu – בנימין נתניהו (@netanyahu) November 26, 2023
« Nous avons ramené à la maison un autre groupe d’otages, des enfants et des femmes, et je suis – du plus profond de mon cœur – ému, la nation entière l’est, lorsque nous voyons des familles réunies », explique-t-il dans cette séquence.
Netanyahu a déclaré avoir également affirmé à Biden « qu’à la fin de cette trêve, nous reprendrons toutes nos opérations pour mener à bien nos objectifs : détruire le Hamas, s’assurer que Gaza ne redeviendra pas ce qu’elle était et, bien sûr, libérer tous nos otages ».
« Je suis certain que nous réussirons cette mission – parce que nous n’avons pas d’autre option », a-t-il poursuivi.
Suite à l’assaut meurtrier commis par les hommes armés du Hamas, le 7 octobre, dans le sud d’Israël – des milliers de terroristes avaient franchi la frontière et ils avaient massacré au moins 1 200 personnes, des civils en majorité, enlevant également 240 personnes – Israël a juré de détruire le groupe terroriste au pouvoir depuis 16 ans au sein de l’enclave côtière.
L’État juif a lancé une campagne aérienne qui a été suivie par une incursion terrestre qui s’est principalement concentrée sur le nord de la bande mais qui devrait ensuite s’élargir vers le centre et vers le sud.
Même si des milliers de Gazaouis déplacés ont tenté de retourner vers les ruines de leurs habitations, dans le nord, l’armée israélienne a établi très clairement que la pause dans les combats était temporaire et que l’opération reprendrait de plus belle une fois la trêve terminée.