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Interview

Le Hamas doit se retirer et laisser l’Autorité palestinienne gouverner Gaza — conseiller d’Abbas

Mahmoud Habbash affirme au Times of Israel que le peuple palestinien, avec l'AP et les États arabes, a la capacité de persuader le groupe terroriste à abandonner le pouvoir après 17 ans « d'échec » dans la bande de Gaza

Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.

Mahmoud Habbash s'adresse au 19e Forum musulman international à la Grande mosquée de Moscou, en Russie le 12 décembre 2023. (Sefa Karacan / Anadolu)
Mahmoud Habbash s'adresse au 19e Forum musulman international à la Grande mosquée de Moscou, en Russie le 12 décembre 2023. (Sefa Karacan / Anadolu)

AL-BIREH, Cisjordanie — Un proche conseiller du président de l’Autorité palestinienne (AP) Mahmoud Abbas a appelé le Hamas à se retirer et à permettre à l’AP de gouverner la bande de Gaza, alors que Ramallah tente de tirer parti de la frustration croissante à l’égard du groupe terroriste à Washington et dans la région.

« Le Hamas a échoué dans son contrôle de Gaza au cours des 17 dernières années. Il est donc temps pour lui de se retirer et de permettre à l’Autorité palestinienne de contrôler à nouveau Gaza afin d’y améliorer la situation et de protéger le peuple palestinien et ses droits », a déclaré Habbash lors d’une interview accordée lundi au Times of Israel depuis son cabinet à Al-Bireh, au nord de Ramallah.

Habbash est depuis longtemps l’un des critiques les plus sévères de l’AP à l’égard du Hamas, mais il est également considéré comme reflétant étroitement les positions d’Abbas, en particulier en ce qui concerne la bande de Gaza.

Cette position démontre en outre l’aversion de Ramallah pour la réconciliation avec le Hamas, que certains alliés arabes ont cherché à négocier, arguant du fait qu’un front palestinien unifié est essentiel pour obtenir un éventuel statut d’État.

Les responsables de l’AP affirment depuis longtemps qu’ils sont prêts à absorber le Hamas au sein de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP) — l’orga.ne international qui représente les Palestiniens — à condition qu’il renonce à la violence et reconnaisse tous les accords conclus par l’OLP avec Israël.

Le Hamas dirige la bande de Gaza depuis 2007, date à laquelle le parti islamiste a chassé ses rivaux du Fatah, dirigé par Abbas, à l’issue d’une guerre civile brutale.

Le président mauritanien Mohamed Ould Ghazouani (à gauche), le dirigeant de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas (à droite), le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres (à droite) et d’autres participants à la réunion de sensibilisation posent pour une photo de groupe lors du sommet des BRICS, à Kazan, le 24 octobre 2024. (Crédit : Maxim Shipenkov/POOL/AFP)

« Nous pensons que la seule partie qui a le droit de contrôler et de gérer Gaza est l’OLP et l’Autorité palestinienne — pas le Hamas », a déclaré Habbash, qui est également le principal juge de la charia de l’Autorité palestinienne.

L’OLP a créé l’AP dans le cadre des accords d’Oslo avec Israël dans les années 1990, l’envisageant comme un organe de gouvernement transitoire pour les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza avant la création d’un État souverain aux côtés d’Israël.

Le processus de paix s’est effondré, mais l’AP est restée, bien qu’elle ne contrôle plus la bande de Gaza et que son emprise s’amenuise en Cisjordanie.

L’AP est néanmoins considérée comme le seul organe représentatif légitime des Palestiniens par une grande partie de la communauté internationale, qui voit dans les efforts déployés par Israël pour démanteler le Hamas à la suite de l’attaque du groupe terroriste le 7 octobre une occasion de réunifier Gaza et la Cisjordanie sous l’égide d’un seul organe de gouvernement.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a exclu à plusieurs reprises cette possibilité, comparant l’AP au Hamas et soulignant le refus d’Abbas de condamner publiquement l’attaque du 7 octobre. Les détracteurs du Premier ministre l’accusent d’avoir mis en place, au cours des 15 dernières années, des politiques qui ont favorisé le Hamas au détriment de l’AP, qui soutient une solution à deux États.

Des diplomates arabes de haut rang ont déclaré au Times of Israel que le Hamas s’était montré disposé à renoncer au contrôle de la bande de Gaza, mais qu’il n’était pas prêt à renoncer à ses armes — ce que l’Autorité palestinienne n’accepterait pas, selon Habbash.

« Notre position est celle d’une seule autorité, une seule loi, une seule arme », a précisé le proche conseiller d’Abbas.

Des Gazaouis, parmi lesquels de jeunes enfants, et des combattants du Hamas se rassemblent quelques minutes avant la libération de trois otages israéliens à Nuseirat, dans le centre de la bande de Gaza, le 22 février 2025. (Eyad BABA / AFP)

Interrogé sur la manière dont le Hamas peut être contraint de se conformer à la vision de l’AP, Habbash a répondu : « Nous ne voulons pas utiliser des moyens non pacifiques pour convaincre qui que ce soit, mais le peuple palestinien a le droit de changer la situation à Gaza ».

« L’Autorité palestinienne, la communauté palestinienne de Gaza et les États arabes ont le pouvoir de convaincre le Hamas de changer de position », a-t-il estimé.

L’Égypte a cherché à établir un comité intérimaire indépendant de technocrates palestiniens pour aider à administrer la bande de Gaza, car une grande partie de la communauté internationale a maintenu que l’Autorité palestinienne devait subir des réformes importantes avant de pouvoir reprendre le contrôle de l’enclave.

Mais Habbash a maintenu que le comité devrait être directement sous l’administration de Ramallah. « Nous ne voulons pas que Gaza soit un autre État. Le comité de Gaza devrait être et sera sous l’autorité de l’Autorité palestinienne. »

Il appartiendra toutefois à l’administration Trump de déterminer si le plan arabe sera mis en œuvre ou non, et Washington parle de plus en plus de la nécessité d’une proposition qui élimine entièrement le Hamas de l’équation, suite à la fureur suscitée par la conduite du groupe terroriste tout au long de l’application de l’accord de libération des otages.

Le président américain Donald Trump fait un geste en direction de la foule rassemblée pour la Conservative Political Action Conference (CPAC), au Gaylord National Resort Convention Center d’Oxon Hill, dans le Maryland, le 22 février 2025. (AP Photo/Jose Luis Magana)

« Le peuple palestinien comprend que la période actuelle est critique. Nous devons faire preuve de sagesse et ne pas donner aux Israéliens une excuse pour poursuivre leur agression contre les Palestiniens », a déclaré Habbash, soulignant son opposition au recours à la violence par le Hamas pour lutter contre Israël.

« La décision concernant la cause palestinienne sera prise par la Maison Blanche, et non par le gouvernement israélien. Si l’administration américaine veut vraiment [faire avancer] le processus de paix, elle peut y parvenir », a-t-il poursuivi.

Le haut responsable palestinien a évité de commenter l’appel du président américain Donald Trump à prendre le contrôle de Gaza et à relocaliser tous ses Palestiniens, que Ramallah a rejeté d’emblée.

« Si le président Trump parvient à résoudre la cause palestinienne conformément au droit international, il entrera dans l’histoire de la région et du monde comme un artisan de la paix », a déclaré Habbash. « Nous voulons vraiment la paix, mais nous ne comprenons pas la paix sous la pression, sous l’agression, sous l’occupation. »

Quant aux élections, que l’AP n’a pas organisées depuis près de 20 ans, Habbash a déclaré qu’elles devraient avoir lieu, mais que la priorité était de réhabiliter Gaza.

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