Le Hamas menace de perturber la Marche des drapeaux
Lors des derniers préparatifs, Ben Gvir a déclaré que la priorité est "la liberté totale de mouvement pour les Juifs dans tout Jérusalem"
Le groupe terroriste palestinien du Hamas a réitéré ses menaces mercredi contre Israël dans le cadre de la Marche des drapeaux à l’occasion de Yom Yeroushalayim – la Journée de Jérusalem – alors que les autorités finalisent les préparatifs de cette manifestation annuelle tendue prévue jeudi dans la Vieille Ville de Jérusalem.
« La Marche sioniste des drapeaux ne passera pas, et la réponse viendra inévitablement », a déclaré Salah al-Bardawil, haut responsable du Hamas, dans un communiqué.
Par ailleurs, l’unité dite « des ballons de Gaza » – responsable du lancement de ballons transportant des engins incendiaires et explosifs vers Israël dans le passé et considérée comme liée au Hamas – a déclaré qu’elle reprendrait ses activités jeudi.
Dans un communiqué publié sur sa chaîne Telegram, le groupe Ibna al-Zuwari a déclaré que ses membres étaient également prêts à participer à des émeutes le long de la frontière de Gaza.
Le défilé nationaliste controversé dans la Vieille Ville de Jérusalem est prévu pour jeudi. Des dizaines de milliers d’Israéliens juifs devraient défiler dans la Vieille Ville, y compris dans le quartier musulman, en brandissant des drapeaux israéliens.
Cette manifestation surviendra moins d’une semaine après qu’Israël et le groupe terroriste du Jihad islamique palestinien ont conclu un accord de cessez-le-feu à l’issue de cinq jours de conflit meurtrier.
Les responsables de la sécurité estiment qu’il y a peu de chances que des roquettes soient tirées depuis Gaza pendant la marche. Toutefois, certains craignent une répétition des événements de 2021, lorsque le Hamas avait tiré des roquettes sur Jérusalem juste avant le début de la marche, déclenchant plus d’une semaine de combats entre Israël et les groupes terroristes de Gaza.
L’agence de presse Shehab, liée au Hamas, a indiqué qu’une marche avec des drapeaux palestiniens devait avoir lieu jeudi près de la frontière, à l’est de la ville de Gaza.
La dernière fois que les Palestiniens ont lancé des ballons incendiaires vers le sud d’Israël, provoquant des dizaines d’incendies, en septembre 2021, l’armée de l’Air israélienne a bombardé des sites du Hamas en représailles.
Il n’est pas certain que le Hamas, qui s’est tenu à l’écart des combats avec le Jihad islamique palestinien, donne à l’unité de ballons le feu vert pour lancer des attaques contre Israël.
Le rassemblement annuel des nationalistes religieux est largement controversé. Des milliers de participants majoritairement orthodoxes défilent du parc de l’Indépendance au mur Occidental pour marquer la réunification par Israël de Jérusalem-Est et de Jérusalem-Ouest au cours de la Guerre des Six Jours de 1967. La marche de Yom Yeroushalayim a gagné en notoriété au fil des ans, car elle est souvent entachée de discours haineux et parfois de violence.
Dans le même temps, le ministre de la Sécurité nationale, Itamar Ben Gvir, a procédé à une évaluation de la situation avec les hauts responsables de la police avant Yom Yeroushalayim et la Marche des drapeaux.
L’homme politique d’extrême-droite a déclaré que sa politique « très claire » était de « permettre une liberté de mouvement totale pour les Juifs dans tout Jérusalem ». Il a ajouté que « toutes les menaces de terrorisme, d’agression et de provocation doivent être éliminées dès que possible ».
Il a reconnu que « certains essaieront sans aucun doute de perturber la célébration », se disant confiant que la police les contrecarrerait.
« Jeudi, il y aura une marche des drapeaux, une marche de célébration, des Juifs montant sur le mont du Temple sans que personne ne pense qu’ils peuvent être menacés ou blessés », a déclaré Ben Gvir, exposant sa vision de Yom Yeroushalayim. « Et surtout, un message au monde entier : la police israélienne protège Jérusalem. Avec l’aide de Dieu, Jérusalem sera colorée demain en bleu et blanc avec une grande joie. »
On ignore encore si Ben Gvir participera lui-même à la Marche des drapeaux – bien qu’il soit probable qu’il y assiste – ou s’il se rendra sur le mont du Temple, comme il l’a fait lors des précédents Yom Yeroushalayim, avant de devenir ministre.
En janvier, la première visite de Ben Gvir en tant que ministre sur le site sacré – la seule à ce jour – avait suscité une vive condamnation internationale et des menaces de la part de la Jordanie et des Palestiniens, qui ont vu dans cette démarche une provocation due à ses opinions extrémistes et à son nouveau pouvoir.
Le mont du Temple est le lieu le plus sacré du judaïsme, tandis que les musulmans vénèrent le sanctuaire de la mosquée Al Aqsa comme leur troisième lieu le plus sacré. Nombre d’entre eux nient tout lien juif avec le site, vers lequel les Juifs prient depuis des millénaires, et les Palestiniens affirment depuis un siècle qu’Israël a l’intention de s’emparer du site et de détruire ses mosquées, ce que l’État juif a toujours nié avec véhémence.
Alors que les musulmans sont généralement autorisés à pénétrer sur le site de manière relativement libre, en vertu d’accords vaguement définis connus sous le nom de statu quo, les Juifs ne sont autorisés à entrer que pendant des heures limitées, sous réserve de nombreuses restrictions, et avec l’aide de la police qui les guide à travers un itinéraire prédéterminé. Il leur est également ostensiblement interdit de prier, bien que, ces dernières années, la police ait de plus en plus autorisé les prières silencieuses pendant les visites.
À l’approche de Yom Yeroushalayim, des groupes palestiniens ont exhorté les musulmans à se rassembler en masse sur le mont du Temple, et un porte-parole du dirigeant de l’Autorité palestinienne (AP), Mahmoud Abbas, a déclaré mercredi que les appels lancés aux Juifs pour qu’ils se rendent sur le site le lendemain étaient « dangereux ».
Le calendrier de la marche de cette année est particulièrement délicat à la lumière du nouveau cessez-le-feu conclu entre Israël et le Jihad islamique palestinie, soutenu par l’Iran, depuis le début de la journée de dimanche. Le cessez-le-feu a mis fin à plusieurs jours de combats au cours desquels près de 1 500 roquettes ont été tirées sur Israël depuis Gaza.
Plus de 2 000 policiers assureront la sécurité du défilé controversé, ainsi que plus de 1 000 autres agents de sécurité qui veilleront à ce que les autres événements organisés dans la capitale tout au long de la journée soient protégés de manière adéquate, ont annoncé les forces de police mardi après-midi.