Le Hamas menace ceux qui « sèment le chaos » après l’assassinat d’un policier
Le groupe terroriste a averti qu'il ne tolérerait pas d'actes susceptibles de porter atteinte à l'ordre public

Le fait qu’une famille de Gaza ait reconnu ouvertement, cette semaine, qu’elle avait abattu un officier de police du Hamas après avoir déclaré qu’un membre de sa famille, Oday Nasser Al Rabay, 22 ans, a été tué, a renforcé les signes de dissension populaire à l’encontre du groupe terroriste à l’issue de 18 mois de guerre contre Israël.
Le ministère de l’Intérieur, placé sous la direction du Hamas, a également averti qu’il ne tolérerait pas d’actes susceptibles de porter atteinte à l’ordre public.
Mais à la suite des protestations contre le Hamas de centaines de manifestants dans le nord de Gaza le mois dernier, l’incident met en lumière la volonté croissante de certains civils de Gaza d’exprimer des critiques ou d’agir contre le Hamas, qui dirige l’enclave palestinienne depuis le renversement de la faction rivale du Fatah en 2007.
Une nouvelle manifestation de grande ampleur a eu lieu mercredi au milieu des ruines de Beit Lahiya, dans le nord de Gaza : la foule est ainsi descendue dans la rue pour exiger le départ du Hamas et la fin de la guerre, en scandant « Hamas dehors » et « Assez de morts ».
Les habitants ont été irrités par les nouveaux ordres d’évacuation militaire israéliens, qui, selon l’armée, faisaient suite aux tirs de roquettes par des groupes terroristes de la région.
Ils ont peut-être été encouragés à descendre dans la rue par la forte réduction de la présence policière et des forces de sécurité du Hamas au cours des dernières semaines.
Le Hamas avait déployé des milliers de policiers et de membres des forces de sécurité dans toute la bande de Gaza après le cessez-le-feu du mois de janvier – mais sa présence armée a fortement diminué depuis la reprise des attaques israéliennes à grande échelle au cours des dernières semaines.
למרות המקרים של הוצאה להורג של מפגינים בידי חמאס – בהפגנה בבית לאהיא: נשמעות קריאות "חמאס החוצה, החוצה" pic.twitter.com/CFbP2A0KXT
— ספיר ליפקין | Sapir Lipkin | سابير ليبكين (@sapirlipkin) April 2, 2025
Le sentiment anti-Hamas a été mis en évidence par la vidéo de la mort du policier dans la rue, qui est devenue virale sur les réseaux sociaux. On y voit le policier recevoir une balle dans la tête, puis se être criblé de balles d’un fusil d’assaut, tandis que d’autres hommes encouragent les membres de sa famille.
La famille, bien connue à Deir Al-Balah, dans le centre de Gaza, a publié une déclaration sur les réseaux sociaux, qui a été partagée par plusieurs proches, affirmant qu’ils avaient tué l’officier, sans identifier qui avait appuyé sur la gâchette, mais ajoutant également que cela n’avait pas été une action planifiée.
Ils ont déclaré qu’un membre de la famille avait été tué par un officier de police alors que la police tentait de résoudre une querelle à l’extérieur d’un site de stockage de farine, niant qu’il avait été touché par des éclats d’obus.
« Nous ne permettrons à aucune partie de semer le chaos dans la bande de Gaza ou de faire justice elle-même », a déclaré le Hamas dans un communiqué, ajoutant qu’il avait pris des mesures pour traduire les personnes impliquées en justice.
Dans un autre communiqué, le Hamas a déclaré que le meurtre de l’officier était un crime qui ne « sert que les objectifs sionistes en brisant le front palestinien interne et en semant le chaos et l’anarchie ».
New massive anti-Hamas demonstrations in northern Gaza are demanding an end to the war that the terror group started. They want Hamas to step down and "get out" – Men, women, the elderly, children, and wounded folks came out, desperate to make their voices heard! pic.twitter.com/pqWZJixeym
— Ahmed Fouad Alkhatib (@afalkhatib) April 2, 2025
Dans un autre incident, à Gaza-City, une autre famille a accusé la police du Hamas d’avoir tué un membre de sa famille et a juré de se venger.
« Le sang de notre fils ne sera pas versé en vain », a déclaré la famille dans un communiqué.
La police dirigée par le Hamas n’a pas immédiatement commenté cet incident.
La guerre à Gaza a commencé le 7 octobre 2023, lorsque des milliers de terroristes dirigés par le Hamas ont envahi le sud d’Israël, tuant quelque 1 200 personnes et prenant 251 otages, au milieu d’actes de brutalité et d’agressions sexuelles.
Les groupes terroristes de la bande de Gaza détiennent toujours 59 otages, dont 24 seraient encore en vie.
Le 18 mars, Israël a repris ses bombardements intensifs sur Gaza, puis a lancé une nouvelle offensive terrestre, mettant fin à un cessez-le-feu de près de deux mois, au cours duquel le groupe terroriste a libéré 30 otages et Israël a libéré près de 2 000 prisonniers et détenus pour des raisons de sécurité.
Jacob Magid a contribué à cet article.