Israël en guerre - Jour 345

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Opinion

Le Hamas ne changera jamais. Il faudra le vaincre, tôt ou tard

Israël a vraisemblablement voulu éviter de sombrer dans un conflit plus grave. Mais les dirigeants islamistes de Gaza ne laisseront pas le silence s’installer

David est le fondateur et le rédacteur en chef du Times of Israel. Il était auparavant rédacteur en chef du Jerusalem Post et du Jerusalem Report. Il est l’auteur de « Un peu trop près de Dieu : les frissons et la panique d’une vie en Israël » (2000) et « Nature morte avec les poseurs de bombes : Israël à l’ère du terrorisme » (2004).

Les forces de sécurité israéliennes et les pompiers se rassemblent près d'un bus incendié touché par un missile anti-char tiré depuis l'enclave palestinienne, à la frontière entre Israël et Gaza près du kibboutz de Kfar Aza, le 12 novembre 2018. (Crédit :  Menahem KAHANA / AFP)
Les forces de sécurité israéliennes et les pompiers se rassemblent près d'un bus incendié touché par un missile anti-char tiré depuis l'enclave palestinienne, à la frontière entre Israël et Gaza près du kibboutz de Kfar Aza, le 12 novembre 2018. (Crédit : Menahem KAHANA / AFP)

En l’espace de deux heures, depuis 16h30, lundi après-midi, le Hamas et d’autres groupes terroristes à Gaza ont tiré plus de 200 roquettes sur le sud d’Israël.

La salve a été si intense qu’il a fallu attendre de longues minutes avant qu’un jeune soldat israélien, âgé de 19 ans et grièvement blessé par un missile anti-char tiré sur un bus près de la frontière, puisse être évacué en toute sécurité vers un hôpital.

À la tombée de la nuit, les tirs de roquettes ont continué – et ont pénétré plus loin sur le territoire israélien. Les sirènes d’alarme ont retenti à Ashkelon; une maison a été touchée de plein fouet. Le maire de Beer Sheva a ordonné l’ouverture des abris anti-bombes de la ville au moment où des roquettes ont commencé à tomber près de sa municipalité. Dans la ville frontalière de Sdérot, prise pour cible elle aussi comme si souvent par le passé, un habitant s’est plaint lundi après-midi dans une interview à la radio militaire : “C’est une vraie zone de guerre ici.”

L’incident à l’origine de cette dernière escalade s’est produit tard dans la journée de dimanche. Une unité des forces spéciales de l’armée israélienne participant à une opération d’infiltration à Gaza (dont les détails restent sous censure militaire) a apparemment été repérée et attaquée. Un officier supérieur israélien a été tué; ainsi que sept membres du Hamas et d’autres groupes terroristes.

Immédiatement après cet incident, le Hamas a tiré plusieurs roquettes sur Israël, dont certaines ont été interceptées par le système de défense antimissile Dôme de fer. Mais l’espoir d’une fin des tensions a été brisé par la pluie de roquettes tirées par les terroristes de Gaza depuis lundi après-midi.

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu en réunion d’urgence à Tel Aviv, le 12 novembre 2018 (Crédit : Amos Ben Gershom/GPO)

Le Premier ministre Benjamin Netanyahu a sans nul doute cherché à éviter que cela ne dégénère en conflit plus profond, comme en 2014. Les autorités sécuritaires israéliennes ont également fait des efforts pour éviter une nouvelle série de combats. Israël a même autorisé le transfert vers Gaza de 15 millions de dollars en espèces en provenance du Qatar au cours du week-end pour soulager la pression économique sur l’enclave. Une décision prise en toute connaissance de cause : l’afflux de ces fonds pouvait permettre au Hamas de libérer d’autres ressources afin de se consacrer à son objectif premier – détruire Israël.

Depuis sa féroce prise de pouvoir à Gaza en 2007, le Hamas, un groupe terroriste islamiste, a consacré toutes ses ressources à la construction de roquettes, au creusement de tunnels et à la préparation de ballons et d’autres dispositifs incendiaires utilisables contre Israël. Depuis huit mois, il encourage par ailleurs les émeutes violentes de la “Marche du retour” à la frontière avec Israël. Des heurts qui permettent aux émeutiers de poser des bombes près de la clôture, et parfois, de franchir la frontière. Le but de ce mouvement est dans son nom : le Hamas veut pousser des millions de Palestiniens à un “retour” en Israël, afin d’écraser le seul État à majorité juive dans le monde.

Israël, il faut le répéter, ne dispose d’aucune présence militaire dans la bande de Gaza, une zone prise à l’Égypte lors de la Guerre de 1967. L’armée israélienne a quitté Gaza et déraciné les 7 à 8 000 civils juifs qui y vivaient dans des implantations en 2005. Mais une bande de Gaza exempte de juifs ne suffit pas au Hamas. Il veut toutes les terres de la mer Méditerranée au Jourdain.

Les émeutes, les tunnels et les tirs de roquettes s’apparentent à du chantage. Le Hamas promet que si Israël ne met pas fin au blocus sécuritaire qu’il maintient à Gaza, les Israéliens devront continuer à subir des attaques à la roquette et au mortier, à craindre la menace de tunnels terroristes transfrontaliers, à redouter les ballons incendiaires qui brûlent leurs champs.

Une serre incendiée par un homme infiltré depuis Gaza le 9 novembre 2018 (Crédit : capture d’écran)

Mais si Israël lève le blocus sécuritaire, le Hamas en profitera pour importer davantage d’armes afin de causer encore plus de dégâts. Nécessairement.

Malgré des affrontements réguliers depuis la guerre de 2014, Israël s’est efforcé d’éviter les pertes humaines et les dégâts qu’un conflit plus important aurait causés.

Israël sait aussi que “vaincre le Hamas” peut sembler simple, mais est en réalité extrêmement complexe. Le défi militaire est profond, bien qu’il ne soit absolument pas impossible à relever pour les forces militaires israéliennes. Mais Israël ne veut pas reconquérir Gaza et devenir responsable de deux millions de Palestiniens hostiles.

Pourtant, le Hamas ne s’arrêtera pas et ne changera pas.

Tôt ou tard, il devra être vaincu. Dans la bataille entre un État souverain qui est obligé d’assurer la sécurité de ses citoyens et une organisation terroriste cynique et impitoyable, soutenue par l’Iran et vouée à la destruction d’Israël, il ne peut et ne doit y avoir qu’un seul gagnant.

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