Le haredi qui a blessé une femme lors d’une manifestation est fier d’être en prison
Dans une lettre affichée dans le quartier Mea Shearim de la capitale, Meir Kazav demande à être transféré dans une cellule sans télévision pour ne pas être poussé au péché

Un homme ultra-orthodoxe, qui a été inculpé pour sa participation présumée à la blessure grave d’une femme lors d’une manifestation en décembre à Jérusalem, a déclaré qu’il était fier d’être derrière les barreaux.
Meïr Kazav, 22 ans, et un autre adolescent de 16 ans sont soupçonnés d’avoir mis le feu à une benne à ordures et de l’avoir fait rouler dans une rue où elle a heurté Mirel Dzalovsky, l’écrasant contre un mur. Mirel Dzalovsky, 40 ans et mère de 10 enfants, est toujours dans un état grave. L’identité du second suspect est placée sous embargo, car il est mineur.
Les suspects, tous deux étudiants dans une yeshiva hassidique Breslev, avaient été inculpés le 9 janvier pour avoir causé des blessures graves avec circonstances aggravantes, incendie criminel et entrave à un agent de police.
La manifestation de la mi-décembre dans le quartier de Mea Shearim est survenue en réponse à l’arrestation d’un homme soupçonné d’avoir mis le feu à un magasin de téléphones portables il y a plusieurs mois. Les magasins de téléphonie mobile sont parfois pris pour cible par des extrémistes religieux parce qu’ils ne respectent pas les mesures « casher » qui restreignent l’utilisation de ces appareils.
Une lettre de Kazav a été publiée dans le quartier Mea Shearim de Jérusalem sur les pashkevilim – des affiches placées dans des lieux publics qui servent à transmettre des informations à la communauté qui, traditionnellement, n’utilise pas les moyens de télécommunication modernes.
Kazav a écrit que c’était « un énorme privilège et que chaque jour où je suis derrière les barreaux, je remercie Dieu, que Dieu soit béni pour cela », selon le site d’information Walla.
Dans la missive, il indique qu’il souhaite être transféré dans une cellule sans télévision afin de pouvoir « continuer à vivre en tant que juif ultra-orthodoxe ».
Kazav a écrit que tout ce qu’il demande, c’est « qu’on [le] laisse vivre en tant que juif et qu’on ne [le] fasse pas pécher par des images interdites et en entendant des paroles d’hérésie et de luxure ».
Les groupes ultra-orthodoxes responsables de la publication des pashkevilim ont déclaré à Walla qu’ils se mobiliseraient pour soutenir le suspect « afin de le sauver des griffes de Satan ».