Le Hezbollah, qui n’a pas participé aux négociations, s’engage à respecter la trêve
Une source du groupe terroriste libanais affirme qu'il respectera le cessez-le-feu de quatre jours ; le ministre iranien des Affaires étrangères atterrit à Beyrouth
Le Hezbollah a annoncé mercredi qu’il entendait respecter la trêve de quatre jours entre Israël et le groupe terroriste du Hamas, qui doit débuter jeudi matin, même s’il n’a pas pris part aux négociations entre Israël et le Hamas.
Une source du Hezbollah a déclaré à Al Jazeera que le groupe adhérerait à la trêve tant qu’Israël respecterait l’accord. Le groupe terroriste libanais a néanmoins précisé qu’il répondrait à toute « escalade » israélienne dans le sud du Liban ou à Gaza pendant la trêve, selon la même source.
Cette dernière a insisté sur le fait que le Hezbollah n’avait pas participé aux négociations entre Israël et le Hamas qui ont abouti à une trêve des hostilités, ainsi qu’à l’accord sur l’échange d’otages israéliens détenus dans la bande de Gaza contre des prisonniers palestiniens.
L’accord stipule que le Hamas libérera 50 otages qui ont été kidnappés et emmenés à Gaza lors de l’attaque terroriste du 7 octobre, uniquement des enfants et des femmes. Le hamas tient actuellement 240 otages en captivité. Les otages seront libérés par groupes de 12 à 13 personnes sur une période de quatre jours.
En échange, Israël a accepté une trêve pendant ces quatre jours, pour la première fois depuis le début de la guerre, ainsi que la libération de 150 adolescents et femmes palestiniens prisonniers sécuritaires. L’arrêt des combats pourrait être prolongé d’un jour supplémentaire pour chaque groupe additionnel de 10 otages libérés, après quoi la campagne israélienne visant à éradiquer le Hamas dans la bande de Gaza devrait reprendre.
Le Hamas a fait savoir que, tout en ayant accepté la trêve, « nos doigts resteront sur la gâchette et nos combattants victorieux resteront vigilants et continueront à défendre notre peuple et à repousser l’occupation ».
L’annonce du Hezbollah coïncidait avec l’arrivée à Beyrouth du ministre iranien des Affaires étrangères, Hossein Amir Abdollahian, en visite officielle, au cours de laquelle il doit rencontrer plusieurs responsables libanais. Il n’a pas été annoncé s’il rencontrerait également le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, ou des dirigeants du Hamas et du Jihad islamique palestinien qui résident au Liban, tels que Saleh al-Arouri et Ziad Nakhaleh.
L’Iran est le sponsor principal de ces trois groupes terroristes et leur fournit une aide financière et militaire depuis plusieurs années, dans le cadre de ses efforts délibérés visant à anéantir Israël.
Dans un bref discours prononcé à son arrivée à l’aéroport de Beyrouth, Abdollahian a déclaré que « six semaines de résistance palestinienne héroïque ont prouvé au monde entier que l’Amérique et l’entité sioniste [Israël] étaient les grands perdants de la guerre ».
Depuis les atrocités commises par le Hamas le 7 octobre, le Hezbollah, ainsi que le Hamas et d’autres groupes terroristes présents dans le sud du Liban, tirent de manière soutenue des roquettes sur des villes israéliennes et prennent pour cible des soldats de Tsahal et des civils israéliens à la frontière israélo-libanaise ; ils ont fait plusieurs victimes. En réponse, Tsahal a attaqué des agents et des postes du Hezbollah, tuant des dizaines de combattants du groupe. Le Hezbollah a annoncé mercredi la mort de son 79e combattant abattu depuis le début de la guerre.
Le ministre israélien des Affaires étrangères, Eli Cohen, a averti le Conseil de sécurité des Nations unies (ONU) qu’une guerre régionale était probable si sa résolution de 2006 appelant au désarmement du Hezbollah n’était pas pleinement mise en œuvre. Cette résolution, adoptée pour mettre fin à la deuxième guerre du Liban, prévoyait le retrait de toutes les milices de la région frontalière avec Israël, mais elle n’a jamais été appliquée.
Le groupe terroriste libanais affirme disposer de dizaines de milliers de combattants et d’un arsenal de quelque 150 000 roquettes et missiles de différents types.
Le chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, a indiqué dans deux discours prononcés le mois dernier que son groupe terroriste s’était joint aux combats dans le but de distraire les forces israéliennes de la bande de Gaza et de les amener sur le front libanais. Le Hezbollah a toutefois évité de déclarer que son groupe s’engageait à part entière dans le conflit aux côtés du Hamas. Il a également affirmé que ni le Hezbollah ni l’Iran n’étaient au courant des plans du Hamas le 7 octobre.