Israël en guerre - Jour 537

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Le Liban refuse, contre l’avis américain, le maintien de Tsahal en 5 lieux au-delà de la date limite

Selon le président du Parlement, le président, le Premier ministre et lui veulent un retrait complet de Tsahal d’ici mardi, mais un membre des autorités américaines veut qu’Israël reste sur 5 positions cruciales pour contrer le Hezbollah

Des soldats israéliens à Meiss El Jabal, au sud-Liban, le 10 février 2025. (Oren Cohen/Flash90)
Des soldats israéliens à Meiss El Jabal, au sud-Liban, le 10 février 2025. (Oren Cohen/Flash90)

Le Liban a informé jeudi le médiateur américain de son refus d’une demande d’Israël de maintenir ses forces dans cinq positions dans le sud du pays au delà du 18 février, délai fixé pour leur retrait, alors que l’administration Trump semblait soutenir la demande de Jérusalem en ce sens.

Ce refus a été annoncé par le président du Parlement libanais, Nabih Berri, après une rencontre à Beyrouth avec l’ambassadrice des Etats-Unis au Liban, Lisa Johnson, et le général américain Jasper Jeffers.

Ce dernier est à la tête du comité chargé de superviser l’accord de cessez-le-feu entré en vigueur le 27 novembre après plus de deux mois de guerre ouverte entre le Hezbollah libanais pro-iranien et Israël.

L’inquiétude est montée d’un cran à l’approche de la date butoir fixée pour la fragile trêve conclue en novembre 2024, qui a mis fin à plus d’un an d’hostilités.

Le Hezbollah, allié du Hamas, avait ouvert un front contre Israël au début de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque du groupe terroriste islamiste palestinien sur le sol israélien le 7 octobre 2023.

Les violences transfrontalières, qui ont dégénéré en guerre ouverte de septembre à novembre 2024, ont déplacé des dizaines de milliers d’habitants des deux côtes de la frontière.

Selon l’accord de trêve conclu après une médiation des Etats-Unis en coopération avec la France, l’armée libanaise devait se déployer dans le sud du Liban aux côtés des Casques bleus de l’ONU, tandis que l’armée israélienne devait s’en retirer sur une période de 60 jours, prolongée ensuite jusqu’au 18 février.

Le Hezbollah devait de son côté démanteler ses infrastructures dans le sud, près de la frontière israélienne et se retirer au nord du fleuve Litani, durant cette période.

Israël a reproché au Liban de ne pas respecter son obligation de déploiement dans la région, ce qui permet au Hezbollah de rester ou de revenir sur place, et a demandé qu’il conforte sa présence effective.

Le nouveau président libanais u Joseph Aoun, à gauche, à côté du président du parlement Nabih Berri alors qu’il prononce un discours au bâtiment du parlement à Beyrouth le 9 janvier 2025. (Crédit : Anwar AMRO / AFP)

« Les Américains m’ont informé que l’occupation israélienne se retirerait le 18 février des villages qu’elle occupe encore, mais qu’elle maintiendrait cinq positions », a déclaré M. Berri, allié du Hezbollah, selon son bureau. « Je leur ai fait savoir, en mon nom et au nom du président et du Premier ministre, notre rejet total de cela. »

« J’ai refusé de discuter de toute extension du délai pour le retrait » d’Israël, a encore déclaré M. Berri. « Il incombe aux Américains de faire appliquer ce retrait, sinon ils causeront le plus grand revers au gouvernement » qui vient d’être formé.

Proposition française

En marge d’une conférence internationale sur la Syrie à Paris, le chef de la diplomatie française, Jean-Noël Barrot, a proposé que certains Casques bleus, dont des Français, soient déployés sur des positions dans le sud du Liban pour permettre « un retrait complet et définitif » de ses troupes.

« Nous avons proposé que certains contingents de la Finul (Force intérimaire de l’ONU au Liban), dont le français, puissent se substituer sur ces points d’observation », a-t-il dit, ajoutant que le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres était « d’accord » avec cette proposition.

« Il nous appartient désormais de convaincre les Israéliens que cette solution est de nature à permettre un retrait complet et définitif », a-t-il ajouté.

Plus tôt, le président libanais Joseph Aoun avait déclaré que son pays poursuivait les efforts « en vue de pousser Israël à se retirer (du sud du Liban) le 18 février », et qu’il était « en contact avec des pays influents, en particulier les Etats-Unis et la France, pour parvenir à une solution appropriée ».

Pour sa part, l’administration Trump s’est dite jeudi favorable au maintien des Forces de défense israéliennes dans cinq positions stratégiques au Sud-Liban au-delà de la date limite de retrait du 18 février.

« Les États-Unis considèrent que le président Joseph Aoun a une occasion unique de sortir le Liban de l’emprise du Hezbollah et de l’Iran, et nous pensons que le président Aoun peut et doit le faire », a déclaré un membre de l’administration Trump dans une déclaration au Times of Israel.

« Le premier test consistera à voir dans quelle mesure l’armée libanaise met en œuvre l’accord de cessez-le-feu que le Liban a signé en novembre 2024 et lutte effectivement contre les initiatives du Hezbollah pour reprendre pied », a-t-il poursuivi.

« La présence israélienne en ces cinq points a une incidence directe sur la question de savoir si le gouvernement libanais fait effectivement ce qu’il s’est engagé à faire », a-t-il ajouté en suggérant que la présence d’Israël dans ces cinq positions contribuerait à empêcher le retour du Hezbollah dans le sud-Liban.

« Contrairement à l’administration Biden, nous n’allons pas suivre la même trajectoire », a-t-il précisé en laissant entendre que la précédente administration n’avait pas été assez ferme face au Hezbollah.

Ces déclarations ont suivi de peu celle du ministre des Affaires stratégiques, Ron Dermer, confirmant l’intention d’Israël de rester dans ces cinq positions lors d’une interview pour Bloomberg.

Proche confident de Netanyahu, Dermer n’a pas dit combien de temps les soldats resteraient mais « a signalé que l’armée israélienne ne se retirerait dans le court terme ».

Des informations seraient venues confirmer que les États-Unis – bien qu’officiellement opposés à une prorogation générale – avaient approuvé une telle décision.

Le ministre des Affaires stratégiques, Ron Dermer, s’adressant à la Knesset, le 22 janvier 2025. (Crédit: Noam Moscowitz/Bureau du porte-parole de la Knesset)

« Respecter les engagements »

Samedi dernier, le Premier ministre libanais avait nommé un nouveau gouvernement, l’affaiblissement du Hezbollah soutenu par l’Iran, longtemps dominant, ayant permis de mettre fin à deux ans de règne des autorités intérimaires.

Le porte-parole adjoint de M. Guterres, Farhan Haq, a demandé au Liban et à Israël « de respecter leurs engagements » et a dit qu’il était « crucial » que se poursuient le redéploiement de l’armée libanaise dans le sud-Liban et le retrait des soldats israéliens de cette région frontalière du nord d’Israël.

« Les parties doivent éviter toute action susceptible de mettre en danger les civils et de retarder davantage leur retour chez eux » dans le nord d’Israël et dans le sud-Liban, a-t-il ajouté.

M. Haq a indiqué que « l’ONU continuait à plaider en faveur de la mise en œuvre complète de la résolution 1701 en tant que voie d’ensemble vers la paix, la sécurité et la stabilité à long terme de part et d’autre de la Ligne bleue », allusion à la décision du Conseil de sécurité de l’ONU qui a mis fin à une guerre de 2006 entre Israël et le Hezbollah.

En vertu de la résolution 1701, seuls l’armée libanaise et les soldats de la paix de l’ONU peuvent se déployer dans le sud-Liban et le Hezbollah doit rester au nord du fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres de la frontière israélienne.

Tard jeudi soir, l’armée israélienne a revendiqué des frappes aériennes sur des installations du Hezbollah dans le sud-Liban, que les médias libanais ont signalées près des villes de Yohmor et Deir Siryan.

Les sites touchés par des avions de chasse étaient utilisés par le Hezbollah pour stocker des armes et des lanceurs et « faisaient peser une menace directe sur le front intérieur israélien », a déclaré l’armée.

L’armée israélienne a également déclaré que les opérations du Hezbollah « constituaient une violation flagrante des accords entre Israël et le Liban ».

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