Le maire de Chicago critiqué après avoir porté un keffieh lors d’un événement public
Brandon Johnson est depuis longtemps critiqué par la communauté juive locale pour son manque d'engagement envers sa sécurité et sa position anti-Israël

JTA — Le maire de Chicago, Brandon Johnson, a été critiqué par les dirigeants juifs locaux après avoir porté un keffieh – le foulard arabe censé protéger du soleil et du sable qui est devenu un symbole du nationalisme palestinien -, lors d’un événement public cette semaine.
La section de Chicago du Conseil des relations américano-islamiques (CAIR), un groupe controversé dont le directeur exécutif national, Nihad Awad, avait salué le pogrom du 7 octobre 2023, a publié une photo de Johnson aux côtés d’Ahmed Rehab, son directeur exécutif, lors d’un événement organisé pour célébrer le Mois du patrimoine arabe. Sur cette photo, on peut voir Johnson, élu en 2023, porter un keffieh noir et blanc.
« Le maire de Chicago, Brandon Johnson, a (à juste titre) commémoré cette semaine le Mois du patrimoine arabe. Le patrimoine arabe doit être honoré et célébré », a écrit le rabbin Ari Hart, de la synagogue Skokie Valley Agudath Jacob, sur Facebook.
« Mais ne serait-il pas possible de commémorer le patrimoine arabe sans porter le symbole que des millions de Juifs à travers le monde ont vu porté pour célébrer les meurtres, les viols et les enlèvements du 7 octobre ? »
Hart a fait part de ses inquiétudes concernant les keffiehs, qui se sont multipliées au cours des dix-huit derniers mois, depuis que ce foulard est étroitement associé aux manifestations anti-Israël qui ont suivi le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas en Israël le 7 octobre 2023. Bien que le keffieh ait une longue histoire et ne soit pas considéré comme un symbole de haine, même par des groupes de veille farouchement pro-Israël tels que l’Anti-Defamation League (ADL), les manifestations ont rendu de nombreux Juifs méfiants, voire menacés lorsqu’ils le voient dans des lieux publics.
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« Nous comprenons que le maire Johnson n’avait peut-être pas l’intention de nuire, mais à une époque où la menace antisémite atteint des niveaux historiques, y compris à Chicago, les symboles ont leur importance. Leur utilisation publique, en particulier par des élus, a un poids et une signification », a déclaré Lisa Katz, directrice des affaires gouvernementales du Combat Antisemitism Movement, un groupe pro-Israël, dans un communiqué.
Again, Brandon Johnson shows some of the WORST political instincts in the entire country. The worst mayor in America. Period. pic.twitter.com/Hu8HTw815b
— Corey Walker (@CoreyWriting) April 24, 2025
La Chicago Jewish Alliance, créée début 2024 après que Johnson a voté en faveur d’une résolution du conseil municipal appelant à un cessez-le-feu dans la guerre menée contre le Hamas à Gaza, a condamné la tenue vestimentaire du maire lors de l’événement organisé dans le cadre du Mois du patrimoine arabe.
« Le fait que le maire de Chicago se tienne là, revêtu d’un symbole désormais synonyme du massacre des Juifs, entouré d’une organisation qui le justifie, est plus qu’un manque de tact. C’est une trahison », a déclaré le groupe dans un message publié sur Facebook.
« Cela dit aux Juifs de Chicago : ‘Votre souffrance n’a pas d’importance. Vos morts ne comptent pas. Votre sécurité est négociable.’ »
CAIR-Chicago a réfuté ces allégations dans son propre communiqué. « Réduire l’héritage de tout un peuple au terrorisme n’est pas une défense, c’est de la déshumanisation », a déclaré le groupe.
« Selon leur logique, faudrait-il interdire la kippa parce que les soldats israéliens la portent ? Bien sûr que non. Mais c’est leur argument. »
Johnson, qui était auparavant un militant progressiste au sein du Syndicat des enseignants de Chicago, est historiquement impopulaire, avec un taux d’approbation bien inférieur à 20 %. Parmi ses nombreux détracteurs, on trouve de nombreux membres des communautés juives de la ville qui se sont sentis trahis par ses critiques publiques à l’égard d’Israël. L’an dernier, il avait qualifié la conduite d’Israël à Gaza de « génocidaire ». Ils s’inquiètent également de son manque d’intérêt pour la sécurité des Juifs.
En octobre, il avait été critiqué pour avoir condamné le meurtre d’un juif orthodoxe sans mentionner l’identité juive de la victime. Le tireur, qui, selon les procureurs, avait cartographié les sites juifs de Chicago, avait été inculpé de crime de haine et de terrorisme avant de mourir en prison.