Le mandat de la force de l’ONU au Liban prolongé d’un an
Le texte appelle toutes les parties à "assurer que la liberté de mouvement de la Finul" et 'l'accès de la Finul à la Ligne bleue dans sa totalité soient respectés et non entravés"
Le Conseil de sécurité de l’ONU a prolongé jeudi d’un an le mandat de la force de maintien de la paix au Liban (Finul) après des discussions difficiles notamment sur la question de la liberté de mouvement des Casques bleus.
Le vote prévu initialement mercredi avait été reporté pour permettre la poursuite des négociations, à quelques heures de l’expiration jeudi du mandat de cette force présente depuis 1978 pour faire tampon entre Israël et le Liban qui, après différents conflits, demeurent techniquement en état de guerre.
La résolution adoptée par 13 voix pour et deux abstentions (Russie et Chine) « étend le mandat de la Finul jusqu’au 31 août 2024 », reprenant en grande partie la formulation adoptée il y a un an sur la liberté de mouvement des quelque 10 000 Casques bleus, formulation depuis contestée par le gouvernement libanais et le groupe terroriste pro-iranien du Hezbollah.
Le texte appelle ainsi toutes les parties à « assurer que la liberté de mouvement de la Finul dans toutes ses opérations et que l’accès de la Finul à la Ligne bleue dans sa totalité soient respectés et non entravés ».
« La Finul n’a pas besoin d’autorisation préalable ou de permission pour mener les tâches de son mandat » et « est autorisée à conduire ses opérations de façon indépendante », poursuit le texte, soulignant toutefois la nécessité de « coordonner avec le gouvernement du Liban ».
Les Emirats arabes unis avaient envisagé un amendement, vu par l’AFP, supprimant cette référence à la coordination avec les autorités libanaises, comme dans la résolution de 2022, mais n’a finalement pas mis cet amendement au vote.
Le secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres a récemment déploré que la Finul n’ait toujours pas « pleinement accès » à certains lieux, notamment des sites de l’ONG libanaise « Vert sans frontière » que les Etats-Unis notamment accusent d’être une « couverture » aux activités du Hezbollah.
Le chef du Hezbollah Hassan Nasrallah a lui mis en garde en début de semaine contre la reconduction du mandat de la force onusienne dans les mêmes termes qu’en 2022.
« Une force armée étrangère qui se déplace sur le territoire libanais sans l’autorisation du gouvernement et de l’armée libanaise, sans coordination avec l’armée libanaise, où est la souveraineté dans tout cela? », avait-il lancé.
Le gouvernement libanais, dans une lettre au secrétaire général de l’ONU, a lui aussi appelé à une reconduction de la force mais sur la base de la résolution de 2021 qui n’insistait pas autant sur l’indépendance de mouvements des Casques bleus.
« Malheureusement, le texte ne reflète pas toutes nos inquiétudes », a réagi la représentante libanaise Jeanne Mrad.
« La liberté de mouvement doit être respectée, oui, mais doit également inclure des contrôles, pour différentes raisons », a-t-elle ajouté, évoquant notamment la sécurité du personnel de l’ONU.