Le ministère de la Diaspora aide les écoles juives du monde à parler de la guerre
Le programme UnitEd, sous les auspices du ministère, donne aux professeurs juifs à l'étranger les outils pour informer élèves et personnel et apprendre à gérer la crise

Depuis que le monde a pris conscience de l’ampleur de l’épouvantable attaque perpétrée par le Hamas, le 7 octobre dernier, et qu’Israël est devenu un pays en guerre, les responsables d’UnitEd, une initiative éducative du ministère des Affaires de la diaspora, savent qu’ils ont du pain sur la planche.
UnitEd est un service de sensibilisation qui fournit du matériel éducatif, des formations et des programmes pour les enseignants et autres personnels des écoles juives dans le monde.
Ce service joue toujours ce rôle, mais « en cette période de guerre et d’urgence, nous devons répondre aux besoins des éducateurs… Nous leur donnons des informations et des présentations, disponibles sur notre page d’accueil », explique Assaf Gamzu, directeur de l’éducation au sein de UnitEd.
Dans les jours qui ont suivi l’attaque, l’organisation a publié des documents traitant de la crise et de la manière dont les enseignants et personnels des écoles pouvaient évoquer de manière appropriée la question avec les élèves.
« Malheureusement, la société israélienne a de l’expérience en ce qui concerne les besoins émotionnels en période de stress et de guerre », explique Gamzu au Times of Israel.
Les écoles juives de l’étranger « gèrent la situation de la même manière que tout le monde : il y a de la tristesse, le choc… il faut s’en occuper. Parfois c’est horrible, parfois cela nous redonne espoir, c’est un peu tout à la fois, c’est la même chose qu’en Israël ».
Le monde juif est en crise, dit-il, et bien que les Juifs de l’étranger n’aient pas besoin de se réfugier dans les abris, ils ressentent toujours profondément les événements en Israël. De nombreuses personnes des communautés juives du monde entier ont des amis ou des parents, ici, qui ont été directement touchés par la crise.
En outre, les communautés de l’étranger font face à l’antisémitisme d’une manière différente et doivent l’expliquer à leurs enfants.
« Nous savions dès le début qu’il y aurait des réactions antisémites », assure Gamzu, ajoutant que l’organisation travaillait à la publication de documents traitant aussi de la question. D’autres projets sont des les cartons, comme ces courtes vidéos pour la classe, les séminaires en ligne à destination des éducateurs concernant la guerre et la documentation sur les « héros du quotidien ».

UnitEd fournit gratuitement tous ces éléments qui, sur son site Internet, sont présentés par catégorie et niveau scolaire. Ouvertement non confessionnelle, l’initiative entend soutenir « un judaïsme ouvert, diversifié et pluraliste » et fournit donc « une large sélection de plans de cours, outils, ressources et matériels inclusifs » adaptables aux diverses communautés de la diaspora.
Les documents sont disponibles en anglais, français et espagnol et une organisation distincte du ministère de la Diaspora travaille à une version en russe.
En France, les initiatives de UnitED sont déployées par l’association Lamorim-UnitED, qui traduit et adapte les contenus pédagogiques développés.
Les nouveaux documents sur la guerre ont été bien accueillis et, pour la première fois, confie M. Gamzu, ils ont reçu des demandes de documents en allemand, « signe qui confirme l’importance de notre travail ».
« L’éducation est quelque chose de merveilleux », conclut-il. « Vous êtes toujours entouré d’enfants, qui vous posent toujours des questions difficiles. Ils placent la barre très haut et vous disent ‘S’il vous plaît, rien de trop barbant.’ Les éducateurs, les éducateurs juifs, sont les serviteurs du peuple juif, ils lui donnent leur vie… Nous veillons à ce qu’ils fassent de leur mieux.»