Le musée Anu lance un programme pilote pour les immigrants vétérans
L'institution accueillera des cercles de discussion en anglais, russe, français et espagnol sur les défis actuels de l'immigration en Israël
Jessica Steinberg est responsable notre rubrique « Culture & Art de vivre »
Alors que la Journée de l’Alyah en Israël aura lieu le dixième jour du mois juif de Nisan, soit le 8 avril prochain, Anu, le musée du peuple juif, se tourne vers l’avenir en proposant un programme sur les difficultés rencontrées par les immigrants en Israël.
« Le processus d’alyah [immigration en Israël] ne se limite pas à l’arrivée en Israël et à l’obtention d’une carte d’identité », a déclaré Oded Revivi, le nouveau directeur général d’Anu, dont la femme a immigré d’Angleterre en Israël il y a plusieurs dizaines d’années.
Le programme d’Anu, intitulé « Oleh, Oleh », développé en partenariat avec la municipalité de Tel Aviv, Nefesh b’Nefesh et la Fondation Nadav, est destiné à soutenir tous les types d’immigrants, même ceux qui vivent en Israël depuis des années.
Deux sessions prévues au musée permettront aux participants d’échanger et de réfléchir à leurs différents défis. Elles se dérouleront en quatre langues – anglais, russe, français et espagnol — mais pas en hébreu.
La première session, le 5 mars, intitulée « How do you laugh in Hebrew », utilisera l’exposition « And there was laughter » du musée, qui doit fermer ses portes à la mi-mars.
Un deuxième événement, le 26 mars, s’adresse aux parents et aux enfants ou aux grands-parents et aux petits-enfants, qu’il s’agisse de nouveaux immigrants ou de vétérans. Il se déroulera également en quatre langues et comprendra des activités organisées l’après-midi dans l’espace du musée.

Il est prévu que le programme pilote soit reproduit et exporté à d’autres villes et municipalités.
« La question du processus d’alyah ne semble jamais s’arrêter », a déclaré Revivi, ajoutant que l’envoi des enfants à l’armée et la prise en charge de parents âgés vivant à l’étranger sont des défis « auxquels on ne pense pas au début de son parcours de vie ».
Un autre programme, une série de conférences sur les Juifs iraniens, examinera les choix de ceux qui sont restés en Iran et s’efforcent de vivre une vie juive dans un pays musulman.
Les conférences, qui débuteront en mars et se poursuivront jusqu’en juin, porteront sur la vie juive en Iran, où les Juifs ont encore des synagogues actives, des écoles, des boucheries et des restaurants casher et peuvent même produire du vin casher, tout en vivant sous le régime iranien.
Une session sera consacrée au cinéma iranien à partir des archives du musée.
Revivi, qui a pris ses fonctions en novembre 2024 et qui était auparavant maire d’Efrat, considère que tout cela fait partie du concept d’Anu, qui se concentre sur Israël et la diaspora juive.

« Anu est plus qu’un musée », a déclaré Revivi, « il est censé être le centre de tout Juif dans le monde. Lorsque nous nous réveillons le matin, nous essayons de voir les défis auxquels le peuple juif est confronté, où qu’il soit dans le monde, et de créer une plateforme, une exposition, un programme où les individus peuvent se connecter au musée ».
Au cours des 16 derniers mois, l’équipe d’Anu a toujours eu à l’esprit l’attentat du 7 octobre.
« C’est un événement tellement important dans l’histoire du peuple juif que presque tout ce que nous faisons est influencé par le 7 octobre », a déclaré Revivi.
L’exposition d’art « 7 octobre » du musée est toujours en place, et même aujourd’hui, dit-il, les visiteurs du musée se dirigent directement vers cette collection.
D’autres parties de l’exposition permanente du musée sont devenues étonnamment pertinentes au cours de l’année écoulée, a déclaré Revivi, comme la section qui examine les dilemmes juifs dans la diaspora — la question de savoir si les Juifs auraient dû émigrer ou rester et vivre dans les ghettos européens.
« Il a été conçu pour enseigner aux enfants ce qui est arrivé aux Juifs errants, mais il est devenu pertinent pour les enfants du nord et du sud, évacués de leurs maisons », a-t-il déclaré. « Nous l’avons adapté à l’époque actuelle, en tenant compte de ce qui s’est passé il y a 100 ans. »