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Le nouveau chef du Hezbollah menace Netanyahu, mais se dit ouvert à un cessez-le-feu

Naim Qassem dit suivre la voie de Nasrallah, et être prêt à se battre pendant des mois ; le groupe « ne suppliera pas » pour une trêve, mais ne la lie pas avec Gaza

Le chef du Hezbollah, Naïm Qassem, prononçant un discours télévisé le 30 octobre 2024. (Crédit : Capture d'écran)
Le chef du Hezbollah, Naïm Qassem, prononçant un discours télévisé le 30 octobre 2024. (Crédit : Capture d'écran)

Dans son premier discours depuis l’annonce de sa nomination lundi, le nouveau chef du groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, Naïm Qassem, a menacé mercredi de mort le Premier ministre Benjamin Netanyahu, tout en laissant entrevoir la possibilité d’un cessez-le-feu avec Israël.

« L’ennemi doit savoir que ses bombardements sur nos villages et nos villes ne nous feront pas reculer, et que la résistance est forte et a pu envoyer un drone jusqu’à la chambre à coucher de Netanyahu », a déclaré Naïm Qassem.

« Netanyahu a survécu cette fois-ci ; peut-être que son heure n’est pas encore venue », a ajouté Qassem, poursuivant en suggérant que « peut-être que ce sera un Israélien qui le tuera, pendant l’un de ses discours ».

« Nos contacts diplomatiques ont confirmé que Netanyahu a très peur, car il sait qu’il est dans notre ligne de mire », a-t-il ajouté.

Qassem faisait référence à une attaque de drone menée au début du mois contre la résidence privée du Premier ministre à Césarée. Le drone a frappé et fissuré la fenêtre fortifiée de la chambre à coucher de Netanyahu et a causé quelques dégâts extérieurs. Netanyahu et son épouse Sarah n’étaient pas chez eux à ce moment-là.

Le discours préenregistré, prononcé depuis un lieu tenu secret, était la première allocution de Qassem en tant que chef du groupe terroriste. Sa nomination a été annoncée lundi, après l’élimination par Israël du chef terroriste Hassan Nasrallah à la fin du mois dernier et de son successeur présumé, Hachem Safieddine, une semaine plus tard.

Dommages causés à la maison du Premier ministre Benjamin Netanyahu à Césarée lors d’une attaque de drone du Hezbollah, le 19 octobre 2024. (Autorisation)

Cependant, malgré ses menaces belliqueuses, Qassem a également indiqué que le Hezbollah accepterait un cessez-le-feu avec Israël dans des conditions acceptables, tout en précisant qu’aucun accord viable n’avait encore été présenté.

Ces remarques font écho à celles formulées l’année dernière par Nasrallah, qui s’était également déclaré ouvert à un cessez-le-feu, mais à des conditions inacceptables pour Israël, lequel exige que le groupe terroriste se retire au nord du fleuve Litani.

Qassem n’a par ailleurs pas explicitement établi de lien entre un cessez-le-feu au Liban et la fin des combats à Gaza, une position précédemment défendue par le groupe et qui a entravé les efforts déployés pour parvenir à un accord diplomatique au Liban.

« Si les Israéliens décident de mettre fin à l’agression, nous acceptons, mais dans les conditions que nous jugeons appropriées et adéquates », a déclaré Qassem.

Il a ajouté que le Hezbollah « ne suppliera pas pour un cessez-le-feu » et a noté que les efforts politiques pour parvenir à un accord n’avaient pas encore donné de résultats, soulignant « qu’aucun plan n’a été proposé qui ait été accepté par Israël et dont nous puissions discuter ».

Ces remarques interviennent alors qu’Israël envisage des pourparlers en vue d’une trêve au sud du Liban, le ministre de l’Énergie, Eli Cohen, ayant confirmé mercredi que le cabinet de sécurité avait discuté des termes d’un accord potentiel.

« Des discussions sont en cours. Je pense que cela prendra encore un certain temps », a déclaré Cohen à la chaîne publique Kan.

Entre-temps, Brett McGurk, le conseiller du président américain Joe Biden pour le Moyen-Orient, et l’envoyé spécial Amos Hochstein se sont également rendus dans la région pour des discussions jeudi en vue de parvenir à un cessez-le-feu.

Amos Hochstein, un conseiller principal du président américain Joe Biden( au centre) arrivant pour rencontrer le président du Parlement libanais allié du Hezbollah, Nabih Berri, à Beyrouth, au Liban, le 21 octobre 2024. (Crédit : Hassan Ammar/AP)

Qassem a promis de continuer sur les traces de Nasrallah, assurant que les coups portés par Israël dans son offensive contre le groupe terroriste ne le décourageraient pas, et appelant les partisans du groupe à lui rester fidèles.

« Mon programme s’inscrit dans la ligne de celui de notre chef, Sayyed Hassan Nasrallah », a-t-il déclaré en utilisant le titre d’honneur religieux de son prédécesseur et en s’engageant à poursuivre « le plan de guerre qu’il a élaboré ».

« Ceux qui ont tué notre secrétaire général [Nasrallah] voulaient vaincre l’esprit de résistance qui est en nous et briser la volonté du Jihad, mais son sang continuera à bouillir dans nos veines et à renforcer notre détermination à poursuivre dans cette voie », a assuré Qassem.

Il a salué les attaques de missiles et de drones du Hezbollah contre le nord et le centre d’Israël, qui ont poussé des millions d’Israéliens à se réfugier dans des abris anti-bombes, ainsi que l’attaque meurtrière contre une base militaire à Binyamina, qui a tué quatre soldats de Tsahal.

Le chef du groupe terroriste a également menacé Israël, lui intimant de « quitter notre territoire si vous voulez réduire vos pertes ».

« Si vous restez, le prix que vous aurez à payer sera le plus élevé de toute votre vie. »

Il a ensuite assuré ses partisans au Liban qu’ils seraient récompensés pour leurs sacrifices et les a exhortés à « faire preuve d’un peu plus de patience », affirmant que le groupe pourrait « continuer à résister pendant des jours, des semaines et des mois ».

Il a reconnu que l’assassinat par Israël de Nasrallah et d’autres hauts dirigeants du Hezbollah avait porté un coup « dur » au groupe, mais il a déclaré que le Hezbollah avait « commencé à se rétablir en comblant ses lacunes, en nommant d’autres dirigeants et en commençant à restructurer le groupe ».

Qassem a affirmé que le groupe avait remplacé une grande partie des milliers de combattants qui ont été blessés le mois dernier lorsque les bipeurs et les talkies-walkies de milliers d’agents du Hezbollah ont explosé, dans le cadre d’une attaque largement attribuée à Israël.

Des personnes regardent le nouveau chef du Hezbollah, Naim Qassem, prononcer un discours télévisé dans la ville portuaire de Sidon, au Liban, le 30 octobre 2024. (Crédit : Bilal Hussein/AP)

Assis devant des drapeaux du Hezbollah et du Liban et un portrait de Nasrallah, Qassem a affirmé que les opérations militaires du Hezbollah, depuis sa création en 1982 jusqu’à aujourd’hui, ont empêché l’implantation de colonies israéliennes sur le territoire libanais. Or, Israël n’a jamais eu la moindre intention de coloniser des terres au Liban.

Cherchant à justifier le fait que le Hezbollah a plongé le Liban dans la guerre, Qassem a également affirmé qu’Israël ne respecte pas depuis des années la résolution 1701 du Conseil de sécurité des Nations unies, qui appelait à la démilitarisation du Sud-Liban pour mettre fin à la dernière guerre entre Israël et le groupe terroriste en 2006.

L’échec de la mise en œuvre de la résolution 1701 a été largement imputé au Hezbollah, qui a massivement étendu ses fortifications dans le sud du Liban, et à la réticence de l’armée libanaise et des forces de maintien de la paix à l’empêcher de le faire. Toutefois, le Hezbollah a préféré rejeter la responsabilité sur les vols de surveillance israéliens au-dessus de l’espace aérien libanais.

Qassem a indiqué qu’Israël avait violé l’espace aérien libanais 39 000 fois depuis 2006, et que Tsahal se préparait à une guerre contre le Liban avant même l’attaque du groupe terroriste palestinien du Hamas l’année dernière.

Il a également déclaré que le groupe terroriste était confronté à une « guerre américaine, européenne et mondiale visant à mettre fin à notre résistance ». Il a ajouté que l’Iran soutenait le groupe chiite « sans rien exiger en retour », ajoutant que « tout soutien d’un pays arabe à notre lutte est également le bienvenu ».

Un Libanais passe devant un bâtiment détruit par une frappe aérienne israélienne à Tyr, au Liban, le 28 octobre 2024. (Photo : Mohammed Zaatari/AP)

Depuis le 8 octobre 2023, les terroristes du Hezbollah lancent des attaques quasi-quotidiennes contre les communautés israéliennes et les postes militaires situés le long de la frontière, affirmant qu’ils le font pour soutenir Gaza, ravagée par la guerre.

Environ 60 000 habitants ont été évacués de villes du nord du pays, à la frontière avec le Liban, peu après l’attaque du Hamas du 7 octobre, par crainte d’une attaque similaire du Hezbollah et de la multiplication des tirs de roquettes par le groupe terroriste.

Depuis le début des affrontements en octobre 2023, les attaques contre le nord d’Israël ont causé la mort de 32 civils. 61 soldats et réservistes de Tsahal ont également été tués lors des accrochages transfrontaliers et de l’opération terrestre lancée en réponse dans le sud du Liban à la fin du mois de septembre.

Deux soldats ont été tués lors d’une attaque de drone depuis l’Irak, et plusieurs attaques ont également eu lieu depuis la Syrie, mais sans faire de blessés.

Selon Tsahal, plus de 2 000 membres du Hezbollah ont été tués dans le conflit. Une centaine de membres d’autres groupes terroristes, ainsi que des centaines de civils, auraient également été tués au Liban.

Le Hezbollah a identifié 516 membres tués par Israël au cours des combats, principalement au Liban, mais aussi en Syrie. Ces chiffres ne sont plus régulièrement mis à jour depuis le lancement de l’offensive israélienne contre le Hezbollah en septembre.

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