Le nouveau conseiller média de Netanyahu ferme son compte Twitter
Gilad Zwick a récemment tweeté que les pilotes de l'armée de l'air laisseraient l'Iran détruire Israël, en plus de répandre des théories du complot sur les élections US de 2020
Le nouveau conseiller média du Premier ministre Benjamin Netanyahu, Gilad Zwick, a fermé son compte Twitter mardi, à la suite d’une polémique suscitée par ses anciens tweets.
Cette décision a été prise alors que des tweets récents ont été repris, dans lesquels il suggérait que les pilotes de l’armée de l’air laisseraient l’Iran détruire Israël, une référence apparente aux pilotes de réserve qui protestent contre le projet du gouvernement de réformer radicalement le système judiciaire.
Zwick a également attaqué le ministre de la Défense Yoav Gallant sur Twitter, alléguant que les critiques de Gallant sur la refonte, qui avaient conduit Netanyahu à vouloir le licencier, contribuaient à un « coup d’État militaire silencieux, sans avoir besoin de chars ». Il a ensuite critiqué Netanyahu pour avoir réintégré Gallant.
Zwick, qui avait 30 000 abonnés avant de fermer son compte, avait également écrit que l’administration Biden « écartait ses jambes pour les nazis de Téhéran ».
Bien que le compte de Zwick ait été désactivé, un grand nombre de ses tweets controversés restent accessibles via des captures d’écran sur sa page Facebook.
Le principal tollé suscité par Zwick a été provoqué par son soutien aux théories du complot sur une soi-disante « fraude électorale » aux États-Unis en 2020 et par ses affirmations selon lesquelles le président américain Joe Biden était en train de « détruire l’Amérique ».
טיפ לידידי גלעד צוויק: אם סגרת את הטוויטר כדי שלא יחפשו את הגיגיך, תסגור גם את הפייסבוק. הכל שם. pic.twitter.com/NFqSaT6IOL
— Chaim Levinson (@chaimlevinson) June 7, 2023
Pour tenter de répondre aux inquiétudes, Zwick, qui a travaillé auparavant comme journaliste pour la Quatorzième chaîne et le quotidien Israel Hayom – deux médias conservateurs de droite – a clarifié sa position dans un tweet en anglais, déclarant que ses opinions passées ne représentaient plus sa position actuelle tout en insistant sur le fait qu’il resterait professionnel dans son nouveau rôle.
Après la victoire de Joe Biden à l’élection présidentielle américaine de 2020, Zwick avait fait la promotion des affirmations de l’ancien président américain Donald Trump selon lesquelles l’élection était frauduleuse.
« Ces élections ne seront pas décidées sans combat », avait-il écrit plusieurs jours après l’élection. « J’espère que les politiciens de droite ici apprendront de leurs homologues américains une chose ou deux sur le courage et la détermination. »
Zwick avait partagé une vidéo qui prétendait montrer quatre personnes chargées de dépouiller les bulletins en Georgie et ouvrant « des valises avec des formulaires de dessous la table, commençant à scanner frénétiquement des bulletins pendant au mois deux heures – sans aucune supervision, bien sûr ».
Il avait affirmé que les scrutateurs avaient compté 18 000 bulletins, soit plus que la marge qui avait séparé Trump et Biden, qui l’avait emporté dans l’État. Trump fait actuellement l’objet d’une enquête en Georgie pour avoir appelé le secrétaire d’État de l’état, Brad Raffensperger, en date du 2 janvier 2021. Il lui avait alors demandé de « trouver 11 800 votes » pour lui donner l’avantage sur Biden.
Zwick avait écrit sur Twitter que des « employés électoraux » du Michigan avaient témoigné sous serment des fraudes commises dans l’État.
Il avait fait la promotion de fausses accusations affirmant que les machines du Dominion Voting Systems avaient favorisé Biden en lui attribuant des bulletins qui n’avaient pourtant pas été émis en son nom.
« Un autre développement intéressant », avait-il écrit trois semaines après les élections. « Les représentants de Dominion ont refusé d’apparaître devant l’assemblée de Pennsylvanie pour évoquer la sécurité de leurs machines. Auraient-ils quelque chose à cacher ? »
Biden a publiquement exprimé son inquiétude quant au projet de réforme judiciaire du gouvernement Netanyahu, qui a déclenché des manifestations de masse qui se poursuivent depuis 22 semaines, et ce, même après la suspension du processus législatif.
L’administration américaine a également exprimé son malaise à l’égard du gouvernement de Netanyahu, qui est soutenu par des ultra-nationalistes qui étaient autrefois en marge de la politique israélienne et qui occupent aujourd’hui des postes de haut niveau en rapport avec les Palestiniens et d’autres questions sensibles.
Dans ce contexte de tensions, Biden a jusqu’à présent refusé à Netanyahu l’invitation habituelle à la Maison Blanche après sa victoire électorale à la fin de l’année dernière.
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