Israël en guerre - Jour 561

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Le nouveau porte-parole de Tsahal, Effie Defrin, tentera de restaurer la confiance en l’armée

Hagari, son prédécesseur, a dit que la confiance de la population était "l'atout majeur", en incitant "la société toute entière" à s'enrôler - appel du coude aux ultra-orthodoxes

Emanuel Fabian est le correspondant militaire du Times of Israël.

Le nouveau porte-parole de Tsahal, le général de brigade Effie Defrin, prend la parole lors de la passation de pouvoir sur une base militaire à Tel Aviv, le 27 mars 2025. (Armée israélienne)
Le nouveau porte-parole de Tsahal, le général de brigade Effie Defrin, prend la parole lors de la passation de pouvoir sur une base militaire à Tel Aviv, le 27 mars 2025. (Armée israélienne)

Le général de brigade Effie Defrin, ex-commandant de char et chef de l’unité de coopération internationale de l’armée, a repris la charge de porte-parole de l’armée, jeudi après-midi, des mains du contre-amiral Daniel Hagari, qui a occupé ce poste ces deux dernières années.

La passation de pouvoir s’est déroulée au quartier général de l’unité du porte-parole de l’armée israélienne, dans le nord de Tel Aviv, lors d’une cérémonie placée sous l’autorité du directeur des opérations de Tsahal, le général de division Oded Basiuk.

Hagari, Basiuk et Defrin ont redit l’importance de la sincérité pour les porte-parole militaires et la nécessité de rétablir la confiance de la population dans l’armée israélienne, particulièrement depuis les défaillances de l’armée avant et pendant le pogrom commis par le Hamas du 7 octobre 2023.

« Ma mission, sur laquelle je n’ai aucune doute, est de faire le nécessaire pour restaurer la confiance de la population en l’armée israélienne, une confiance qui est le fondement de la résilience de l’armée, de sa puissance et de notre avenir pérenne sur cette terre », a déclaré Defrin.

« Depuis le 7 octobre, l’État d’Israël est aux prises à une guerre juste, une guerre que nous n’avons pas choisie, ce qui m’a décidé de reporter une fois de plus mes projets personnels et rempiler », a-t-il déclaré, allusion à son retour dans l’armée après avoir pris sa retraite l’an dernier.

« C’est la mission que je me donne aujourd’hui et que j’accomplirai d’abord et avant tout en tant que porte-parole des soldats, de mes frères et sœurs d’armes, de l’armée permanente et de la réserve, depuis l’équipe de chars qui fut la mienne jusqu’à l’état-major des Armées », a poursuivi Defrin.

Le nouveau porte-parole de Tsahal, le général de brigade Effie Defrin, donne l’accolade au porte-parole sortant, le contre-amiral Daniel Hagari, lors de la passation de pouvoir sur une base militaire de Tel Aviv, le 27 mars 2025. (Armée israélienne)

A l’attention manifeste de la communauté ultra-orthodoxe, qui dans l’ensemble ne fait pas de service militaire, Defrin a déclaré : « Nous n’avons qu’une seule armée, une armée pour tout le monde, une armée qui est un extraordinaire unificateur de toutes les couches de la société israélienne, une armée au sein de laquelle, dans la même escouade, côte à côte, se retrouvent des kibboutznikim du nord, résidents d’implantations de Samarie et citadins du sud. »

Hagari, aujourd’hui très connu du public israéliens pour ses fréquents points de presse lors de la guerre à Gaza et au Liban, a été plus explicite lors de son appel à enrôler les haredim.

« Pendant cette guerre, je suis allé dans les zones de combat à plusieurs reprises – que ce soit à Gaza, au Liban ou en Syrie – pour parler à la population des combats avec l’œil du terrain. J’ai vu nos soldats et nos commandants extraordinaires, de l’armée permanente comme de la réserve, déterminés et courageux. Je les ai aussi vus ployer sous le poids de cette guerre, très longue », a déclaré Hagari.

« Ils méritent notre admiration… Et toutes les couches de la société devraient faire leur service militaire. Nous avons besoin de davantage de soldats dans l’armée israélienne, mais pas dans quelques années ; la guerre se poursuite, ici et maintenant », a-t-il ajouté.

Hagari a par ailleurs dit que la confiance de la population était « l’atout majeur » de l’armée.

« Notre mission, cette dernière année et demie, a consisté à restaurer la confiance de la population dans l’armée israélienne » après le 7 octobre, a rappelé Hagari, tout en appelant à « laisser l’armée en-dehors des querelles qui constituent un véritable danger pour la confiance [dans l’armée] et sa capacité à mener à bien ses missions ».

Le porte-parole sortant de Tsahal, le contre-amiral Daniel Hagari, lors de la passation de pouvoir sur une base militaire de Tel Aviv, le 27 mars 2025. (Armée israélienne)

Basiuk, dont la direction des opérations supervise l’unité du porte-parole, a déclaré à propos de Hagari : « Sage, courageux et intègre dans votre rôle de porte-parole de Tsahal, vous n’avez pas seulement donné des informations : vous avez aussi su tisser une relation de confiance entre l’armée israélienne et la population, tout autant qu’au sein de l’armée israélienne. »

Il a déclaré que l’unité, sous le commandement de Hagari, « faisait partie de la planification opérationnelle, et vous avez développé des capacités adaptées au champ de bataille, en incorporant l’unité des porte-parole à l’intérieur des zones de combat de Tsahal. »

S’adressant à Defrin, Basiuk a dit qu’il avait « d’énormes défis à relever pour restaurer la confiance de la population en l’armée israélienne ».

« Vous êtes la bonne personne pour ce poste. Votre expérience opérationnelle et connaissance approfondie du système, votre capacité d’approfondir, de comprendre, d’établir des partenariats et d’agir judicieusement dans des situations complexes, vont aider l’unité à relever tous ces défis », a-t-il ajouté.

Basiuk devrait démissionner de l’armée dans les semaines à venir.

Le porte-parole entrant de Tsahal, le général de brigade Effie Defrin (à gauche), le chef de la direction des opérations, le général de division Oded Basiuk (au centre) et le porte-parole sortant, le contre-amiral Daniel Hagari, lors de la passation de pouvoir sur une base militaire à Tel Aviv, le 27 mars 2025. (Emanuel Fabian/Times of Israel)

Defrin, âgé de 53 ans, a commencé sa carrière au sein de l’armée israélienne en 1991, alors en qualité de commandant de char au sein de la 7e brigade blindée. Grièvement blessé lors de la Seconde Guerre du Liban, en 2006, à la tête du 9e bataillon de la 401e brigade blindée, il commande ensuite la 27e brigade blindée de réserve avant sa fermeture, en 2014, avant de prendre le commandement de la 36e division en qualité d’adjoint puis d’être nommé attaché de défense en Inde en 2016.

En 2019, il est promu au grade de général de brigade et nommé à la tête de l’unité de coopération internationale de Tsahal, plus connue sous le nom de Tevel, son dernier poste au sein de l’armée avant de faire valoir ses droits à la retraite l’an dernier et de travailler pour la société de défense Rafael.

C’est à la demande du nouveau chef d’état-major de Tsahal, le lieutenant-général Eyal Zamir, lui aussi ancien commandant de char, que Defrin réintègre les rangs de l’armée à la tête de l’unité du porte-parole de Tsahal, succédant en cela à Hagari, qui part en retraite.

Cette retraite de Hagari est considérée comme un licenciement de facto, car il n’a pas été promu à l’issue de son travail en temps de guerre. La plupart des porte-parole de Tsahal restent deux ans en poste. Hagari a, lui, pris ses fonctions en mars 2023 et devait donc les quitter en mars 2025. Il espérait toutefois être promu au rang de vice-amiral et être nommé attaché de défense aux États-Unis.

Le porte-parole de l’armée israélienne, le contre-amiral Daniel Hagari, s’adressant aux médias, à Tel Aviv, le 16 octobre 2023. (Crédit : Avshalom Sassoni/Flash90)

Populaire auprès de la population, Hagari l’est nettement moins auprès des autorités politiques, et surtout du ministre de la Défense, Israel Katz, qui s’en est pris à lui. En juin dernier, les propos de Hagari assurant que le Hamas ne pourrait pas être détruit lui ont valu une répartie cinglante de la part des services du Premier ministre. Et en décembre, il s’est fait tancer pour avoir critiqué un projet de loi susceptible de protéger les fuites d’informations.

Defrin est le dernier en date d’une lignée d’officiers de carrière à commander l’unité du porte-parole de Tsahal : auparavant, étaient nommés à ce poste des civils avec une grande expérience journalistique ou en communication.

Defrin est titulaire d’une licence en sciences sociales de l’Université Ben Gurion et d’une maîtrise en défense de l’Université hébraïque. Il est également diplômé du Royal College of Defence Studies du Royaume-Uni. Il est marié et père de quatre enfants.

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