Le pape ira en Arménie en juin et en Géorgie/Azerbaïdjan fin septembre
La visite devrait raviver les tensions avec la Turquie, qui n'avait déjà pas apprécié que le pape utilise dans le cadre très solennel de la basilique Saint-Pierre, le terme de "génocide" pour évoquer le massacre des Arméniens il y a un siècle sous l'Empire ottoman

Le pape François se rendra en Arménie, un pays aux racines chrétiennes très anciennes, du 24 au 26 juin puis en Azerbaïdjan et en Géorgie du 30 septembre au 2 octobre, a annoncé samedi le Vatican.
« Accueillant l’invitation de Sa Sainteté Garegin II, patriarche suprême et catholicos des Arméniens, des autorités civiles et de l’Eglise catholique, Sa Sainteté François se rendra en Arménie du 24 au 26 juin 2016 », a annoncé le communiqué officialisant cette visite attendue.
Quinze ans après la visite de Jean-Paul II en 2001 en Arménie, François visitera à nouveau un pays des périphéries de l’Europe où les catholiques sont très minoritaires, après l’Albanie et la Bosnie.
L’Arménie a été le premier pays à adopter le christianisme comme religion d’Etat en 301, et l’Eglise d’Arménie, une Eglise orthodoxe autocéphale, est encore largement majoritaire.
La visite devrait raviver les tensions avec la Turquie, qui n’avait déjà pas apprécié que le pape utilise dans le cadre très solennel de la basilique Saint-Pierre, le terme de « génocide » pour évoquer le massacre des Arméniens il y a un siècle sous l’Empire ottoman.
Cela avait provoqué une dégradation des relations diplomatiques avec la Turquie, où le pontife argentin s’était pourtant rendu fin novembre 2014.
Après l’Arménie, le pontife argentin « complètera son voyage apostolique dans le Caucase » en se rendant en Géorgie puis en Azerbaïdjan du 30 septembre au 2 octobre, a ajouté le communiqué du Vatican.
Comme l’Arménie, la Géorgie est à forte majorité chrétienne orthodoxe, avec une très petite minorité catholique et 10% de musulmans, qui sont en revanche largement majoritaires en Azerbaïdjan.
La région est actuellement frappée par la reprise des hostilités depuis une semaine au Nagorny-Karabakh, qui a fait au moins 90 morts, civils et militaires dans les deux camps, selon le décompte de l’AFP basé sur les bilans officiels annoncés par les belligérants.
Il s’agit des pires violences depuis le cessez-le-feu conclu en 1994, après une guerre ayant fait 30.000 morts et des centaines de milliers de réfugiés, principalement des Azerbaïdjanais.
Entre ces deux voyages, outre sa visite-éclair en soutien aux migrants sur l’île grecque de Lesbos, le pape François, âgé de 79 ans, a également prévu de se rendre en Pologne du 27 au 31 juillet, à l’occasion des Journées mondiales de la jeunesse à Cracovie.