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La PDG de Bezeq fustige la couverture médiatique et la lenteur des régulations

Stella Handler défend le droit de son entreprise à fusionner avec ses unités dans un post Facebook et se demande : "Quand les conditions seront-elles réunies ?"

Une station satellite Bezeq dans la vallée d'Ella (Crédit : Nati Shohat/Flash90)
Une station satellite Bezeq dans la vallée d'Ella (Crédit : Nati Shohat/Flash90)

D’ordinaire discrète, la PDG de Bezek, le plus grand fournisseur de télécommunications en Israël, s’est levée pour défendre avec véhémence les droits de la compagnie à fusionner avec ses unités, critiquant les législateurs qui font traîner des décisions nécessaires et les médias pour assouvir leur soif d’audimat.

Dans une publication inhabituelle sur les réseaux sociaux lundi soir, Stella Handler, qui dirige Bezeq depuis avril 2013 a déclaré (en hébreu) que la societé est sujette à des outils de « régulations archaïques » qui ne sont plus en vigueur dans le reste du monde.

Bezek a fait l’objet « d’attaques sans précédent »par les médias populistes et le ministère des Finances et des considérations professionnelles ont été noyées par le désir de faire de cotes, écrit-elle.

La publication d’Handler sur Facebook, sa première en tant que de directrice de Bezeq, fait suite à l’opposition exprimée par le ministère des Finances, les membres de la Knesset et les organismes de défense à une décision du ministère des Communications qui ouvre la voie à la fusion de Bezeq, le plus important fournisseur de téléphonie fixe du pays, avec ses filiales.

Stella Handler, PDG de Bezeq (Crédit : autorisation)
Stella Handler, PDG de Bezeq (Crédit : autorisation)

Bezeq a déclaré dans un dépôt à la Bourse de Tel Aviv la semaine dernière qu’il a reçu une notification du directeur général du ministère de la Communication, Shlomo Filber, qu’il serait autorisé à fusionner avec ses unités, sous réserve d’une audience et de certaines conditions.

Bezeq, qui domine le marché des communications locales, a été soumis à une réglementation qui l’oblige à maintenir ses filiales mobiles, fixes, télévision satellite et Internet comme des entités commerciales distinctes. Cependant, comme le marché de la téléphonie fixe s’ouvre à la concurrence, le ministère a annoncé à Bezeq qu’il « avance l’annulation de la séparation d’entreprise dans le groupe Bezeq », ce que le fournisseur de téléphonie réclame.

Une fusion avec ses unités permettrait à Bezeq de réduire les coûts de millions de shekels, estiment les analystes, et d’offrir à ses clients des forfaits de téléphone, d’internet et de télévision, semblables à ceux que ses plus petits concurrents offrent déjà.

Toutefois, Amir Levy, directeur du budget au ministère des Finances, s’est opposé à cette mesure dans un courrier virulent adressé au ministère des Communications, affirmant que l’état de la concurrence sur le marché de la téléphonie fixe n’était pas assez mûr que pour permettre de telles mesures. Levy a appelé a étudier la question davantage « avant de prendre des décisions importantes ».

Le Movement for Quality Government, un groupe de défense, ainsi que Micky Rosenthal, membre de la Knesset, ont également exprimé leur opposition à l’autorisation faite à Bezeq de fusionner avec ses unités à ce stade, en disant que cette mesure soulève des soupçons de comportement contraire à l’éthique.

Shaul Elovitz, propriétaire du groupe de communications Bezeq. (Crédit : capture d'écran Calcalist)
Shaul Elovitz, propriétaire du groupe de communications Bezeq. (Crédit : capture d’écran Calcalist)

Les rapports de presse ont indiqué que la fusion donnerait des avantages fiscaux à Shaul Elovitz, président et actionnaire majoritaire de Bezeq, et est également un ami personnel du Premier ministre Benjamin Netanyahu. Netanyahu occupe actuellement le poste de ministre des communications, mais a été chargé de s’abstenir de traiter les questions relatives aux sociétés contrôlées par Elovitz, afin d’éviter un conflit d’intérêts.

Le directeur du budget lui-même affirmé que la séparation structurelle doit être assouplie, a relayé Handler dans sa publication. « Alors quand les conditions seront-elles réunies ? », demanda-t-elle.

« L’État a promis à Bezeq d’entamer le processus d’annulation de la séparation structurelle en 2005, lors de la privatisation de Bezeq ». Depuis, toutes les commissions créées par le ministère des Communications ont soutenu l’abolition de la séparation structurelle et ont défini des lignes directrices à appliquer le moment venu.

« La séparation structurelle nuit aux consommateurs », écrit Handler. « Bezeq est aujourd’hui la seule entreprise de télécommunications du monde, oui, le seul dinosaure qui vend des services de téléphonie fixe séparément des autres services, comme la télévision et Internet … Cette séparation a un coût, et qui paie? Le consommateur. »

Depuis la privatisation, Bezeq a perdu plus d’un million de clients de téléphonie en faveur de ses concurrents et sa part de marché a chuté d’environ 50%. Les recettes ont chuté de près d’un milliard de shekels au cours des six dernières années, a-t-elle écrit, et, à mesure que les préférences des consommateurs se déplacent vers les téléphones portables, la téléphonie fixe a perdu de sa pertinence. Néanmoins, Bezeq a continué d’investir dans l’infrastructure et figure parmi les plus gros dépensiers d’infrastructures de télécommunications dans le monde, en terme pourcentage des revenus.

« Jusqu’où est-ce que le ministère des Finances veut-il réduire Bezeq ? », demanda-t-elle. « Combien pouvons-nous encore en discuter ? »

« Nous avons aujourd’hui l’impression que toute cette discussion populiste autour du sujet n’est pas motivée par des considérations sur ce qui est bon pour le consommateur, la concurrence ou les investisseurs », a-t-elle écrit. «  Lorsque le principal intérêt est de créer des cotes, la vérité professionnelle n’est d’intérêt pour personne. »

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