Le premier juge arabe israélien fustige les dires de Netanyahu sur le vote arabe
Le Premier ministre a mis en garde contre son rival Benny Gantz et le risque qu'il forme une coalition avec les votes arabes
L’ancien juge à la Cour suprême Salim Joubran a réagi mardi aux propos du Premier ministre Benjamin Netanyahu, qui a mis en garde contre son rival Benny Gantz et le risque qu’il forme, selon lui, une coalition avec les votes arabes.
« Les propos du Premier ministre ne sont pas nécessaires et sont malheureux, et blessent profondément tous les citoyens arabes du pays », a déclaré Joubran, le premier Arabe israélien a être juge permanent à la Cour suprême, dans une interview accordée à la radio israélienne.
Joubran a été juge à la Cour suprême de 2004 à 2017. Il a également été le premier Arabe israélien à présider la Commission centrale électorale.
« J’en attendais [davantage] de la part du Premier ministre, même s’il se sent sous la pression » d’un défi électoral, a déclaré Joubran dans l’interview.
« Et je comprends [cette pression]. Il fait face à un défi de la part d’un groupe de gens qui ont servi le pays, un nouveau parti, et il retombe sur la question arabe. ‘Les arabes arrivent en masse' », a ajouté Joubran, évoqué l’allégation incorrecte de Netanyahu, qui avait déclaré en 2015 que le nombre de citoyens arabes aux urnes était inhabituellement élevé.
« Pourquoi ? Que s’est-il passé ? Les arabes sont des citoyens de ce pays. Pour le moment, en tous les cas, nous sommes des citoyens égaux à tous les égards. Nous pouvons voter, nous présenter à la fonction publique, et même nous unir en un « bloc préventif » [en faveur d’un candidat]. Tout cela est légitime, il n’y a rien de mal », a insisté Joubran.
« On ne peut pas ignorer 2,8 millions de citoyens arabes qui ont tout à fait le droit de s’organiser en partis qui représentent leurs intérêts. Pourquoi est-ce que cela revient à chaque fois ? Les gars, arrêtez ça », a-t-il ajouté.
Yair Lapid a nié lundi les accusations répétées de Netanyahu, selon qui, Kakhol lavan a l’intention de coopérer avec les partis arabes israéliens dans sa tentative de changer le leadership à la tête du pays.
« Nous n’avons pas parlé avec eux, nous ne leur avons rien demandé », a dit Lapid devant un public enthousiaste lors d’un discours diffusé lundi matin à la radio israélienne.
Lapid a noté que si son parti devait avoir la charge de former un nouveau gouvernement, il tendrait la main d’abord au Likud actuellement au pouvoir.