Le Premier ministre de l’AP se dit prêt à rétablir « l’unité » après la guerre à Gaza
"Il faut également bien se préparer à la création d'un Etat (palestinien) et aux responsabilités qui en découlent", a ajouté Mohammad Mustafa
Le Premier ministre de l’Autorité palestinienne (AP) Mohammad Mustafa a déclaré jeudi à Bagdad que l’Autorité palestinienne basée en Cisjordanie occupée était prête à rétablir une direction palestinienne « unifiée » après la guerre qui ravage la bande de Gaza.
En 2007 un conflit a opposé le Fatah au Hamas qui a fait 600 morts. Le Hamas a fait exécuter une partie des leaders du Fatah et chassé les autres hors de Gaza pour exercer seul un pouvoir dictatorial. En juin 2007, à la suite d’une quasi-guerre fratricide contre le Fatah, mouvement au cœur de l’Autorité palestinienne (AP) de Mahmoud Abbas, le successeur de Yasser Arafat, le Hamas a pris le contrôle de l’enclave.
« Nous sommes prêts, en tant que Palestiniens, à assumer nos responsabilités dès le lendemain (de la guerre à Gaza) afin d’aider (…) à restaurer l’unité du peuple et la direction palestiniens », a déclaré M. Mustafa lors d’une conférence de presse aux côtés du ministre irakien des Affaires étrangères Fouad Hussein.
« Il faut également bien se préparer à la création d’un Etat (palestinien) et aux responsabilités qui en découlent », a-t-il ajouté, quelques jours après la reconnaissance de l’Etat de Palestine par l’Espagne, l’Irlande et la Norvège.
Le rôle de l’Autorité palestinienne après la guerre demeure toutefois encore incertain, en raison de son influence limitée à Gaza et du refus notamment du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu d’envisager un futur Etat palestinien.
Des dissensions sont apparues au sommet de l’Etat israélien autour du scénario de l’après-guerre dans la bande de Gaza, au moment où le gouvernement affirme y mener la « bataille décisive » pour anéantir le mouvement palestinien Hamas.
Washington a estimé fin mars qu’une « Autorité palestinienne redynamisée » pouvait jouer un rôle pour « créer les conditions d’une stabilité à la fois en Cisjordanie et dans Gaza ».
Une idée balayée par Netanyahu, pour qui l’Autorité palestinienne, chassée de Gaza en 2007 par le Hamas et qu’il accuse de « soutenir » et « financer le terrorisme », n’est « certainement pas » une option pour diriger la bande de Gaza.