Le président chinois Xi signe des accords économiques en Egypte
La Chine, deuxième économie mondiale, est dépendante des pays du Moyen-Orient pour ses ressources en gaz et en pétrole

Le président chinois Xi Jinping a signé jeudi des contrats et des accords avec l’Egypte dans le cadre d’une tournée au Moyen-Orient destinée à renforcer la présence de son pays dans cette région.
Arrivé au Caire la veille au soir d’Arabie saoudite, M. Xi s’est entretenu jeudi avec son homologue égyptien Abdel Fattah al-Sissi et devait s’exprimer devant la Ligue arabe, l’organisation panarabe basée dans la capitale, et rendre visite au nouveau Parlement égyptien.
La signature de plusieurs accords bilatéraux en présence des deux chefs d’Etat a été diffusée en direct par la télévision d’Etat.
« Les deux parties ont entrepris de mener à bien 15 projets (…), principalement dans les secteurs comme l’électricité, les transports et les infrastructures, pour des investissements totaux de 15 milliards de dollars (13,8 Mds EUR) », ont affirmé les deux présidents dans une déclaration conjointe.
« Ces projets vont donner un nouvel élan au développement économique en Egypte », ont-ils déclaré.
Selon M. Sissi, ces accords sont la « meilleure preuve de la détermination des deux pays à améliorer leur degré de coopération ».
Selon l’agence officielle Mena, près de 1 200 entreprises chinoises opèrent actuellement dans le pays arabe le plus peuplé.
Selon le quotidien officiel Al-Ahram, la valeur de ces accords touchant aux secteurs de l’électricité, des transports, de l’agriculture, de l’aviation civile et du logement avoisine les 14 milliards de dollars.
Il était ensuite attendu à Louxor (sud) pour visiter le célèbre temple et assister à une cérémonie marquant les 60 ans de relations bilatérales sino-égyptiennes.
Ce déplacement est perçu comme un appel du pied aux touristes chinois dans un contexte morose pour le tourisme égyptien, un secteur primordial mais en berne depuis plusieurs années à cause de l’instabilité politique et de l’insécurité.
La tournée régionale de M. Xi, sa première en tant que président, se terminera en Iran, où la récente levée des sanctions internationales dans le cadre d’un accord nucléaire historique, dont la Chine est partie prenante, ouvre des perspectives économiques prometteuses aux entreprises étrangères.
L’Iran dispose en effet des quatrièmes réserves de brut au monde et des deuxièmes de gaz. Or la Chine, deuxième économie mondiale, est très dépendante de l’extérieur pour ses ressources en gaz et pétrole, notamment des pays du Moyen-Orient.
A Ryad, le président Xi avait inauguré mercredi avec le roi Salmane une raffinerie construite en partenariat entre les deux pays.
L’Arabie saoudite est le premier exportateur mondial de pétrole et plus gros fournisseur de pétrole de la Chine.
Si la tournée régionale de M. Xi est dominée par les dossiers économiques, l’actuel climat de tensions entre l’Arabie saoudite sunnite et l’Iran chiite a pu être abordé à Ryad par le président chinois et pourrait l’être à Téhéran.
Pékin a récemment lancé des appels à la retenue dans le différend entre les deux puissances régionales, qui sont à couteaux tirés depuis l’exécution début janvier en Arabie d’un dignitaire chiite saoudien et s’affrontent par procuration dans les conflits en Syrie et au Yémen.
En Egypte, le groupe énergétique italien Eni a récemment découvert un gisement offshore de gaz présenté comme le plus grand de Méditerranée.