Le sénat de la New School de NY exige de la faculté un désinvestissement d’Israël
Le sénat étudiant de l'établissement suspend les fonds des groupes estudiantins pour faire pression sur l'université qui dit qu'elle couvrira les charges pour contourner la décision
Luke Tress est le vidéojournaliste et spécialiste des technologies du Times of Israël
New York Jewish Week via JTA – Le sénat des étudiants de la New School a voté la suspension du financement de toutes les organisations estudiantines en signe de protestation contre la politique adoptée par l’université américaine à l’égard d’Israël.
Le Sénat des étudiants de l’université (USS) de Manhattan a annoncé qu’il avait voté vendredi la suspension de tous les financements pour exiger le « désinvestissement des industries impliquées dans la violence militaire et policière à Gaza et en Cisjordanie. »
Le communiqué ajoute que « l’USS a voté et adopté l’arrêt de toutes les opérations de financement externe jusqu’à ce que le [comité d’investissement de l’université] vote en faveur du désinvestissement ».
À la New School, les douze membres du sénat estudiantin sont chargés de distribuer des fonds aux groupes universitaires, en puisant dans les huit dollars de frais semestriels versés par chaque étudiant pour financer des programmes tels que le club de patinage artistique et le club de gravure.
Le communiqué ne précise pas comment les étudiants activistes souhaitent voir l’université mener à bien le désinvestissement.
« Nous ne prenons pas cette affaire à la légère », a déclaré le sénat. « Nous comprenons que les étudiants se posent de nombreuses questions et nous leur fournirons bientôt de plus amples informations. »
Parvenir à persuader les administrations universitaires de ne pas financer les groupes d’étudiants en signe de protestation contre Israël semble être une nouvelle tactique des activistes pro-palestiniens et anti-Israël, dont les approches évoluent alors qu’une nouvelle année académique démarre et que nombre de leurs demandes de l’année dernière n’ont pas été satisfaites.
L’association des étudiants de l’université du Michigan a également promis de bloquer le financement des groupes estudiantins comme moyen de pression pour obtenir un désinvestissement.
L’administration du Michigan a fait savoir qu’elle contournerait l’association étudiante si elle mettait en œuvre son engagement. À la New School également, la direction de l’université a annoncé qu’elle prenait la responsabilité d’allouer les fonds normalement contrôlés par le sénat, annulant de fait la décision de ce dernier.
« Afin de garantir un accès et un soutien continus à tous les étudiants de l’université, nous allons temporairement transférer la responsabilité de la gestion de ces frais universitaires à la Division de la réussite des étudiants », a annoncé la New School dans un communiqué. « Cette décision a été prise après mûre réflexion, car ces frais sont essentiels au travail des leaders étudiants sur le campus. »
Le chapitre universitaire de Students for Justice in Palestine (SJP) a qualifié cette décision comme étant « partie intégrante de la structure de la violence s*oniste dans le monde » et a blâmé les « s*onistes au sein de l’administration de la New School ».
Un porte-parole de l’université New School a indiqué que le conseil d’administration avait reporté un vote sur le désinvestissement en juin, sur la base d’une recommandation du comité consultatif de l’université sur la responsabilité des investisseurs, qui a déclaré qu’il étudiait « les moyens de se désinvestir de l’industrie militaire et des entreprises de surveillance militaire ». Le comité a pour objectif de fournir une proposition de désinvestissement au conseil d’administration lors d’une réunion du comité le mois prochain.
Fondée en 1919, la New School, située dans le quartier de Greenwich Village à Manhattan, a une longue histoire d’activisme radical. Conformément à cette tradition, l’université a employé l’année dernière une étudiante rabbinique antisioniste, Louisa Solomon, pour répondre aux demandes de certains étudiants juifs.
L’université a confirmé mercredi que Solomon n’était plus à l’université parce que son stage d’un an était terminé.
« L’engagement de l’étudiante rabbine Solomon avec la New School était censé être temporaire, et l’université explore les moyens de fournir aux étudiants un soutien clérical et rabbinique soutenu », a indiqué l’université.
Depuis le pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas en Israël le 7 octobre qui a déclenché la guerre à Gaza, l’activisme pro-palestinien s’est répandu dans toutes les universités new-yorkaises, y compris la New School. La rentrée universitaire voit le retour des tensions qui ont touché les universités pendant l’année académique 23-24.
Le nouveau président de l’université, Joel Towers, a été interrompu à plusieurs reprises par des manifestants anti-Israël lors de son premier discours public la semaine dernière, a rapporté la New School Free Press.
Le porte-parole de la New School a déclaré au New York Jewish Week que l’université se préparait au prochain semestre depuis la fin des cours au printemps. Dans le cadre de ces préparatifs, l’université propose un nouveau cours intitulé « Socially Responsible Investing : History, Theory, and Practice », qui sera ouvert gratuitement à tous les membres de la communauté universitaire.
« La New School s’engage à offrir un environnement d’apprentissage rigoureux, équitable et intellectuellement stimulant. Nous croyons profondément à la nécessité de créer un espace de dialogue éducatif au sein de notre communauté afin de mieux comprendre des questions complexes et difficiles », a souligné l’université dans un communiqué.