Le sergent-chef Yaakov Krasniansky, l’esprit d’un héros
Tombé au champ d'honneur en défendant le kibboutz Nahal Oz, le 7 octobre 2023
Yaakov Krasniansky, qui a quitté le monde ultra-orthodoxe à l’âge de 17 ans et s’est engagé dans l’armée, est tombé au combat contre des terroristes palestiniens du Hamas dans le kibboutz Nahal Oz, à la frontière de Gaza, le 7 octobre, contribuant à sauver la vie de résidents tels que le journaliste de Haaretz Amir Tibon et sa famille.
L’histoire du sauvetage des Tibon avec l’aide du père d’Amir, le général à la retraite Noam Tibon, a été largement racontée.
Dimanche, la Treizième chaîne a diffusé une interview de Tibon dans laquelle il explique comment il a identifié le soldat mort dans la rue près de sa maison et comment il a rencontré la famille pour lui exprimer ses remerciements.
Peu de membres de la communauté ultra-orthodoxe servent dans les rangs de l’armée israélienne. Ceux qui décident de quitter le monde haredi sont souvent ostracisés.
Mais Zvia, la mère de Krasniansky, a déclaré à la Treizième chaîne que ce qui était bon pour leur défunt fils l’était aussi pour eux et qu’il faisait toujours les choses de tout son cœur.
Il a fait preuve d’un « héroïsme de l’esprit et de l’âme ».
Tibon, sa femme et ses deux petites filles ont passé dix heures barricadés dans le mamad – pièce sécurisée – de leur maison alors qu’une vingtaine de terroristes s’infiltraient dans la petite communauté, tandis que des centaines d’autres se répandaient dans d’autres localités frontalières de Gaza pour tuer, mutiler, brûler et torturer. Plus de 1 400 personnes ont été massacrées, dont des bébés et des familles entières.
Krasniansky était officier dans une unité d’infiltration de la police des frontières.
Le 7 octobre, son unité étaient en service à Nahal Oz.
Krasniansky et neuf autres soldats ont combattu aux côtés de l’équipe de sécurité du kibboutz, tuant de nombreux terroristes et contribuant à bloquer leur avancée jusqu’à l’arrivée des renforts.
Les soldats qui ont survécu ont raconté plus tard à la famille Krasniansky que leur fils avait dirigé les soldats et qu’après sa mort, des camarades avaient conduit un véhicule protégé autour du corps jusqu’à ce qu’il puisse être évacué.
Lorsqu’Amir Tibon est sorti de chez lui ce samedi-là, il a vu un corps sur la route et s’est mis à chercher à savoir de qui il s’agissait.
« Un jour, très tard dans la nuit, j’ai reçu un message de Shmuel Krasninsky, qui, je l’ai compris plus tard, était un frère de Yaakov, qui s’était battu et nous avait défendus », se souvient Tibon.
Il m’a dit : « Mon frère a été tué lors de la bataille de Nahal Oz », et je lui ai répondu : « Il faut absolument que je vienne vous rendre visite. »
Tibon s’est rendu en voiture au domicile de la famille à Jérusalem et leur a dit : « Quel combattant ! Vous ne comprenez pas combien il a tué, combien il a sauvé, combien de familles du kibboutz sont en vie aujourd’hui grâce à lui et à ses amis. »
Tibon a déclaré que cette rencontre avait été l’une des expériences les plus émouvantes de sa vie. « J’étais là, kibboutznik de gauche, journaliste à Haaretz (centre gauche), assis devant la mère de Yaakov, une femme haredi, et je lui disais : ‘Merci pour votre fils héroïque, qui s’est battu pour nous et nous a sauvés, et qui l’a payé de sa vie.' »
« J’avais tellement envie de la serrer dans mes bras, mais la tsniout m’en a empêché », a-t-il poursuivi, en référence aux règles de la loi juive orthodoxe.
« Je lui ai dit la vérité : grâce à son fils et à ses amis héroïques, nous pouvons serrer nos filles dans nos bras avant de nous endormir. »