Le taux de mortalité infantile des Arabes supérieur à celui des Juifs dans la même ville
Un rapport établi par le ministère de la Santé révèle de fortes disparités entre les populations dans la santé, ainsi qu'entre les habitants des secteurs favorisés et pauvres
Un rapport du ministère de la Santé qui devrait être publié lundi révèle que le taux de mortalité infantile parmi les Arabes israéliens est significativement plus élevé que celui des Juifs israéliens, notamment dans les villes aux populations mixtes.
Le rapport, intitulé « Le défi national de la réduction des inégalités dans le système de santé », note les différences en termes d’espérance de vie et de taux de mortalité dans tout le pays, ainsi qu’entre les Juifs et les Arabes.
Même si le taux de mortalité infantile global en 2016 s’élève à 3,1 morts pour 1 000 naissances en Israël – ce qui est inférieur à la moyenne des pays développés – le taux parmi la population arabe est presque trois fois plus élevé que celui concernant chez les Juifs – 6,2 contre 2,1 respectivement, selon le quotidien Yedioth Ahronoth qui a publié des détails de l’étude en amont de sa publication.
Dans le sud, le taux de mortalité reste au chiffre stupéfiant de 11 pour 1 000 naissances parmi les Arabes, en comparaison avec le taux chez les Juifs qui, avec le nord, affichent le taux le plus élevé parmi les Juifs de tout le pays.
Même dans des villes avec une population mixte, le taux de mortalité infantile est remarquablement supérieur parmi les Arabes.
A Tel Aviv, qui comprend la région largement arabe de Jaffa, le taux de mortalité infantile parmi les Arabes est en moyenne de 8,2 morts pour 1 000 naissances, soit quatre fois le chiffre de 2 morts pour 1 000 naissances chez les nouveaux-nés juifs de la ville.
A Jérusalem, il y a six morts pour 1 000 naissances chez les habitants arabes contre 2 chez les Juifs, tandis qu’à Haïfa, il y a 4 et 2,2 morts pour 1 000 naissances chez les Arabes et chez les Juifs respectivement.
Dans tout le pays, la localité où le taux de mortalité infantile est le plus bas chez les Arabes est Haïfa, tandis que pour les Juifs, ce sont les villes du centre d’Israël, avec 1,7 mort pour 1 000 naissances.
Le taux de mortalité infantile moyen en 2015 parmi les pays de l’OCDE – un regroupement de nations majoritairement riches – s’élevait en 2015 à 3,9 morts pour 1 000 naissances, et le taux global d’Israël était inférieur à celui d’importantes puissances économiques comme l’Allemagne, le Royaume-Uni et les Etats-Unis.
Le rapport a également compris des données sur le taux de mortalité global. Le plus élevé se trouve à Beer sheva et dans la vallée de Jezreel- avec 5,6 morts pour 1 000 personnes. Ce sont les habitants juifs en Cisjordanie qui affichent le taux de mortalité le plus bas parmi les citoyens israéliens, avec 3,8 morts pour 1 000 personnes.
Dans les villes de plus de 100 000 habitants, c’est Ramat Gan qui affiche la meilleure espérance de vie – à 84,4 ans – tandis que la ville majeure avec l’espérance de vie la plus basse est Beer Sheva, à 81 ans.
Tandis que l’espérance de vie dans ce qu’on appelle la périphérie – les communautés au nord et au sud d’Israël, éloignées des centres populations majeurs – continue à être à la traîne derrière celle des habitants du centre du pays, l’espérance de vie globale s’est néanmoins élevée parmi tous les groupes de population majeurs en 2016.
Les femmes arabes ont une espérance de vie de 81,4 ans, ce qui représente une hausse de 0,3 par rapport à l’année précédente. Les hommes arabes connaissent une augmentation similaire de leur espérance de vie, qui s’élève en moyenne à 77,2 ans.
Pour les femmes juives, l’espérance de vie a augmenté de 0,2 ans en se fixant à 84,7 ans, tandis que pour les hommes, elle a connu une hausse de 0,6 ans, à 81,5 ans – plus de quatre années de plus que les hommes arabes.
Moshe Bar Siman Tov, directeur-général du ministère de la Santé, a expliqué que ce rapport montrait la nécessité, pour Israël, de mieux s’attaquer aux inégalités en termes de santé, qui, selon lui, émanent largement de « fossés socio-économiques dont l’origine se trouve hors du système de santé ».