Le trafic à New York, en Californie et à Chicago bloqué par des militants anti-Israël
La police procède à des dizaines d'arrestations de manifestants bloquant des routes à travers les États-Unis, dans le cadre d'un "blocus multi-villes" en soutien aux Palestiniens
CHICAGO, Illinois – Des manifestants pro-palestiniens et anti-Israël ont bloqué lundi des routes dans l’Illinois, en Californie, à New York et dans le nord-ouest du Pacifique, fermant temporairement la circulation lors d’une journée d’action coordonnée pour protester contre la guerre menée par Israël contre le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza.
À Chicago, les manifestants se sont donné la main et ont bloqué les voies de l’Interstate 190 menant à l’aéroport international O’Hare vers 7 heures du matin, lors d’une manifestation qui, selon Rifqa Falaneh, l’une des organisatrices, s’inscrivait dans le cadre d’un « blocus économique mondial visant à libérer la Palestine ».
Dans la région de San Francisco, la circulation a été bloquée pendant des heures, des manifestants bloquant la circulation aux véhicules, aux piétons et aux cyclistes sur le Golden Gate Bridge, alors que sur l’Interstate 880 à Oakland, d’autres militants se sont enchaînés à des fûts de 55 gallons remplis de ciment.
Des manifestations similaires ont eu lieu à travers les États-Unis et dans le monde entier, dans le cadre de l’appel lancé par le groupe A15 Action pour coordonner un « blocus de plusieurs villes… en solidarité avec la Palestine ».
« Nous identifierons dans chaque ville les principaux centres économiques et nous les bloquerons, en nous concentrant sur les points de production et de circulation, dans le but de provoquer le plus grand impact économique », a déclaré le groupe sur son site Internet.
À Brooklyn, les manifestants ont bloqué le trafic en direction de Manhattan sur le pont de Brooklyn. À Eugene, dans l’Oregon, les manifestants ont bloqué l’Interstate 5, interrompant la circulation sur cet axe majeur pendant environ 45 minutes. Des manifestants ont également bloqué des routes à Philadelphie lundi, et des rassemblements anti-Israël ont eu lieu à Los Angeles et dans d’autres endroits.
Près de Seattle, le département des transports de l’État de Washington a indiqué que la route principale menant à l’aéroport international de Seattle-Tacoma avait été fermée en raison d’une manifestation. Des publications sur les réseaux sociaux montraient des personnes tenant une bannière et agitant des drapeaux palestiniens sur l’autoroute, qui a rouvert environ trois heures plus tard.
Des manifestations étaient également prévues au Canada, en Italie, en Corée du Sud, en Colombie et en Belgique. Le groupe A15 a publié sur son compte X des photos de manifestations en Grèce, en Espagne et en Australie.
Les manifestants qui bloquaient la circulation sur le Golden Gate Bridge tenaient une banderole sur laquelle on pouvait lire « Arrêtez le monde pour Gaza ».
Both directions of the Golden Gate Bridge have been shut down due to a Pro-Palestinian protest. Demonstrators have blocked the southbound direction of Highway 101. This is the second protest causing major back-ups on Bay Area roadways, the demonstration has blocked northbound… pic.twitter.com/oO5dMCvqFD
— ABC7 News (@abc7newsbayarea) April 15, 2024
« Nous savons que c’est l’argent qui parle aux (dirigeants élus) », a expliqué une organisatrice, Hayshawiya, au San Francisco Chronicle depuis le pont, ajoutant qu’elle resterait jusqu’à ce que la police l’oblige à quitter les lieux.
Une vingtaine de manifestants ont été arrêtés lors de la manifestation sur le Golden Gate Bridge et la circulation a repris peu après midi, selon la California Highway Patrol. La patrouille a indiqué que la police avait procédé à des arrestations à deux endroits de l’autoroute, dont un où environ 300 manifestants avaient refusé l’ordre de se disperser.
« Tenter de bloquer ou de fermer une autoroute ou une route d’État pour protester est illégal, dangereux et empêche les automobilistes d’atteindre leur destination en toute sécurité », a déclaré le service dans un communiqué.
La police de l’État de l’Oregon a signalé qu’elle avait arrêté 52 manifestants pour trouble à l’ordre public à la suite de la manifestation sur l’Interstate 5 à Eugene, dans l’Oregon, à environ 177 kilomètres au sud de Portland. Six véhicules ont été remorqués.
La police de New York a procédé à de nombreuses arrestations. Selon cette dernière, la manifestation, qui s’est déroulée vers 15h15, rassemblait au départ 150 manifestants, un nombre qui a rapidement augmenté. Le pont a été complètement rouvert à 17 heures.
À Chicago, des dizaines de manifestants ont été arrêtés, selon Falaneh. La police de Chicago a indiqué lundi que « plusieurs personnes » avaient été placées en garde à vue à la suite d’une manifestation au cours de laquelle des personnes ont entravé la circulation, mais elle n’a pas fourni de chiffres détaillés.
Les manifestants disent avoir choisi cet endroit en partie parce que O’Hare est l’un des plus grands aéroports. Ils ont notamment appelé à un cessez-le-feu immédiat dans la guerre entre Israël et le groupe terroriste palestinien du Hamas.
A demonstration in solidarity with Palestine has resulted in traffic being blocked off leading to O'Hare. Some individuals are sitting in their cars, while others are walking towards the airport.#ohare #chicago pic.twitter.com/pxy9ZPcU6d
— CHICAGO CRITTER (@ChicagoCritter) April 15, 2024
L’aéroport O’Hare avait prévenu les voyageurs sur la plateforme sociale X de prendre d’autres moyens de transport, les déplacements en voiture étant « considérablement retardés ce matin en raison des activités de protestation ».
Certains voyageurs coincés dans le trafic à l’arrêt ont préféré quitter leur véhicule et parcourir le dernier bout du trajet vers l’aéroport à pied, le long de l’autoroute, en traînant leurs bagages derrière eux.
Parmi eux, Madeline Hannan, originaire de la banlieue de Chicago. Elle se rendait à O’Hare pour un voyage professionnel en Floride, lorsque leur véhicule, à elle et à son mari, est resté bloqué pendant 20 minutes. Elle en est sortie et a « couru et marché » sur plus d’un kilomètre. Elle dit avoir réussi, « de justesse » à arriver à l’heure à la porte d’embarquement.
« C’était très ennuyeux », a-t-elle déclaré lors d’un entretien téléphonique depuis la Floride. « Mais comparé à tout ce qui se passe à l’étranger, c’est un inconvénient mineur. »
Bien que certains voyageurs isolés aient été affectés, les opérations à l’aéroport se sont déroulées presque normalement, avec des retards de moins de 15 minutes, selon le département de l’aviation de Chicago.
Le trafic entrant à O’Hare a repris vers 9 heures.
Chicago est le théâtre de manifestations anti-Israël quasi quotidiennes depuis le début de la guerre à Gaza, déclenchée par le massacre perpétré par le Hamas le 7 octobre lorsque 3 000 terroristes ont déferlé sur Israël par voie terrestre, aérienne et maritime, tuant près de 1 200 personnes et prenant 253 otages, pour la plupart des civils.
Promettant de détruire le Hamas et de restituer les otages, Israël a lancé une vaste offensive à Gaza qui, selon le ministère de la Santé du territoire dirigé par le Hamas, a fait au moins 33 729 morts parmi les Palestiniens, principalement des femmes et des enfants. Ces chiffres ne peuvent être vérifiés de manière indépendante et semblent comprendre à la fois des civils et des terroristes du Hamas tués à Gaza, y compris ceux tués par les propres tirs de roquettes du groupe terroriste. Israël affirme avoir tué plus de 13 000 terroristes à Gaza et 1 000 autres en Israël le 7 octobre.
Tsahal a indiqué que 260 soldats avaient été tués dans l’opération terrestre à Gaza depuis le 7 octobre.
L’équipe du Times of Israel a contribué à cet article.