Le vaccin anti-COVID israélien entame la phase d’essais sur l’homme
Israël a commencé à produire son nouveau vaccin contre le coronavirus ; Boaz Kolodner et 80 autres Israéliens se sont portés volontaires pour la phase
Israël a commencé à produire un lot de 15 millions de doses de son nouveau vaccin contre le coronavirus, et un ingénieur de 47 ans, sans aucune expertise en matière de santé, pourrait finir par décider si ce vaccin finira dans des cliniques ou à la poubelle.
Comme 80 autres Israéliens, Boaz Kolodner est sur le point de se présenter aux médecins pour une série de contrôles avant de commencer l’essai clinique qui est le premier obstacle du vaccin sur la voie de l’approbation réglementaire. Certains se verront inoculer des placebos, d’autres le vaccin.
Si l’un des volontaires développe des réactions indésirables, ce pourrait être la fin du chemin pour le vaccin développé par l’Institut national israélien de recherche biologique.
Le vaccin n’a jusqu’à présent été testé que sur de petits animaux, tels que les souris, les hamsters et les lapins, et sur des porcs. Mais Boaz Kolodner, qui vit près de Modiin, assure n’avoir aucune crainte. « Franchement, je ne suis pas inquiet. Peut-être que je suis stupide et peut-être que j’ai tort, mais je n’ai pas peur. Le coronavirus, en revanche, m’inquiète ».
Il a ajouté qu’il ressentait un sentiment de fierté nationale pour l’innovation israélienne derrière le vaccin, qui a été nouvellement baptisé Brilife, un mot valise composé du terme en hébreu signifiant « santé » – bri’ut – et de l’anglais pour « vie ».
Ce père marié de trois enfants qui a répondu à un appel public de volontaires s’est entretenu avec le Times of Israel mercredi, juste un jour avant de se soumettre aux examens de contrôle obligatoires, avant son injection prévue dimanche.
Il a déclaré « Jeudi, nous allons passer un examen au centre médical de Sheba, où ils nous prélèveront du sang et autres pour vérifier que nous sommes prêts, ce qui signifie que nous n’avons pas d’anticorps d’une précédente infection par un coronavirus et que nous n’avons évidemment pas le coronavirus actuellement ».
« Ensuite, ils nous emmèneront dimanche et ils nous feront les injections. Certains seront des placebos et d’autres seront de véritables injections. Nous resterons à l’hôpital pendant 24 heures, puis nous serons suivis chaque semaine, avec des analyses sanguines une fois par semaine et ensuite, au bout d’un certain temps, toutes les deux semaines. Ces tests permettront de vérifier que l’organisme agit comme il le devrait, ce qui, si j’ai reçu le vaccin proprement dit, signifie qu’il génère des anticorps pour protéger contre l’infection par le coronavirus ».
Lui et les autres volontaires vivront normalement après l’injection. Interrogé sur la réaction de sa famille lors de son inscription, il a répondu : « Mon père a 82 ans et ma mère en a 76. Au début, ils étaient un peu inquiets, mais plus on en parlait, plus ils en étaient heureux. Et ma femme n’a pas essayé de me décourager ». « Peut-être qu’elle a pensé que c’était un moyen de se débarrasser de moi », a-t-il ajouté en plaisantant.
Boaz Kolodner reconnaît que les gens salueront sa contribution à la médecine si le vaccin réussit, mais il ne se considère pas plus digne d’honneur que quelqu’un qui apporte de la nourriture à une famille dans le besoin ou qui prend toute autre mesure pour aider les autres pendant la pandémie.
« Chacun de nous fait ce qu’il peut pour sa région et pour la société qui l’entoure », a-t-il déclaré. « Certains aident les gens qui ont faim, d’autres les personnes âgées, et je donne mon corps pour les essais. Oui, nous pouvons en faire tout un plat, mais je ne pense pas que ce soit si important ».
Il a ajouté : « Je suis un passager. Ici, il s’agit surtout des personnes qui ont créé le vaccin et qui mènent l’essai. Je ne suis qu’un volontaire de la pandémie, comme les personnes qui donnent des cours particuliers aux enfants qui ne peuvent pas aller à l’école. Nous faisons tous ce que nous pouvons ».