Le zoulou blanc – et juif – militant anti-apartheid fait ses adieux au public
L'artiste sud-africain Johnny Clegg, artiste engagé contre l'apartheid en Afrique du sud, et pour la libération de Nelson Mandela a décidé de quitter la scène
A 64 ans, le sud-africain Johnny Clegg, né de parents juifs d’origines polonaise et lituanienne, et luttant contre un cancer en rémission, a décidé de dire adieux à ses fans.
Le « chanteur aux pieds nus » est connu pour ses collaborations artistiques avec des artistes zoulous, durant une période (1948-1991) où l’apartheid régissait autant les mentalités, que la « mise à part » physique de la population noire indigène en Afrique du sud.
En tête des hits-parade de très nombreux pays en 1988-1987, le tube Assibonanga est dédié au militant Nelson Mandela, alors enfermé sur Robben Island.
Chantée en zoulou et en anglais, cette chanson fait référence au fait que personne ne connait le visage de Nelson Mandela (Assimbonanga signifie « nous ne l’avons pas vu »), les photos de lui étant interdites par Prétoria.
« J’ai eu une carrière gratifiante à bien des égards (…) réussir à rassembler des gens grâce à des chansons, surtout à un moment où cela semblait complètement impossible », se félicite-t-il lors d’un entretien accordé à l’AFP dans sa maison de Johannesburg.
« Je veux offrir à mes fans une sorte de conclusion, leur dire que le voyage que j’ai commencé quand j’avais 14 ans touche aujourd’hui à sa fin », poursuit l’artiste.
Même si son cancer, diagnostiqué il y a deux ans, est désormais en rémission, Johnny Clegg préfère tirer sa révérence.
« Mes spectacles sont très physiques, avec beaucoup de danses, et exigent que je sois fort », explique-t-il, « alors je voudrais faire mes adieux tant que j’en suis encore capable ».