Législatives en Israël : quelques préoccupations des électeurs
Le vote est pour une bonne part considéré comme un référendum pour ou contre Netanyahu
Les Israéliens élisent le 9 avril leur Parlement, au sein duquel sera choisi leur prochain Premier ministre. Voici ce qui devrait influer sur leur décision :
La sécurité
Dans un contexte régional qui lui est peu favorable, Israël reste confronté aux menaces notamment du groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza, du Hezbollah au Liban, ou de l’Iran.
Les Israéliens sont soucieux de placer leur sort entre les mains de la personnalité la mieux à même de les protéger.
Avec la liste du Likud, Netanyahu entretient son image d’homme fort. Il présente Gantz et ses alliés comme un agglomérat de gauchistes et de faibles.
Kakhol lavan fait parler les faits: un ancien chef d’état-major à sa tête, deux autres anciens commandants des armées aux 3 et 4es places de la liste.
Le numéro deux de la liste travailliste est aussi un général.
Le coût de la vie
Un récent sondage du cercle de réflexion Institut pour la démocratie en Israël indique que, pour un quart des Israéliens, la principale considération au moment de voter sera la position de chacun sur les questions socio-économiques.
Bien que l’Etat hébreu connaisse un chômage très bas, une inflation quasi-inexistante et une croissance qui fait l’envie de nombreux pays occidentaux, plus de 20% de sa population vit sous le seuil de pauvreté et la vie y est très chère.
Israël est connu pour la cherté de la vie, et le prix du logement est un souci partagé. Le manque de lits dans les hôpitaux publics et l’augmentation des prix de certains produits de base ont aussi fait récemment l’actualité.
Malgré les promesses réitérées par les candidats à chaque campagne électorale, les Israéliens se plaignent de ne guère voir de changement dans ce domaine.
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Netanyahu et les affaires
Aux grands enjeux habituels – la paix avec les Palestiniens, la sécurité, le coût de la vie – s’en est ajouté un autre : reconduire ou non le Premier ministre sortant Benjamin Netanyahu, qui va au devant d’une inculpation pour corruption après les élections.
Dire oui, c’est prendre le risque d’un chef de gouvernement devant se partager entre les contraintes sécuritaires et économiques, et les audiences au tribunal.
Netanyahu clame son innocence et dénonce une « chasse aux sorcières ». Son principal concurrent, le général Benny Gantz, à la tête de la liste centriste Kakhol lavan, promet de mettre fin à la corruption des années Netanyahu.
Le vote est pour une bonne part un référendum pour ou contre Netanyahu.
Un Etat palestinien ?
Le conflit ou la paix avec les Palestiniens demeure un sujet important dans la vie politique israélienne, même s’il n’apparaît pas en tête des préoccupations des électeurs.
Netanyahu a depuis longtemps cessé d’affirmer son adhésion à la solution dite « à deux Etats », impliquant la création d’un Etat palestinien.
Le programme de la Bleu-blanc préconise une « séparation » avec les Palestiniens, sans évoquer la « solution à deux Etats », et ne recèle pas de différence criante avec le programme de M. Netanyahu.
Le Premier ministre israélien affirme que Kakhol lavan œuvrera à la création d’un Etat palestinien.
Pour « Bibi » Netanyahu, ces élections reviennent à choisir entre « Bibi ou Tibi », du nom du député arabe israélien Ahmad Tibi – et ancien conseiller de Yasser Arafat – qui pourrait selon lui soutenir un gouvernement dirigé par M. Gantz, hypothèse pourtant hautement invraisemblable.