L’Égypte et l’Iran appellent à apaiser les tensions dans la région
La visite du ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, en Égypte, est la première d'un responsable iranien de ce rang depuis 2013

Le ministre iranien des Affaires étrangères, Abbas Araghchi, et le président égyptien, Abdel Fattah al-Sissi, ont appelé jeudi à apaiser les tensions dans la région, à l’occasion d’une rare rencontre au Caire.
La visite en Égypte d’Araghchi, la première d’un responsable iranien de ce rang depuis 2013, intervient au moment où Téhéran multiplie les consultations diplomatiques pour tenter d’apaiser les tensions régionales, après des frappes iraniennes contre Israël le 1er octobre qui font désormais craindre des représailles.
Selon un communiqué de la présidence égyptienne, les deux dirigeants ont discuté de « la nécessité de mettre un terme à l’escalade régionale » et de « renforcer les efforts en faveur de cessez-le-feu à Gaza et au Liban ».
L’agence de presse officielle iranienne a rapporté que Sissi et Araghchi avaient « convenu de l’urgence d’intensifier les efforts pour mettre fin aux crimes à Gaza et à l’agression contre le Liban, venir en aide aux déplacés et empêcher l’expansion de la politique belliciste du régime sioniste », en allusion à Israël.
Après des décennies de relations tendues, Téhéran et Le Caire ont entrepris un rapprochement progressif ces dernières années, avec des échanges diplomatiques accrus depuis le début de la guerre menée contre le groupe terroriste palestinien du Hamas à Gaza.
L’Égypte a historiquement joué un rôle clé de médiateur entre les responsables israéliens et palestiniens, y compris le Hamas soutenu par l’Iran.
Toutefois, ses efforts, ainsi que ceux du Qatar et des États-Unis, ne sont pas parvenus à obtenir un accord de « trêve contre libération d’otages », qui s’est depuis étendue au Liban.
L’Iran a lancé le 1er octobre 200 missiles sur Israël, dont plusieurs missiles hypersoniques pour la première fois. Israël a juré de faire payer à l’Iran le prix de son attaque.
Ces frappes ont été présentées par Téhéran comme des représailles à l’assassinat en juillet dans la capitale iranienne de l’ex-chef du Hamas palestinien, imputé à Israël.
L’Iran dit avoir également agi en riposte à l’élimination d’un général iranien dans une frappe au Liban ainsi que de celle de Hassan Nasrallah, qui a dirigé durant plus de 30 ans le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, soutenu financièrement et militairement par l’Iran.
Le ministre iranien des Affaires étrangères multiplie depuis les initiatives diplomatiques.
Il s’est rendu successivement au Liban, en Syrie, en Arabie saoudite, au Qatar, en Irak, à Oman, qui sert généralement d’intermédiaire pour des pourparlers indirects avec les États-Unis, et en Jordanie.
Mardi soir, Araghchi s’était entretenu avec son homologue français, Jean-Noël Barrot, et le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, d’après Téhéran.
Après l’Égypte, le ministre iranien doit se rendre en Turquie, selon son ministère de tutelle.