L’émissaire US a discuté au Liban du désarmement du Hezbollah – responsable libanais
"Sans fixer de calendrier", l'administration Trump souhaite que les armes soient détenues uniquement par l'Etat

L’émissaire américaine adjointe pour le Moyen-Orient, Morgan Ortagus, a discuté du désarmement du Hezbollah, lors d’entretiens la veille à Beyrouth, a affirmé dimanche un responsable libanais.
Mme Ortagus a rencontré dimanche les ministres des Finances Yassine Jaber, de l’Economie Amer Bisat ainsi que le nouveau gouverneur de la Banque centrale, Karim Souaid, pour discuter des réformes économiques entreprises par le gouvernement, selon l’agence de presse officielle Ani.
Selon le responsable libanais, qui a requis l’anonymat, les entretiens de la veille ont porté sur « une intensification et une accélération du travail de l’armée libanaise pour démanteler l’infrastructure militaire du Hezbollah, afin que les armes soient détenues uniquement par l’Etat, sans fixer de calendrier ».
Cette visite est la deuxième de Mme Ortagus au Liban depuis sa nomination, alors qu’Israël poursuit ses frappes malgré un cessez-le-feu conclu le 27 novembre, après un an de conflit avec le Hezbollah, et maintient des troupes en plusieurs points du sud du pays.
L’émissaire américaine n’a pas fait de déclaration mais le président libanais Joseph Aoun et le Premier ministre Nawaf Salam ont qualifié de « positifs » leurs entretiens, consacrés selon eux à la situation dans le sud du Liban et aux réformes économiques.
La résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU, qui avait mis fin en 2006 à la précédente guerre entre Israël et le Hezbollah et a servi de base à l’accord de cessez-le-feu, prévoit que seuls les Casques bleus de l’ONU et l’armée libanaise peuvent être déployés dans le sud du Liban et appelle au désarmement des groupes armés non étatiques.
Le Hezbollah, soutenu par l’Iran, seul groupe terroriste à avoir conservé ses armes après la guerre civile au Liban (1975-1990), est sorti très affaibli de la récente guerre avec Israël.
Selon le responsable libanais, Mme Ortagus a également « laissé entendre que la reconstruction du Liban passait d’abord par la mise en œuvre de réformes et l’élargissement de l’autorité de l’État ».
Les autorités libanaises doivent mener des réformes réclamées par les bailleurs internationaux afin de débloquer des fonds, après cinq ans d’une crise économique largement imputée à la mauvaise gestion du pays et à la corruption ainsi qu’au blocage par le Hezbollah sur de nombreuses questions.
Le pays fait face également au coût élevé de la reconstruction après la guerre entre Israël et le Hezbollah. *
Selon le responsable libanais, Morgan Ortagus « a salué le plan de réformes du gouvernement, en particulier les mesures concernant l’aéroport » de Beyrouth, où les nouvelles autorités ont mis en place des mesures renforçant le contrôle des passagers et des vols. L’aéroport de Beyrouth est connu pour être un bastion du Hezbollah.
Les vols entre le Liban et l’Iran ont été suspendus en février, après que les Etats-Unis ont averti qu’Israël pourrait frapper le seul aéroport international du pays, afin d’éviter qu’il ne serve à acheminer depuis l’Iran des cargaisons d’armes destinées au Hezbollah, avait déclaré à l’époque une source des services de sécurité libanais.