L’envoyé de l’ONU réclame une fin urgente de la grève de la faim des prisonniers palestiniens
Nickolay Mladenov a vivement demandé aux deux parties de faire usage de retenue et a indiqué que mettre un terme au mouvement de protestation était vital pour relancer le processus de paix
Sue Surkes est la journaliste spécialisée dans l'environnement du Times of Israel.

Le Coordinateur spécial des Nations Unies pour le processus de paix au Moyen Orient a appelé jeudi à une résolution urgente de la grève de la faim en cours chez les détenus palestiniens incarcérés dans les prisons israéliennes.
Dans une déclaration, Nickolay Mladenov a expliqué qu’il suivait la grève – maintenant dans son deuxième mois – avec « une grande préoccupation », et a cité la loi humanitaire internationale ainsi que les « obligations israéliennes relatives aux droits de l’Homme » pour réclamer la fin de la grève de la faim.
« Avec des tensions croissantes dans la rue palestinienne, j’espère que les efforts actuels entraîneront une résolution immédiate de l’affaire, ce qui est dans l’intérêt de la paix et des initiatives en cours qui visent à relancer le processus politique », a dit Mladenov.
« J’appelle tous les acteurs à mettre en oeuvre un maximum de retenue, à montrer leur sens des responsabilités et à prendre toutes les mesures nécessaires pour éviter l’escalade des tensions ».
Après 31 jours, 843 détenus sont encore grévistes de la faim, selon le Service israélien chargé des prisons.
Parmi eux, l’organisateur de ce mouvement de protestation, Marwan Barghouthi, terroriste reconnu coupable d’avoir orchestré des attentats meurtriers et condamné à cinq peines de prison à vie, une personnalité populaire dans la rue palestinienne et qui est considéré comme un chef palestinien possible à l’avenir.
Plusieurs douzaines de prisonniers en grève de la faim ont été transférés depuis leurs cellules dans des ailes spéciales des centres d’incarcération pour y faire d’objet d’un suivi médical supplémentaire, a expliqué un porte parole du Service israélien des prisons mercredi.
Les prisonniers, détenus pour des crimes liés au conflit israélo-palestinien, réclament de meilleures conditions, dont 20 chaînes de télévision supplémentaires, des livres et des magazines sans restriction, la climatisation, une plus grande sélection de produits mis à disposition à l’achat dans les cantines, des visites des familles, la reprise de l’ouverture à des études universitaires, des téléphones publics et des bilans médicaux annuels en faveur des individus incarcérés.
Israël affirme que les conditions de vie des prisonniers épousent toutes les normes internationales. Des initiatives visant à négocier la fin de la grève ont jusqu’à présent échoué.