L’envoyé israélien à l’ONU accuse le Hezbollah de tenter de se reconstituer, aidé par l’Iran
Selon Danny Danon, la FINUL ne prend pas les mesures nécessaires pour stopper les transferts d'argent et d'armes aux proxys iraniens, alors que Tsahal se retire progressivement du Liban

NATIONS UNIES – Le Hezbollah au Liban tente « de reprendre des forces et de se réarmer avec l’aide de l’Iran », a déclaré lundi l’ambassadeur d’Israël à l’ONU devant le Conseil de sécurité, affirmant que le groupe terroriste chiite libanais restait une « menace sérieuse » pour Israël et la stabilité régionale.
Le mois dernier, les services de renseignement américains avaient prévenu que le groupe terroriste chiite libanais du Hezbollah, soutenu par l’Iran, tenterait probablement de reconstituer ses stocks et ses forces, ce qui constituerait une menace à long terme pour les États-Unis et leurs alliés régionaux.
Israël et le Hezbollah ont conclu un cessez-le-feu sous l’égide des États-Unis en novembre. Selon les termes de cet accord, dont l’échéance est fixée au 26 janvier, le groupe terroriste chiite libanais doit se retirer au nord du fleuve Litani, à une trentaine de kilomètres de la frontière israélienne, tandis qu’Israël doit se retirer du sud-Liban, remplacé par l’armée libanaise et les troupes de l’ONU.
L’accord est intervenu après plus d’un an de conflit, qui a commencé le 8 octobre 2023, lorsque le Hezbollah a commencé à tirer des roquettes et des drones sur Israël, au lendemain du pogrom perpétré par le groupe terroriste palestinien du Hamas le 7 octobre 2023 dans le sud d’Israël, qui a déclenché la guerre multi-fronts toujours en cours.
Les deux parties se sont mutuellement accusées de violer l’accord.
« Alors que les capacités militaires du Hezbollah ont été considérablement réduites au cours de la guerre, il tente maintenant de reprendre des forces et de se réarmer avec l’aide de l’Iran », a écrit Danny Danon, ambassadeur de l’ONU, au Conseil de sécurité, qui compte quinze membres.

La mission du Hezbollah et de l’Iran auprès de l’ONU à New York n’a pas encore répondu à une demande de commentaire sur les déclarations de Danon. Une source libanaise proche du Hezbollah a démenti ces allégations.
Danon a déclaré qu’il était « impératif » que le gouvernement libanais et la communauté internationale se concentrent sur « la lutte contre la contrebande d’armes, de munitions et de soutien financier par la frontière entre la Syrie et le Liban et par les voies aériennes et maritimes ».
Depuis la conclusion de l’accord de cessez-le-feu, « il y a eu plusieurs tentatives de transfert d’armes et d’argent au Hezbollah », écrit Danon dans la lettre consultée par Reuters. Il a ajouté que le renforcement armé actuel du Hezbollah était parfois proche des bases de maintien de la paix et des patrouilles de l’ONU dans le sud du Liban.
« Malgré cela, la FINUL a choisi de faire appliquer son mandat avec indulgence, choisissant de ne pas prendre toutes les mesures nécessaires pour s’assurer que sa zone d’opérations n’est pas utilisée pour des activités hostiles de quelque nature que ce soit », a écrit Danon.

Israël critique depuis longtemps les forces de maintien de la paix de l’ONU, connues sous le nom de FINUL et autorisées par le Conseil de sécurité – en vertu de la résolution 1701 – à « aider » les forces libanaises à faire en sorte que le sud du pays soit « exempt de tout personnel armé, de tout matériel et de toute arme autres que ceux du gouvernement libanais ».
Les hauts fonctionnaires de l’ONU ont souligné à plusieurs reprises que la FINUL avait un rôle de soutien et ne pouvait être tenue pour responsable de l’incapacité des parties à mettre en œuvre la résolution 1701, qui a mis fin à la Deuxième Guerre du Liban en 2006 et interdit au Hezbollah de maintenir une présence au sud du fleuve Litani.
« Nous sommes préoccupés par le fait que les leçons n’ont pas été tirées et qu’aujourd’hui, nous assistons à un nouveau refus de la FINUL de s’adapter à l’évolution du mode opératoire du Hezbollah … ainsi qu’à un refus de mettre pleinement en œuvre son mandat », a souligné Danon.