L’envoyée US critique les politiques d’Israël en Cisjordanie au Conseil de sécurité de l’ONU
Linda Thomas-Greenfield a salué le travail des forces de sécurité de l'Autorité palestinienne qui sont parvenues à maintenir une certains stabilité
Jacob Magid est le correspondant du Times of Israël aux États-Unis, basé à New York.
Mardi, l’ambassadrice américaine aux Nations unies Linda Thomas-Greenfield a âprement critiqué les politiques mises en œuvre par Israël en Cisjordanie pendant la session mensuelle du Conseil de sécurité qui est consacrée à la question du conflit israélo-palestinien.
« Les yeux du monde sont, à juste titre, sur Gaza. Mais nous ne pouvons pas ignorer la situation en Cisjordanie », a-t-elle déclaré, notant qu’un nombre record de Palestiniens ont été tués sur le territoire en 2023 – un nombre inégalé depuis que les Nations unies ont commencé à enregistrer des chiffres. La majorité d’entre eux ont toutefois perdu la vie au cours d’affrontements avec l’armée israélienne.
Thomas-Greenfield a indiqué que les États-Unis s’inquiétaient également de « la hausse significative » des actes de violence commis par les partisans du mouvement pro-implantation à l’encontre des Palestiniens et elle a appelé les autorités israéliennes à réprimer le phénomène.
Reconnaissant qu’elles ont largement échoué jusqu’à présent à le faire, l’envoyée américaine a noté que Washington avait mis en place ses propres mesures de rétorsion, sanctionnant les résidents d’implantation violents et les organisations qui les représentent – cela a notamment été le cas du groupe d’extrême-droite Tzav 9 qui a lancé des attaques contre des convois qui transportaient des aides humanitaires destinées à Gaza et qui circulaient en Cisjordanie.
Elle a condamné, de même, les politiques d’expansion des implantations israéliennes en Cisjordanie, « qui sont contraires au droit international et qui ne font que porter atteinte à la sécurité d’Israël ».
« Elargir encore davantage les implantations en Cisjordanie est un obstacle à la réalisation d’une solution à deux États – une solution que nous voulons tous voir mise en place sur le terrain comme nous cherchons tous à voir se terminer la guerre à Gaza », a-t-elle expliqué.
En contraste, l’ambassadrice américaine a salué le travail effectué par les forces de sécurité de l’Autorité palestinienne (AP) qui sont parvenues à maintenir une certains stabilité en Cisjordanie.
Elle a dénoncé avec force le blocage par Israël de l’argent issu des recettes fiscales destiné à l’AP, des fonds qui sont bloqués depuis trois mois et qui ont placé Ramallah au bord de l’effondrement.
Thomas-Greenfield a dit que ces financements étaient indispensables pour que l’AP puisse gouverner mais elle a clairement établi que cette dernière devrait procéder à une série de réformes majeures en matière de corruption.
Si elle n’a pas épargné Israël de ses critiques pour sa conduite en Cisjordanie, Thomas-Greeenfield a rappelé que c’était le Hamas qui était responsable de la poursuite de la guerre à Gaza.